Pendant six ans, une fonctionnaire de police de Hambourg a noyauté la Rote Flora. Les militants de ce squat ont mis huit ans à démasquer leur fausse camarade. Une affaire pas si surprenante, qui démontre que la hantise de l’infiltration souvent à l’œuvre dans les groupes contestataires est peut-être légitime mais inopérante : quand la police y met les moyens, ses mouchards sont de toute façon indétectables. Du moins, jusqu’à un certain point…
Le centre social autogéré Die Rote Flora, « squat » historique de Hambourg et foyer de quelques luttes épiques contre l’extrême droite, le racisme et la gentrification, vient de verser une pièce de choix au dossier des nobles besognes policières. Dans un communiqué mis en ligne le 3 novembre sur un blog anonyme créé pour l’occasion, des proches de la « Flore rouge » révèlent qu’une de leurs anciennes camarades émargeait en fait à la maison poulaga. De 2000 à 2006, celle que tout le monde connaissait sous le nom d’Iris Schneider s’était illustrée comme une militante pure et dure, à la fois par son dévouement à la vie du centre et par la place très offensive qu’elle occupait au sein du comité d’actions. Pour débouler dans une cage à riches ou inciter à la baston avec les fafs, Iris n’était jamais la dernière, rameutant copines et copains pour ensuite les balancer en flag’ à ses collègues. La taupe avait même réussi à prendre les rênes d’une émission sur FSK, une radio associative proche des squatteurs. Activiste dévouée et journaliste alternative, deux casquettes de rêve pour camoufler le képi.
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