Alors même que ces pourparlers ont lieux, la violence répressive de l’Etat turc continu de s’abattre dans le kurdistan, témoignant du caractère pour le moment très relatif de ce processus de paix.
En tout état de cause, cet attentat terroriste ne peut servir que ceux qui souhaitent éviter à tout prix une solution (même partielle) au conflit au kurdistan.

La main des fascistes turcs et/ou de l’Etat turc (tout au moins de ses secteurs les plus nationalistes) apparaît clairement derrière cet assassinat. Ömer Güney, le suspect arrêté, a été présenté comme un « membre du PKK » par la presse turque et la presse française, sur la seule foi de ses déclarations. Pourtant tout le désigne comme un fasciste turc : issu d’une famille turque de Sivas profondément nationaliste, qui a toujours affiché sa sympathie pour le MHP, le parti fasciste turc, flambeur, celui-ci s’est présenté comme « sympathisant de la cause kurde » afin de s’infiltrer dans les associations de solidarité kurdes à Paris. Dans le même temps, il a multiplié les allez et retour avec la turquie, notamment à Ankara, un fait qui accrédite l’hypothèse d’un lien avec les services secrets turcs (le MIT)

Le fait qu’il ai pu avoir lieu en plein Paris, dans des locaux surveillés en permanence par les services secrets français, ne peut qu’interroger sur les responsabilités de l’Etat français dans cette affaire.
Cela d’autant qu’une collaboration étroite existe entre services secrets turcs et français. Une collaboration qui a aboutit à l’arrestation de plus de 200 militantEs kurdes par l’antiterrorisme français. Dernier avatar de cette collaboration, le 12 février à Toulouse et Bordeaux, ce sont quinze mili­tants kurdes qui ont été arrê­tés et soup­çon­nés d’appar­te­nance à un groupe ter­r^o­riste.
Cela alors que rien n’a été entrepris sérieusement pour identifier les commanditaires de l’assassinat des militantEs kurdes à Paris. Cela montre toute l’hypocrisie de l’Etat français qui prétend « faire la lumière sur le triple assassinat du 9 janvier », mais s’associe aux basses œuvres répressives de l’Etat turc en France.

Les fascistes turcs, comme les fascistes français, s’en prennent au mouvement ouvrier et aux minorités nationales, afin de diviser les classes populaires et protéger l’ordre capitaliste.
La violence fasciste contre les travailleuses et les travailleurs kurdes en Turquie est une réalité, comme l’est la violence fasciste contre le mouvement ouvrier turc accusé par les nationalistes de « remettre en cause la nation turque ». Elle prend une nouvelle intensité lorsqu’elle s’attaque à la diaspora kurde, en plein cœur de Paris, avec la caution de l’Etat français.
Face à cette situation, nous ne pouvons qu’affirmer notre solidarité internationale antifasciste, comme le font en Turquie nos camarades anarchistes kurdes et turcs qui luttent contre l’oppression spécifique des travailleuses et travailleurs kurdes par l’Etat turc, en combattant le militarisme et le fascisme turc et en mettant en avant une solution fédéraliste libertaire à la question kurde.

Ici, en France, nous dénonçons la répression menée par l’Etat français contre les militantEs kurdes, sa complicité avec le terrorisme d’Etat turc, et sa complaisance envers les organisations fascistes turques.

Lire aussi l’appel Manifestation en soutien aux militant(e)s kurdes : Après les assassinats c’est la répression qui s’abat.

Coordination des Groupes Anarchistes

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