Contre le patriarcat restons offensives

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Comme chaque année, novembre est un mois de deuil, de commémorations, et de luttes contre le patriarcat. Le 16 novembre, la journée internationale des droits des enfants a rappelé l’importance de la prise en compte des violences faites aux mineur.e.s dans nos analyses des dominations patriarcales. La libération de la parole qui s’est opérée ces dernières années aura permis de mettre à mal le véritable tabou des violences sexuelles exercées sur les enfants et les adolescent.e.s.

A l’heure actuelle, 16 % des personnes déclarent avoir vécu des violences sexuelles dans l’enfance. Malgré cela, en janvier les Nations Unies ont épinglé la France sur le manque de moyens mis en place pour la protection des enfants : de l’inefficacité du système de traitement des plaintes en passant par le manque d’enquêtes aboutissant à des solutions durables et enviables.

Il est clair que nous sommes bien loin du compte quand on voit qu’à Lyon, Toulouse, Paris, et dans tant d’autres villes ces derniers mois, les mairies et les préfectures sont prêtes à jeter des enfants et leurs familles à la rue et dans le froid sans solution de relogement. Nous pensons aussi aux 11 000 enfants assassiné.e.s à Gaza en un an de génocide, sans compter celleux dont on reste sans nouvelle, celleux gravement mutilé.e.s par les bombardements, et celleux se retrouvant sans famille... Le 20 novembre, le TDoR, Journée du souvenir trans a permis d’honorer la mémoire des personnes trans assassinées, victimes de la transphobie et du système patriarcal. En plus des discriminations quotidiennes dans l’accès à l’emploi, à un logement, ou à la santé, cet hommage aux mort.e.s visibilise aussi bien les assassinats que le grand nombre de suicides, bien souvent dus aux violences vécues et aux fréquentes conditions de vie ou de santé précaires.

Plutôt que de s’alarmer de ces décès, et alors que de plus en plus de pays se dotent de lois antitrans, la France fait voter en mars une loi empêchant les mineur.e.s trans d’accéder aux soins, criminalisant d’un même mouvement les transitions et les entourages aidants... Suite à la mascarade électorale de l’été, le tout nouveau gouvernement de Michel Barnier, non content de s’enfoncer dans une radicalisation à l’extrême-droite (on ne sait plus ou donner de la tête entre les racistes, les homophobes, les islamophobes, les misogynes et autres) compte son pesant en ministres transphobes. Pour n’en citer que quelques un.e.s : la ministre du travail Astrid Panosyan-Bouvet est connue pour son soutien aux écrivaines transphobes Dora Moutot et Marguerite Stern. Beaucoup ont signé ou voté de bon coeur la proposition de loi visant à interdire les transitions médicales pour les mineur.e.s.

Parmi elleux : Bruno Retailleau (premier ministre), Agnès Canayer (ministre déléguée des solidarités, de l’autonomie et de l’égalité entre les femmes et les hommes, chargée de la famille et de la petite enfance, rien que ça), et Marie-Claire Carrère-Gée (ministre déléguée auprès du premier ministre, chargée de la coordination gouvernennentale). Un gouvernement de fait qui en dit long ...

Aujourd’hui, nous sommes le 23 novembre, Journée internationale de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Dans un contexte marqué par les procès des violeurs de Dominique Pélicot, qui opère comme un révélateur paradoxal à la fois de la banalité mais aussi de l’ampleur et de la brutalité des violences sexuelles contre les femmes et les minorités de genre, les discours les plus sexistes et misogynes sont rendus possibles par les chaines de grande audience.

Le droit à l’avortement est une donnée mise en débat et discutée, tandis que le droit des femmes à disposer librement de leur corps est mis en péril. « Trop couvrante la robe », « trop court le crop top », « trop politique le hijab », etc. Le mode d’apparition des femmes est sans cesse la cible des misogynes, des racistes et des islamophobes de tout bois, dans les rues, les lieux publics, les écoles, les lois, mais aussi dans les plus hautes sphères de l’État. Le zèle mit dans la traque de longueurs jugées antirépublicaines dans les tenues d’adolescentes parait détonnante quand on a en tête qu’en France, un viol ou une tentative de viol a lieu toutes les 2 minutes 30 et qu’on dénombre 122 féminicides depuis le début de l’année 2024... Sans oublier la propension de certains individus et groupes se drapant dans un prétendu intérêt pour les droits des femmes, mais dont l’objectif n’est en réalité que de désigner des bouc-émissaires sur la base d’arguments racistes et identitaires.

Il parait nécessaire de réaffirmer que l’agenda civilisationnel et suprémaciste de fascistes à la sauce Némésis est un cancer qu’il nous faut à tout prix dénoncer et abattre, et qu’en aucun cas des islamophobes et des racistes ne doivent être affilié.e.s aux féminismes, et que leur seule existence suffit à salir et à dévoyer le terme.

ll y a toujours la difficulté de faire état des horreurs que produisent les violences patriarcales sur les individu:e.s, sur les groupes, sur des trajectoires de vies broyées, mises en pièces, qu’on tend a réduire au silence et à la pacification. Les exemples sont trop nombreux ; la liste des victimes et des mort.e.s est infinie et les échos à l’internationale qui s’affichent chaque jour sur nos écrans sont trop atroces.

En ce mois de novembre, nos pensées vont aussi aux victimes des massacres et des viols de masse au Soudan, aux Palestien.ne.s sous le feux des bombes depuis plus d’un an, et à toutes les victimes du colonialisme, de l’hétéro-patriarcat , et de la brutalité guerrière à travers le monde.

Nous n’attendons rien, ni des états, ni de leurs polices , ni des prétendues institutions judiciaires . Les dispositifs de caméras de surveillance censés prévenir et protéger des violences patriarcales ne sont que des impostures légitimant toujours plus de surveillance, de contrôle et de répression . Nous savons que la justice , la réparation , l’apaisement ou même la vengeance ne s’obtiennent que par la lutte. Parce que seule la lutte paie et montre que même dans le noir, nous ne sommes pas seul.e.s, jamais.

Le mois de novembre est un mois de deuil et de commémoration, mais aussi et surtout un mois de combat pour la mémoire, pour la-dignité et pour un avenir enfin débarrassé de la violence patriarcale et impérialiste, des discriminations lié au genre, à l’orientation sexuelle, à la race, l’age et la classe. Sans justice il n’y aura jamais de paix. Contre les agent.e.s de la guerre perpétuelle menée contre les enfants, les femmes et les minorités de genre une révolution reste a faire.

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