Occupation et ouverture de DodesKaden, zone cinématographique temporaire

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Après la disparition du Hors-Lieu (une salle consacrée pendant longtemps au cinéma expérimental), puis de l’Ambiance (qui proposait parfois des rétrospectives autour de cinéastes), l’Odéon est la troisième salle de cinéma qui ferme ses portes au public dans le centre-ville de Lyon.

Face à ce constat, le 1er avril a eu lieu l’occupation d’un bâtiment public sur les pentes de la Croix-Rousse, au 51, montée de la Grande Côte, en vue de la création d’un lieu de diffusion des images en mouvement.

Cet espace, propriété de la ville et vacant depuis plusieurs années, accueille désormais pour une durée temporaire, un projet de laboratoire de diffusion des images en mouvement ouvert aux habitants de la Cité.

Cette occupation momentanée, qui ne mettra pas en péril les futurs projets de la ville à cet endroit, entend néanmoins poser les jalons d’un projet pérenne de diffusion des images dans le centre-ville de Lyon.

Un lieu de programmation et de projection d’œuvres contemporaines, cinématographiques et vidéos, échappant aux circuits classiques de distribution.

Un lieu public et accessible à des spectateurs non-initiés, à but non lucratif et géré de manière collective et participative, s’inscrivant dans l’histoire de l’éducation populaire.

Un laboratoire de diffusion des images en mouvement

DodesKaden prolonge la constitution en collectif de personnes impliquées dans la diffusion cinématographique et vidéographique à Lyon. Cette initiative est portée par des enseignants, des réalisateurs, des techniciens, des programmateurs, des administrateurs, des chercheurs et des cinéphiles qui souhaitent aujourd’hui mettre à profit leurs expériences, leurs travaux et leurs réseaux dans l’élaboration d’un lieu de diffusion.

Principalement dédié à l’image en mouvement, et à son large spectre de représentation (fictionnelle, documentaire, expérimentale, poétique, abstraite) ce projet entend mettre en place un laboratoire de diffusion qui articule des programmations d’œuvres contemporaines, de formes et formats divers, provenant de circuits plus larges que ceux de la distribution classique.

DodesKaden entend incarner un lieu où la multitude des regards, des récits et des images du monde peuvent se croiser et dialoguer ensemble. Un lieu de rencontre entre le public et les œuvres, d’échange avec les artistes et de sensibilisation à d’autres images et à d’autres formes en marge des circuits habituels de diffusion.

Un lieu associatif et public, ouvert aux habitants de la Cité, dont la dynamique s’inscrit dans l’histoire de l’éducation populaire et défend la survie d’une culture non-marchande.

Un espace de rencontre entre le public, les artistes et les œuvres

Nous partageons aujourd’hui la crainte, exprimée par de nombreux citoyens - y compris par des élus -, de voir disparaitre dans le centre-ville une diversité artistique et culturelle au profit de propositions exclusivement marchandes et commerciales.

Face à cette tendance dominante qui concerne désormais de nombreuses métropoles occidentales, nous souhaitons contribuer au développement d’une alternative ouverte à la création et à la culture qui parvienne à restaurer un rapport réflexif et partagé autour des images. Dans un contexte général de repli social et d’altérité croissante, il nous semble particulièrement important de veiller à conserver des espaces d’échange et de rencontre, où l’analyse et la pensée puissent s’exercer, loin d’une consommation solitaire et compulsive des images.

P.-S.

DodesKaden ouvre ses portes trois à quatre soirs par semaine à partir du 5 mai.
51, montée de la Grande Côte,
69001 Lyon
ddsklyon [at] gmail.com

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  • Le 15 mai 2010 à 10:25, par le lezard

    « Cinéma pour bobo et étudiants »

    C’est souvent ceux qui font le plus vivre ces projets, car ils font partie des 30% de la population qui ont ouvert plus de deux livres dans leur vie. Et depuis quand les étudiants ne sont pas précaires ?

    La culture alternative sans œillères et sans faire de généralités, ça serait déjà un bon début.

    Un ex-étudiant qui lit, donc un « bobo » ;-)

  • Le 5 mai 2010 à 19:29, par mouss

    Je suis d’accord avec les remarques ici présentes, sauf pour les 5 euros : des frais ont été engagés je suppose, et ils ont sans doute besoin de les rembourser...

  • Le 29 avril 2010 à 10:59, par Pauls

    Il est dit : « Un lieu public et accessible à des spectateurs non-initiés », or, dans le programme, on voit : « entrée : prix libre, minimum 5 euros. » je suis pas franchement convaincu, comment attiré des non initié, s’il faut payé 5€ pour voir un concept de cinéma, qui si sa ce trouve vas nous souler au bout de 5mn, franchement faire la première soirée a 5€ en prétendant prix libre, je trouve ça vraiment limite, surtout quand on paye pas vraiment de loyer grâce à un bail précaire d’un an avec la mairie ... « Cette occupation momentanée, qui ne mettra pas en péril les futurs projets de la ville à cet endroit » comme si il y avait besoin de ce justifier, genre, on vas pas embêter la mairie, on est des gentils, on remet pas en cause la gentrification, je trouve ça un peut limite comme discours ... je ne comprend pas comment des lieux aidée par la mairie fond des prix fixe alors que des lieux non subventionner qui paye des hauts loyer arrive à tout faire à vrai prix libre .... en plus, la phrase « s’inscrivant dans l’histoire de l’éducation populaire » ou encore « défend la survie d’une culture non-marchande » depuis quand l’éducation populaire c’est un truc payant.... l’université populaire c’est gratuit par exemple ! Enfin, la phrase : « Nous partageons aujourd’hui la crainte, exprimée par de nombreux citoyens - y compris par des élus » me fait tiquer, depuis quand l’avis des élus est-il intéressant, dans le cadre d’une démarche populaire !C’est pas parce qu’il vous fournissent un local qu’il faut leur faire des courbettes ! Bref, à mon avis de bonne idées, mais vu les habitants du quartier, ces petit détails risquent de faire passer ces beau discourt de cinéma populaire ouvert à tous à cinéma pour bobo et étudiant ...

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