Un épisode sombre de l’histoire sri-lankaise : En 2009 la guerre civile sri-lankaise s’achevait dans un bain de sang (80000 a 100000 morts) mettant fin à plus de 25 ans de conflit entre le gouvernement sri-lankais et les Tigres de Libération de l’Eelam Tamoul (LTTE). Derrière les chiffres officiels et les discours diplomatiques, des milliers de voix se sont tues dans l’ombre d’une victoire militaire, qualifiée par certains de génocide silencieux. Alors que les institutions internationales peinent à nommer les faits, la mémoire collective des Tamouls au Sri-Lanka comme dans la diaspora, continue de porter les stigmates d’une violence niée.
Une commémoration en hommage aux victimes : Le 18 mai 2025, à Villeurbanne (Rhône) plusieurs dizaines de personnes étaient réunies pour commémorer ces évènements tragiques de Mai 2009, qui ont marqué la fin de la guerre civile au Sri Lanka. Cette journée douloureuse pour la communauté tamoule, reste associée à de nombreuses pertes civiles et à une profonde quête de justice. Une minute de silence a été observée en hommage aux victimes civiles tamoules et les participants, dont de nombreux membres de la diaspora tamoule, ont brandi le drapeau de l’Eelam Tamoul en évoquant la mémoire des disparus dans une atmosphère de recueillement et de dignité. Cette cérémonie sobre et chargée d’émotion était présidée par M. Jean Marie JULIA, enseignant français à la retraite d’origine tamoule et auteur de plusieurs ouvrages sur le génocide tamoul à Sri-Lanka, qui a accepté de partager son ressenti.
Il ne cesse de s’interroger sur le pourquoi d’une mémoire aussi marginalisée et se révolte des appels à la justice qui se heurtent à l’indifférence nationale. Son credo c’est une recherche non seulement sur les faits et les responsabilités, mais également sur les mécanismes de l’oubli et les enjeux politiques de la reconnaissance du génocide tamoul.
« Chaque 18 mai, c’est comme une plaie qui ne cicatrise pas. Ce que nous demandons, ce n’est pas la vengeance, c’est la reconnaissance. Que le monde sache ce qui s’est passé. »
Ses mots traduisent un sentiment largement partagé par les participants : nourrie par l’absence de justice et le silence international perçu autour des évènements de 2009, la douleur persiste.
« La seule solution serait de partager l’île en deux parties, l’ouest et le sud pour les cinghalais, et le nord et l’est pour les Tamouls, ce serait le seul moyen de prévenir des assassinats de masse, ainsi les deux peuples pourraient vivre tranquilles. »
Positions internationales sur la commémoration du 18 mai : L’ONU a régulièrement appelé à la reconnaissance des souffrances subies par toutes les communautés durent le conflit sri-lankais, tout en insistant sur la nécessité d’une justice transitionnelle et d’une réconciliation inclusive. Le Canada a reconnu à plusieurs reprises la souffrance de la communauté tamoule et a officiellement désigné le 18 mais comme une journée de commémoration. Il appuie les initiatives internationales pour une reddition de comptes crédible et exprime régulièrement son soutien aux droits des minorités au Sri-Lanka. La Norvège et La hollande ont exprimé leur préoccupation face aux violations présumées des droits humains durant et après le conflit et soutiennent les recommandations des rapports onusiens en faveur d’une justice impartiale et de mécanismes de réconciliation.
Si ces positions traduisent l’engagement de ces acteurs internationaux envers les principes de justice et de mémoire tout en respectant les souverainetés nationales, leurs actions paraissent malgré tout à sens unique tant le problème demeure.
Des attentes persistantes : Au-delà du devoir de mémoire, cette commémoration reflète également les attentes d’une reconnaissance officielle des évènements, d’une justice internationale impartiale et d’un droit à l’autodétermination du peuple tamoul. De nombreux participants ont exprimé leur espoir de voir la communauté internationale s’engager davantage en faveur de la vérité, de la justice et de la réconciliation.
Une mémoire qui dépasse les frontières : La tenue de cette commémoration en France, loin des terres sri-lankaises, montre à quel point cette mémoire reste vivante dans la diaspora. Elle témoigne aussi du besoin de dialogue et de solidarité autour des questions liées aux conflits oubliés, aux minorités opprimées et à la justice post-conflit.
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