Bure : des bas publics contre des hauts fonctionnaires Les nucléocrates au trombinoscope
Le 7 mars dernier, Sebastien Lecornu annonçait la tenue d’un débat public sur la gestion des déchets nucléaires. La manœuvre dilatoire est évidente, trop évidente pour faire oublier que pendant que certains débattent, d’autres décident.
A peine plus de deux semaines après l’expulsion du bois Lejuc par près de 500 gendarmes mobiles et trois jours après la répression de la manifestation intervenue le 3 mars dernier, le secrétaire d’État « à la transition écologique » a donc dégainé, sous vos yeux ébahis, l’arme ultime de tout politique acculé par la pression des contestataires et chargé de faire accepter, malgré tout, ce qui a déjà été décidé : la Grande concertation. Le Gouvernement prévoit ainsi d’organiser un débat public national entre septembre et décembre 2018, sous l’égide de la commission nationale du débat public (CNDP).
Outre le fait que deux débats aient déjà eu lieu, en 2006 puis en 2013, sans que cela n’ait jamais conduit à remettre en cause le projet CIGEO, le procédé (répression-concertation) comme le champ d’intervention (haute technologie à fort potentiel toxique) ne manqueront pas de rappeler à certains un précédent peu glorieux, celui du débat public sur l’avenir des nanotechnologies.
Nanotechnos, megamythos
Les années 2000 avaient en effet été marquées par une opposition croissante au développement des nanotechnologies, sur fond d’interrogations quant aux impacts sanitaires et autres applications concrètes de ces technologies, notamment en termes d’armement et de surveillance. Le point d’orgue de la résistance à celles qui étaient alors qualifiées de « nécrotechnologies » fut probablement la contestation organisée à Grenoble contre l’inauguration du premier centre européen de recherche dans le domaine, Minatec, prévue le 2 juin 2006. Ce projet, visant à accroître les convergences entre capitaux privés et recherche publique dans le domaine des nanos et microtechnologies, a notamment été porté par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), historiquement puissant à Grenoble (qui lui doit notamment ses deux derniers maires PS, Hubert Dubedout puis Michel Destot). La manifestation du 1er juin 2006, quoique déterminée, était modeste au regard des enjeux et fut sévèrement réprimée, la ville étant quadrillée par un dispositif policier grotesquement surdimensionné.
>Rassemblement contre la relance de l’industrie nucléaire vendredi 26 avril à Lyon
Rassemblement de 12 à 13h30 Pont Wilson (quai J. Courmont - métro Bellecour) A l’occasion de la commémoration des 38 ans de la catastrophe de Tchernobyl, la Coordination Anti Nucléaire Sud Est appelle à la mobilisation afin de s’opposer à la relance du nucléaire.
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