Le mouvement contre la LRU s’inscrit dans une histoire, une série
qui court du printemps lycéen de 2005 à la révolte des banlieues en
novembre de la même année, du mouvement anti-CPE, aux émeutes post-
électorales de mai dernier. Cette histoire est animée par une circulation
des émotions, des gestes, des pratiques. Cet automne a aussi été
marqué par la multiplication des foyers de contestations : mobilisations
dans la fonction publique, grèves chez EDF-GDF, Alcatel, blocage des
dépôts de carburants par les marins pêcheurs, émeutes à Villiers-
le-Bel. Il revient aux cheminots d’avoir ouvert le bal en octobre, et
donné le ton en bloquant la quasi-totalité du trafic ferroviaire.
Outrage
L433-5 du code pénal
Constituent un outrage puni de 7500 euros d’amende les paroles, gestes ou
menaces, les écrits ou images de toute nature non rendus publics ou l’envoi
d’objets quelconques adressés à une personne chargée d’une mission de
service public, dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de sa mission, et de
nature à porter atteinte à sa dignité ou au respect dû à la fonction dont elle est
investie. Lorsqu’il est adressé à une personne dépositaire de l’autorité publique, l’outrage est puni de six mois d’emprisonnement et de 7500 euros d’amende...
MOUVEMENT LYCÉEN
Le printemps arrive et de nouveau ça remue dans les lycées : assemblées générales, occupations, manifs
sauvages... Un mouvement lycéen, encore. À cause d’une réforme du bac pro dont on sent bien qu’elle va
amener encore plus de monde sur les voies de garages du travail précaire. Et parce qu’il y aurait des profs
en moins, paraît-il, à la rentrée prochaine. Mais surtout parce qu’il y a de la joie à faire sauter les cours, à
prendre la rue ensemble, avant de se faire avaler par le monde de l’entreprise. L’avenir, comme ils disent.
TRAVAILLER MOINS POUR GAGNER PLUS
Depuis le début de l’année, et dans le sillage du mouvement de
novembre, pas une semaine ne passe sans débrayage dans une boîte
de la région. Selon les syndicats, les salariés courent après le pouvoir
d’achat… mais ces luttes viennent surtout s’attaquer à la sale équation
sarkozyste « travailler plus pour gagner plus » et à tout ce qu’elle
comporte : flicage des chômeurs-euses comme des salarié-es, cadences
à la con, flexibilité accrue… toute cette course, cette pression au travail
qui nous laisse l’impression de perdre notre vie à essayer de la gagner.