Ce matin à 9h une trentaine d’étudiants se sont joints aux grévistes des TCL qui manifestaient pour le deuxième jour consécutif. Plutôt en bon terme avec les membres de SUD-TCL, les étudiants venaient participer à la manifestation malgré l’antipathie affichée des dirigeants des centrales syndicales. La tension était particulièrement importante, tant en raison de la présence policière massive que des menaces dont avaient fait l’objet deux membres de SUD, le matin-même, de la part de la police se présentant à leurs domiciles.
Durant la mise à l’arrêt d’un tram T1 conduit par un non gréviste, un syndicaliste fut pris à part par la police et frappé aux jambes, déclenchant plusieurs minutes d’affrontement et de jets de lacrymo. Les étudiants se sont alors portés à l’aide des grèvistes, leur fournissant du sérum physiologique et aidant ceux tombés à terre. La solidarité en acte pour cette première partie de manifestation. Certains membres de SUD ont toutefois laissé entendre aux étudiants que la CGT ne voulait pas d’eux dans la manif et, le moment opportun, faciliterait voir provoquerait l’arrestation des étudiants par les flics. Alertés mais toujours déterminés, les étudiants ont choisi de suivre la manifestation.
Partant à nouveau de Charpennes, la manifestation s’est dirigée vers la Part-Dieu pour ensuite faire route vers la Préfecture. Arrivés aux abords de la rue Dunoir, deux groupes de quatre BACeux ont fendu le cortège de la CGT qui s’est écarté pour les laisser passer et atteindre la rue Dunoir où un groupe de salariés des TCL (entre autres CGT et UNSA) lançaient des oeufs en direction du commissaire et des CRS situés au bout de la rue.
C’est pourtant sur un étudiant, placé entre deux voitures garées à l’entrée de la rue, que se sont précipités les flics. Sortant leurs matraques télescopiques, ils ont ceinturé l’étudiant et fait cercle autour de lui. L’agitation produite à attiré plusieurs grévistes et étudiants pour récupérer l’arrêté. Les flics se faisant immédiatement très agressifs et menaçant les plus proches de coups de matraques.
Mais alors que le sauvetage du camarade devenait possible par le nombre de personnes autour des flics, les représentant des syndicats CGT, CFTC et UNSA ont pris leur mégaphone et appelé leurs syndiqués à laisser l’arrestation avoir lieu et abandonner les étudiants seuls face à un possible affrontement avec les flics. Pire le service d’ordre de la CGT a fait front devant les flics pour permettre que l’étudiant se fasse embarquer et empêcher quiconque de l’aider. Oubliant la solidarité la plus élémentaire et faisant acte de collaboration.
Apparemment l’arrestation aurait, selon les syndicalistes, été motivée par un jet d’oeuf. Ce qui est particulièrement écœurant, les oeufs ayant été amenés et lancé par les syndicalistes eux-mêmes ! Les représentant syndicaux traitant alors les étudiants de « casseurs » quand les jet d’oeufs, seule originalité de cette manifestation, était le fait de leurs propres syndiqués ! Les étudiants restants, rejetés et menacés par les grévistes qu’il étaient venus soutenir, ont du quitter la manifestation sous les commentaires les plus insultants.
« Ils sont pas avec nous »
« On s’en fout c’est un anar [qu’il ont arrêté] »
« C’est un gamin qu’ils ont choppé, faut laisser faire »
« On s’en fout de leur soutien, qu’ils aillent se faire enculer »
Un membre de la CFTC a voulu taper un étudiant qui s’est esquivé à temps et les menaces de la part des syndicats ont vite couvert les demandes d’explication des étudiants.
Les membres de l’UNSA, en pleine discutions avec les représentants de la DCRI, prenaient force photos des étudiants et discutaient de ceux à arrêter avec les flics !
Une nouvelle fois les centrales syndicales CGT-CFDT-CFTC-FO et UNSA ont montré que dans la lutte, seul leur intérêt comptait et que la solidarité ne voulait rien dire pour eux. Reste à leur demander des comptes, et à soutenir notre camarade.
info 18h : l’arrêté est sortie du commissariat, pas d’info sur d’éventuelles poursuites.
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