Tel est le leitmotiv de La Poste depuis quelques mois, surtout pour ses services financiers.
Pourtant, à quelques jours de la mise en place officielle - la loi de régulation postale du
29 mai 2005 et son décret d’application du 30 août 2005, l’imposent au plus tard au 1er janvier 2006 - beaucoup d’incertitudes demeurent.
Ce que l’on sait : La Banque Postale sera une filiale à 100 % de La Poste, englobant l’actuelle EFIPOST. Elle définira la politique stratégique de l’ensemble des Services Financiers. Elle emploiera environ 1 000 volontaires : les fonctionnaires devraient être mis à disposition tandis que les contractuel-les auront leur contrat de travail changé (la convention collective des banques s’appliquera à ces 1 000 personnes).
Pour le moment, le reste du personnel de l’ensemble des CRSF (Centres Régionaux des Services Financiers), plus de 20 000 personnes, devrait rester là où il est actuellement et continuera à être payé par La Poste, sous contrat avec sa filiale tout en travaillant dans les immeubles appartenant à La Banque Postale.
Ce que l’on voit actuellement : l’affranchissement de tout le courrier partant des CRSF (Chèques Postaux), devenu un des plus gros « clients » des centres de tri, entraîne des délais beaucoup plus longs (J+4) qu’auparavant (tarif Ecopli, moins cher). Une nouvelle plate-forme téléphonique (3639) a été mise en place, installée en dehors des CRSF et externe à La Poste, que les titulaires de compte peuvent interroger à la place des actuels "Accueil Clientèle" dans les CRSF.
Ce que l’on ne sait pas : combien de temps va-t-on continuer à travailler dans les locaux actuels bien qu’un « engagement » ait été pris par La Poste jusqu’à 2007 ? Quelles vont être les exigences en terme stratégiques et de personnel de La Banque postale ?
Ce que l’on ne sait pas du tout : quels vont être les rapports avec les collègues des Bureaux de poste ? Quels vont être leurs rapports avec La Banque Postale : comment seront quantifiées les différentes transactions effectuées par les guichetières et les guichetiers, ainsi que celles des conseillers financiers ? Dans quels bureaux pourront avoir lieu les opérations financières : c’est La Banque Postale qui décidera des différents "points de contacts".
Ce que l’on craint beaucoup : c’est le non-remplacement massif de nos collègues parti-es à la retraite - la moyenne d’âge est de plus de 48 ans pour les femmes (environ 74% du personnel), et 43 ans pour les hommes - qui entraînerait bien évidemment plus de travail et donc un traitement moins rapide des dossiers. C’est la suppression de certains CRSF (actuellement 23 en métropole). Enfin, c’est une nouvelle inflation de tous les tarifs et une exclusion grandissante des titulaires de compte, soupçonnés de pas rapporter assez de fric à La Banque Postale.
« vu sur l’intranet de La Poste »
On voit bien que nous, postiers et titulaires de CCP, avons tout à craindre de ce nouveau démantèlement de La Poste : les services financiers sont une manne attrayante pour les actionnaires de tout poil.
Pourtant, alors que la majorité du personnel soutient les syndicats opposés à la mise en place de La Banque Postale, nous n’avons pas réussi à organiser une riposte collective pour l’ensemble du personnel des CRSF ; des grèves et actions ont bien eu lieu ponctuellement, mais en tout cas pas suffisamment efficaces pour changer la face de ce projet.
Il n’est jamais trop tard pour lutter contre cette attaque des capitalistes, nous pensons que seules des actions longues (grèves sur plusieurs jours) et d’envergures (l’ensemble des CRSF, voire des bureaux de poste) auront une chance d’enrayer ce processus : inspirons-nous des dernières luttes à la SNCM, RTM, EDF, etc.
..............................un pas de plus vers le démantèlement de La Poste et sa privatisation
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