Élèves, Vaulx papiers !
Le 20 novembre, on a célébré le seizième anniversaire de la Convention Internationale des
Droits de l’Enfant, ratifiée par la France en 1989. Pourtant, depuis plusieurs mois, ces droits
fondamentaux sont bafoués : droit à l’éducation (art.28), au logement, à un niveau de vie
décent (art. 27)...
Certains de nos élèves subissent les mêmes conditions de vies précaires et indignes
auxquels sont réduits la plupart des sans-papiers : à la rue ou ballottés de foyers surpeuplés
en hôtels insalubres, souvent très éloignés des établissements scolaires. Des conditions de
survie tout simplement incompatibles avec le suivi d’une scolarité.
Ils vivent dans la menace permanente, d’être interpellés, puis enfermés en "centres de
rétention administratifs", qui sont en réalité de véritables prisons, pour être expulsés vers
leur pays d’origine. Pays qu’ils connaissent souvent mal ou qu’ils n’ont même jamais connu
puisque certains sont nés ici.
Aujourd’hui, plusieurs de ces situations ont été signalées dans les écoles Youri Gagarine,
Federico Garcia Lorca, Grandclément, Anton Makarenko, Jean Vilar, Henri Wallon,
le collège Henri Barbusse et le lycée Robert Doisneau. Mais le pire reste à
craindre, l’augmentation des expulsions et des refus de demandes d’asile étant planifiée par le
gouvernement : dans quelques semaines c’est la totalité des établissements de Vaulx-en-Velin
qui pourraient être concernés.
Face à cette situation, la mobilisation de tous, camarades, parents, enseignants, élus...et sa
médiatisation a déjà permis d’obtenir des résultats : arracher certains d’entre eux à la
clandestinité, obtenir des régularisations permettant à leur famille de travailler et de se loger.
Mais la lutte est souvent de longue haleine et réclame un engagement de tous les jours.
Pour nous, l’école n’est pas un musée des valeurs, et nous estimons qu’il relève de notre
mission éducative de faire en sorte que les mots solidarité, justice et liberté soient vécus de
manière concrète dans nos établissements.
Nous demandons :
que soient appliquées l’ensemble des dispositions prévues par la Convention
Internationale des Droits de l’Enfant ratifiée par la France en 1989, et qui garantit à
chaque enfant des droits fondamentaux ;
que nos élèves et leur famille bénéficient d’un logement décent et durable, de
préférence à proximité de leurs lieux de vie sociale ;
que soit délivré à leurs parents un titre de séjour portant la mention "vie privée et
familiale" permettant l’exercice d’une activité professionnelle.
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