En juin 2013, nous sommes plus de 70 à vivre chez Rita. C’est fin septembre que le premier immeuble de la rue de la Madeleine dans le 7e lyonnais a été réquisitionné par un collectif de personnes sans logement. Très vite, l’occupation d’un second immeuble accolé au premier s’avère nécessaire, le nombre d’habitantEs et de gens en demande augmentant très vite.
Nous sommes des familles, des travailleuses et travailleurs précaires, étudiantEs et sans emploi, à cohabiter dans l’entraide et la solidarité. Ainsi nous mettons en commun les biens matériels nécessaires à notre confort et notre hygiène, nos frigos et nos espaces collectifs où nous mettons en place des ateliers (couture, peinture, atelier vélo, studio...) pour nous, habitantEs, et pour bien d’autres visiteurs. Ainsi cet espace est devenu un espace de solidarité bénéficiant à nous-mêmes, habitantEs, et à de nombreux voisinEs de quartier.
Dans un souci d’ouverture sur le quartier, nous faisons des permanences chaque semaine, nous ouvrons une friperie, une bibliothèque et un infokiosque.
Des personnes amènent des habits, d’autres viennent en chercher, prendre un
café et discuter, tout cela se déroulant dans la gratuité ou avec une participation libre, afin de ne pas être en déficit.
Nous organisons également des discussions, projections, pour les enfants comme pour les plus grandEs. Sur tout un étage, nous organisons des soirées et discussions féministes et queer. Ces activités permettent d’accéder gratuitement à des liens sociaux et culturels dans le quartier de la Guillotière.
Mais voilà que les propriétaires ne nous veulent plus en ces lieux inutilisés et nous intentent un procès. Le vendredi 21 juin, nous sommes convoqués au tribunal en vue de notre expulsion après avoir obtenu seulement une semaine de report.
Le CCAS sonne l’urgence de l’expulsion immédiate, alors qu’ils nous avaient promis de nous laisser les lieux au moins jusqu’en septembre, sachant que les travaux ne commenceront pas avant printemps 2014.
Autant de temps pendant lequel nous pouvons continuer à mettre en place de nombreuses activités, au bénéfice de toutes et tous. C’est d’ailleurs dans cet intérêt que nous avons entrepris des démarches de négociation avec le
CCAS.
Ceux-ci, pourtant, n’hésitent pas à demander notre expulsion malgré nos démarches d’action sociale, et l’hébergement (gratuit) au bénéfice des personnes précaires qui en ont besoin.
Indépendant des pouvoirs publics, nous nous organisons de manière collective et sans compte à rendre quant à notre statut social.
Depuis 2008, le CCAS a pour projet de céder l’utilisation des locaux par le biais d’un bail emphytéotique de 50 ans et pour seulement 1 euro à Habitat et Humanisme.
Et c’est déjà depuis 2011 que les bâtiments sont vides. Notre présence est donc plus que cohérente en ces lieux.
Habitat et Humanisme montre bien son hypocrisie dans sa démarche.
S’occuper de la précarité, oui, mais à condition de la contrôler et de rentrer dans ses frais. A terme, ce n’est pas moins de 2 800 000 euros de bénéfice que Habitat et Humanisme va se mettre dans les poches.
Pourtant, l’association n’hésite pas à laisser 3 ans les bâtiments vides. Et c’est seulement 1/3 des habitations qui seront accessible à des personnes en situation de
précarité, les autres parties restant alignées sur les tarifs moyens du marché immobilier de Lyon.
Ce n’est pas une situation rare : partout dans Lyon, des squats ont été expulsés avec la même urgence par Habitat et Humanisme, et sont encore laissés abandonnés aujourd’hui : Le Riff Raff, la Mafalda...
Le 14 juin, l’expulsion du 52 rue Montesquieu a encore montré l’utilité de notre lieu : face à la non-réponse des institutions sociales, nous hébergeons pas moins d’une trentaine de personnes, n’ayant d’autre issue que de dormir dans la rue.
Ils veulent l’expulsion immédiate de chez Rita, à nous de leur prouver que ça ne sera pas si facile !
Appel à la mobilisation le 21 juin à 8h30 au TGI, pour partager un moment festif et revendicatif.
Signez nos pétitions, gardez votre pognon !
Venez nous rencontrer en journée chez Rita, 40 rue de la Madeleine.
Squats soutenu par le FLH
(Front de Libération de l’Hortograff)
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