Le parquet national antiterroriste (PNAT) qui dirige l’enquête a annoncé 22 premières interpellations en début de journée, suivi de 3 autres plus tard dans la matinée. Ces arrestations, assorties de perquisitions, ont été réalisées en coordination avec la sous-direction antiterroriste, la BRI, le Raid sur l’ensemble du territoire (en Seine-et-Marne, Hauts-de-Seine, dans la Drôme, le Gard, les Bouches-du-Rhône, le Var, le Rhône ou encore la Gironde). Plusieurs personnes ont été extraites de prison pour être placées en GAV, car soupçonnées par les keufs d’être « les commanditaires » de ces attaques.
En tout, le PNAT c’est saisi de 15 faits qui ont eu lieu entre le 13 et le 21 avril à l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire (ENAP) d’Agen, au Centre pénitentiaire de Réau, dans les Maison d’arrêt de Nîmes, Valence, Nanterre, Villepinte, Aix-Luynes, Lyon-Corbas, dans des parkings face à des bâtiments à Marseille louant des appartements à des personnels pénitentiaires, au Centre pénitentiaire de La Farlède près de Toulon, en Seine-et-Marne concernant la porte d’accès à une résidence où vit un surveillant, au Centre de détention de Tarascon, dans les Bouches-du-Rhône où un véhicule d’un maton a été incendié devant son domicile, en Isère où deux cocktails Molotov ont été lancés en direction de deux maisons où résident plusieurs matons et au Centre pénitentiaire de Villefranche sur Saône.
Pour tout ces faits, le PNAT a ouvert des enquêtes pour « association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteinte aux personnes », « tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste commise sur personne dépositaire de l’autorité publique », « association de malfaiteurs en vue d’actes de terrorisme », « dégradation ou détérioration en bande organisée du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes en relation avec une entreprise terroriste » et « menaces de mort à l’encontre d’une personne exerçant une fonction publique. »
Des moyens exceptionnels ont été débloqués, près de 200 enquêteurs sont mobilisés, plus de 10 millions d’identifiants téléphoniques ont été criblés, la police scientifique a également analysé plus de 260 scellés.
Le narratif juridique et médiatique dépeignant la série d’actions revendiquées sous le sigle DDPF comme une forme de narcoterrorisme continue à se déployer, niant la portée politique d’un tel mouvement contre l’institution pénitentiaire et ses politiques ultra-sécuritaires et répressives, et justifiant l’utilisation d’un arsenal répressif particulièrement lourd (l’antiterrorisme, utilisé dès son origine pour réprimer les mouvements portant une opposition politique radicale à l’état). Des moyens antiterroristes qui d’ailleurs sont largement récupérés pour lutter contre la grande-criminalité et notamment le trafic de drogue. L’utilisation de l’antiterrorisme vise aussi à empêcher toute solidarité avec les actes qui ont été posés ainsi qu’avec leurs auteur-ices et à étouffer le mouvement de contestation naissant en l’isolant.
Solidarité avec les inculpé-es !
Crève la taule !
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