Depuis plus de 3 ans, de nombreuses personnes se sont installées sous le pont de Jean Macé. Il s’agit de personnes sans domicile suite à une récente arrivée en France, la perte de leurs papiers orchestrée par la préfécture ou une autre expulsion. Elles sont de + en + visibles car le camp a beaucoup grossi ces derniers mois (la faute aux expulsions de squat ? à Kasbarian ?) et à ce jour, les nouveaux n’y trouvent même plus de place.
Elles sont laissées sans solutions, malgré leur extrême vulnérabilité, et la plupart n’ont pas accès à leurs droits (l’hébergement inconditionnel entre autres).
Vous croyez que la métropole ne s’en préoccupe pas ? Vous avez tort. Elle a prévu un grand projet humanitaire à la hauteur de son engagement politique de gauche : UNE EXPULSION SOUS 24H !
La métropole vous vous vantez d’un autre “grand projet humanitaire” de mise à l’abri massive, mais vous savez qui dort à Jean Macé ?? Les mêmes gens de Denuzière que vous prétendez sauver, coeur sur la main, après 7 mois de rue, de fausses promesses et d’humiliations !!!!
Pourtant, au début du mois de juin 2025, la ville a accueilli la conférence de l’ANVITA, l’Association nationale des Territoires et Villes Accueillantes qui se définit comme un « groupements de collectivités et élu‧es qui œuvrent pour des politiques d’accueil inconditionnelles incluant les publics exilés, et pour l’hospitalité sur leur territoires »
et dans la foulée, vous nous pondez ce genre de décisions ?
La rumeur court que certains agents auraient fait valoir leur droit de retrait. Un droit qui permet à un salarié de quitter son poste de travail s’il estime qu’il est exposé à un danger grave et imminent pour sa santé ou sa sécurité. On sait que les pauvres font peur mais là quand même…
Vous déplacez la misère mais la misère ce sont des vies ! C’est quoi le problème ? Un campement ça fait tache à côté d’une des plus grandes écoles de commerce française, l’em Lyon, qui vient d’ailleurs de se faire épingler par Médiapart pour le racisme d’une partie de ses élèves qui reste largement tu et impuni par la direction ?
L’expulsion de campements, dans un contexte d’arrestations massives de personnes sans-papiers et sans aucune possibilité de mises à l’abri, participe au harcèlement et à une forme de chasse aux migrant‧es des plus ignobles.
Sophia Popoff, adjointe aux solidarités de la mairie de Lyon avait déclaré en octobre 2024 : « La Ville s’est engagée auprès de la fondation AP en signant la charte des droits des personnes sans abri. On considère qu’une personne qui se trouve sans abri, et parce que l’État ne lui propose pas de solution malgré l’obligation légale, a le droit de se mouvoir dans l’espace public et trouver un refuge. Se mettre à l’abri, y compris dans notre espace public ».
Comme quoi on peut signer tout un tas de charte un peu ambitieuses, raconter des salades en campagne et quand même se comporter comme des gens de droite sans aucune conséquence.
Les campements, bien que largement indignes, c’est l’auto-organisation des personnes sans domiciles et ça les visibilise. Dans l’extrême misère, elles y créent de la solidarité, se partagent des ressources, se protègent des agressions et des vols. Leur organisation permet aussi le passage des associations qui amènent à manger, ou la création d’un point d’eau (que les personnes n’auraient pas obtenu si elles avaient installés leurs tentes seule).
Une expulsion par ces températures ? Les gens devront errer pour retrouver une place. Avec peu d’ombre, des sacs lourds ; et sans les ventilateurs ni climatisateurs dont les plus privilégiés profitent.
Heureusement que la mairie a installé son tissage urbain place Bellecour pour retrouver un peu de fraîcheur...
Soutien total et inconditionnel à toutes les personnes sans toit, à celles qui s’organisent pour obtenir des solutions et à celles qui sont trop fatiguées pour le faire, à tous les zinzins de l’espace qui développent des troubles psy en raison de leur situation de mal logement, et à celleux qui gardent le courage face à la violence écrasante de la pauvreté.
Soutien à ceux et celles qui occupent des bâtiments vides, celles et ceux qui sont fatigué.es d’attendre des solutions de l’état, fatigué.es du harcèlement policier, celles et ceux qui envoient tout le monde chier car y en a marre de demander gentiment.
On est ensemble, et on lâchera rien.
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