La mort de 10 soldats français engagés en Afghanistan a été abondamment commentée dans les medias et est venue rappeler à ceux qui l’avaient oublié que ce pays est toujours en état de guerre.
Comme dans n’importe quelle guerre il convient de souligner que ceux et celles qui paient le plus lourd tribut en nombre de tués sont les femmes, hommes et enfants de la population civile. Ils et elles subissent au quotidien des conditions de vies effroyables : misère économique sanitaire et sociale, bombardements, mines, viols, pillages et exactions en tous genres, soumission à la loi des chefs de bandes armées. Armée russe, Talibans, Forces alliées, la population afghane trinque depuis des dizaines d’années sous les balles et les bombes des uns et des autres. En Irak, en Géorgie, et dans de nombreux autres endroits les grandes puissances militaires et économiques, sous prétexte de sauvegarder ou de restaurer leur ordre mondial, interviennent militairement avec les effets que l’on sait.
Petites ou grandes, locales ou mondiales il n’y a pas de guerre propre.
Les anarchistes contre toutes les guerres
Dans un monde où l’accumulation de richesses par une minorité de possédants se fait sur le dos d’une majorité de pauvres gens, la guerre fait partie du paysage. Des vies sont gâchées, des régions ou des pays entiers sont ruinés, une énergie et des sommes considérables sont dépensées pour remplir les poches des marchands de canons. Il est légitime d’être révolté par la guerre, par toutes les guerres. Les anarchistes condamnent l’étatisme et les crimes perpétrés au nom de l’Etat. Les institutions étatiques et en particulier l’institution militaire défendent jusqu’au bout l’ordre établi et la société de classes. C’est dans ce but qu’elles font la promotion du patriotisme guerrier et cocardier. C’est sur cette base qu’on nous fait avaler l’acceptation de toutes les hiérarchies en valorisant la force militaire, la course aux
armements. C’est sur ce terreau que se développent les nationalismes et les fanatismes religieux qui conduisent aujourd’hui comme hier aux Jihad, croisades et autres pogroms.
Bourgeoises, « humanitaires » ou « populaires » :
A bas toutes les armées !
Il ne s’agit pas de se limiter à la condamnation de la présence des troupes françaises en Afghanistan ou ailleurs. De conscription ou de métier, bourgeoise, « humanitaire » ou populaire, petites ou grandes, nous sommes partisans de la disparition de toutes les armées. Parmi les signataires de l’appel pour le retrait des troupes françaises d’Afghanistan, on trouve des organisations qui ont soutenu en leur temps les interventions militaristes de l’URSS (notamment en Afghanistan, après la Hongrie, la Pologne, l’Allemagne de l’Est, la Tchécoslovaquie...) et d’autres qui hier encore jouaient les va-t-en guerre en ex-Yougoslavie et même en Afghanistan, défendant l’idée de « guerre juste ».
Qu’elles interviennent avec ou sans l’aval de l’ONU, qu’elles aient le label d’humanitaire ou de force de maintien de la paix, qu’elles soient qualifiées de populaires, toutes les armées tendent à maintenir l’ordre inégalitaire régnant sur la surface du globe. Les Nations, qu’elles se réclament ducapitalisme libéral ou du capitalisme d’Etat ont toujours eu recours à la force pour faire valoir leur hégémonie. USA, URSS, Chine, Europe, Pays d’Afrique, Asie, Amérique latine, partout les armées ont servi les nantis contre les populations, les possédants contre celles et ceux qui n’ont rien ... Partout ces armées ont marché aux sons des hymnes nationaux et se sont bien gardées de favoriser la révolutionsociale.
C’est parce que nous voulons la révolution sociale que nous sommes antimilitaristes et que nous appelons à manifester contre toutes les armées, contre toutes les guerres. La CGA appelle au sursaut libertaire du plus grand nombre d’individus face à toutes les menaces guerrières, à toutes les dérives autoritaires et sécuritaires... Mobilisons-nous contre la mondialisation des profits que nous servent les tenants des classes privilégiées - libéraux, socio-démocrates, capitalistes et étatistes - au-delà des « grandes messes » et des déclarations « fracassantes » et illusoires qu’ils nous imposent de manière spectaculaire. Ensemble, nous toutes et tous qui nous donnons pour objectif une société de paix, de solidarité, d’entraide et d’égalité sociale, mobilisons-nous au quotidien, dans les quartiers, dans les entreprises, au sein des collectifs et des associations afin que l’idée généreuse d’une société sans guerre et sans exploitation, de slogan devienne le but que nous nous assignons.
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