Ça ne manque jamais. Tu discutes avec un proche qui est passé par l’hôpital psychiatrique et, par conviction, par solidarité, tu descends en flammes les cachetons, les blouses blanches, l’isolement « thérapeutique ». Et le proche te regarde d’un air las : « Je préfère encore les médocs et les psys à cette souffrance dégueulasse. » C’est qu’aujourd’hui, à part en discours, il y a peu d’alternatives. Pierre, bipolaire, hospitalisé trois fois dont deux de force, parle de ce passage par la machine.
Et je vous vois tous, mes camarades.
Je suis celui qui insulte la fontaine à Lyon et lui balance des coups de pied.
Je suis celui qui demande quinze fois l’heure près du centre commercial à des clodos qui finissent par le chasser à coups de bouteilles.
Je suis celui qui collectionne et mâche consciencieusement des mégots sous un porche.
Je suis celui qui hurle en tournant sur lui-même dans la rue.
Je suis celui qui raconte tout seul des trucs qu’on comprend pas dans le métro.
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