On en parle tellement, elle est tellement mise à
toutes les sauces qu’elle finit par perdre son
sens. La dernière trouvaille de notre gouvernement
CRS (Chirac-Raffarin-Sarkozy) en terme
de Solidarité, c’est que pour aider les pauvres
vieux (les riches ont le fric, eux, pour qu’on s’occupe
d’eux dans des institutions privées) faut
donner de l’argent aux patrons, logique ! C’est
vrai, au lieu de financer les services publics de la
santé et du social, il vaut mieux forcer les
travailleurEs à bosser gratuitement pour leurs
patrons. Trêve de conneries, la Solidarité ce n’est
pas ça, ce n’est pas un ordre bourgeois.
La Solidarité c’est l’unité de notre classe, c’est
la vie en société de tous les travailleurs et de
toutes les travailleuses. C’est le fait de se sentir
ensemble, se sentir touché par les autres, être
sensible aux autres. Le fait de ne pas se sentir
libre et heureux tant que quelqu’un
souffre. Se sentir dans un bloc humain en
marche vers le bonheur. Et plus ce bloc sera
solide et plus il sera efficace : l’art de la solidité,
la Solidarité. La Solidarité c’est mettre l’amour et
l’intelligence au service du progrès humain.
Ce ne sont pas que des belles paroles et avant
tout la Solidarité est un mode de vie, une façon
de se comporter au quotidien dans l’immeuble,
le quartier ou la boîte. Si un collègue n’a pas à
manger un midi, on partage la gamelle. On peut
garder les mômes des voisins ou leur passer du
sel. On peut empêcher une famille du quartier de
se faire expulser de son logement ou surveiller
les flics qui emmerdent les jeunes dans la rue...
Au-delà du comportement quotidien et donc du
niveau individuel, la Solidarité c’est la vie en
société du Prolétariat, c’est donc l’organisation
de cette vie sociale et solidaire. Cela se structure
et se construit dans une organisation du
Prolétariat, pour et par le Prolétariat lui-même.
C’est l’essence même de la CNT. La Solidarité
prolétarienne a tout à gagner à s’organiser collectivement.
Au travers de cette structuration et
de cette fédération des énergies elle se renforce.
Puisque c’est notre nombre notre force
majeure, nous avons tout à gagner à fédérer la
solidarité à tous les niveaux (quartiers, villes,
départements, régions, nations, continent,
monde). Unis nous pouvons tout écraser et tout
construire.
Les Palestiniens se font détruire leurs maisons,
soyons des milliards à les reconstruire et
à les financer. Des ouvriers se font licencier ou
réprimer, versons tous un peu d’argent pour
les aider, ça nous coûte peu en terme d’argent
et d’énergie et ça peut déplacer des montagnes.
Dans ce cadre-là, pouvoir se compter et
s’identifier dans une organisation du Prolétariat
comme la CNT est un atout majeur dans la
lutte. Plus l’organisation est importante,
plus la Solidarité grossit, plus les possibilités
de lutte se multiplient, plus l’utopie
progresse et devient réalité ET plus la
Grève Générale, Insurrectionnelle, Expropriatrice,
Autogestionnaire se prépare.
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