En janvier 2003, la ville de Lyon s’est vue décernée le prix Orwell 2002 « pour ses atteintes aux libertés individuelles et collectives », une distinction amplement méritée : outre les arrêtés anti prostitution, la répression de l’affichage libre et les mesures prises à l’encontre des sans papier et demandeuses/eurs d’asile (cf. popouri de mars), l’équipe de G. Collomb s’est particulièrement distinguée sur le registre de la vidéosurveillance.
Le 13/04/03, la municipalité a officiellement engagé l’extension du réseau de vidéo surveillance : après les installations à Vaux en Velin (1997), La Duchère (2000) et dans les deux premiers arrondissements de Lyon (2001), c’est au tour des quartiers du Vieux Lyon (5e), G. Perri (3e), Mermoz (8e) et de la Place des Pavillons (7e) d’être équipés d’une soixantaine de caméras, propres à épier tous nos mouvements, 24 h sur 24...
Avec au total plus de 100 objectifs braqués sur les rues de Lyon un maillage total se dessine, des quartiers périphériques au « centre » ville, sur fond de consensus sécuritaire (pour la gauche municipale majoritaire il s’agit de « poursuivre le maillage de la ville pour répondre au sentiment d’insécurité » ; ce sont exactement les mêmes termes qu’a employés R. Barre à l’époque de la décision unanimement approuvée d’installer dans la presqu’île un réseau de caméras). Et à la surveillance des espaces, renforcée par l’utilisation exponentielle de caméras dans les immeubles d’habitation et les commerces, se superpose la surveillance des déplacements...
Sous la rubrique d’un vaste programme de répression des fraudes dans les transports en commun, avec fichage, mouchards (carte Técély) et surveillance vidéo (bus-métro-tramway), les moindres allées et venues sur le réseau TCL pourront être contrôlées et surveillées. Avec la mise au point de cette véritable traçabilité des déplacements métros, bus et trams se transforment en machine de contrôle et de fichage des populations.
Tour de vis supplémentaire : le compostage obligatoire de l’abonnement Técély, qui déclenche une alarme sonore si le titre de transport n’est pas valable, implique de fait la voyageuse ou le voyageur dans un rôle de co-surveillance des autres utilisateurs/trices des transports en commun... le procédé est similaire pour ce qui concerne les caméras placées dans les halls d’immeubles dont les images sont accessibles depuis chaque appartement, ou pour les écrans de contrôle visibles par toutes et tous à la Part Dieu, dans certaines stations de métro, etc. Un flic pour 250 habitants ça ne suffisait visiblement pas : en France on vise les 60 millions de policiers...
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