La Sdat saute sur Chambéry

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Il y a quelques semaines, on pouvait lire et entendre parler un peu partout dans les médias
de « l’explosion mortelle près de Chambéry ». Dans la nuit du 30 avril au 1er mai
à Cognin (Savoie), un engin artisanal a explosé accidentellement dans une usine désaffectée.

Il s’agissait d’un extincteur vide, utilisé
comme récipient pour un mélange
de chlorate de soude (désherbant industriel)
et de sucre. Recette très facilement
trouvable sur internet. Plusieurs dizaines
d’explosions accidentelles sont déclenchées
chaque année par des chimistes en herbe,
un peu partout en France. Un incident de
ce type est survenu récemment dans une
résidence étudiante du 7e arrondissement
de Lyon. Si dans l’affaire de Chambéry,
c’est la SDAT qui se retrouve chargée
de l’enquête, c’est simplement parce
que Zoé et Mickaël étaient fi chés comme
proches de la mouvance anarchiste.

Durant l’explosion, Zoé est morte et Mickaël
a été gravement blessé au bras et au
visage. Il a été transféré le soir même à
l’hôpital Édouard-Herriot, au service des
grands brûlés, et a été placé quelques jours
après en détention au centre médico-pénitentiaire
Jules Courmont de Lyon. Et il est
maintenant incarcéré à Corbas. Qualifiés
au début de « libertaires », Zoé et Mickaël
ont très vite été assigné-es par les médias
et la police à la « mouvance anarcho-autonome
 ». Puis au bout de quelques jours,
les journaux ont tout bonnement cessé de
s’intéresser à l’affaire. Mais ce n’est évidemment
pas le cas des flics...

A Chambéry, dans les jours qui ont suivi
l’explosion, 130 flics (police nationale,
CRS, BAC, DCRI, SDAT) perquisitionnent
deux maisons squattées. Deux personnes
sont alors incarcérées (en plus de Mickaël)
pour destructions de preuves : Rafou (toujours
en prison) et Lucas (libéré le 29 mai
après avoir passé plus de trois semaines à
Fresnes) sont soupçonnés d’avoir fait disparaître
des indices sur les lieux de l’explosion,
en l’occurrence des tracts. Il est
vrai que par les temps qui courent, quand
la SDAT frappe à la porte, ça peut paraître
pertinent de détruire certains écrits
politiques. Déjà dans l’affaire de Tarnac,
différents tracts et ouvrages ont été utilisés
comme éléments à charges. On reproche
aussi aux deux camarades de Chambéry
d’avoir eu chez eux un extincteur vide et
d’avoir leur nom sur la même boite aux lettres
que Mickaël. Bref, le dossier à charge
ne pèse pas bien lourd.

Après l’affaire de la dépanneuse au moment
de l’élection de Sarkozy, après l’affaire des
sabotages SNCF, voilà un nouvel épisode
dans la constitution d’un ennemi intérieur
sous les traits de la fameuse « mouvance
anarcho-autonome ». Des vies, des perspectives
politiques et surtout leur intrication
se retrouvent visées. Alors, on en profi te
pour ficher et foutre la pression à tous
ceux qui trainent autour de Zoé et Mickaël.
L’enjeu est aussi d’éviter que le soutien ne
prenne trop d’ampleur (contrairement à ce
qui s’est passé autour de Tarnac).

Sur Chambéry, un collectif de soutien s’est
monté pour soutenir les trois personnes
inculpées dans cette affaire. Une manifestation
sauvage a déjà eu lieu le 8 mai
dernier, qui a regroupé environ 200 personnes
durant près de deux heures dans
les rues de la ville, sous bonne escorte
policière. Des réunions du collectif qui
regroupent entre 40 et 50 personnes ont
lieu assez régulièrement. Il est également
possible d’envoyer des messages de soutien
pour les inculpés. Les inculpés - 132
avenue des Bernardines, 73000 Chambéry.
Contact : lesinculpes(arobase)gmail.com,
http ://lesinculpes.over-blog.com/

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