Le G8 mondialise la misère, L’alter-mondialisation construit les remèdes

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Dans l’intérêt de tout le mouvement altermondialiste, le stade de la simple contestation doit être dépassé,.Il s’agit d’appuyer notre opposition au G8 par la construction d’une alternative réaliste.
C’est ce dont les alters débatteront lors du prochain contre-sommet.
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Dans l’intérêt de tout le mouvement altermondialiste, le stade de la simple contestation doit être dépassé, il s’agit d’appuyer notre opposition au G8 par la construction d’une alternative réaliste. C’est ce dont les alters débatteront lors du prochain Contre-sommet.

I. INÉGALITÉS DANS LE MONDE.

Dans un rapport de l’observatoire des inégalités, on constate que les pays du tiers monde hébergent 77% de la population mondiale sous-alimentée, contre seulement 1% pour les pays riches. Aussi, le niveau de vie par habitant des pays à hauts revenus est cinq fois plus élevé que la moyenne mondiale et 62 fois supérieur aux ressources des habitants des pays les plus pauvres (d’après le rapport sur les indicateurs du développement de la Banque mondiale). Peut-être peut-on déjà commencer à expliquer cela par l’affreuse dette qui pèse depuis si longtemps sur les pays du sud. Un dette doublement inégale puisqu’elle profite d’abord aux pays riches qui l’utilisent pour placer leur surplus de dollars avec des taux d’intérêts exhorbitants, puis aux classes dirigeantes locales qui laissent les frais aux peuples. Conséquence : les pays les plus pauvres du monde consacrent plus de temps dans le remboursement de leurs dettes que dans les problèmes de santé de leurs populations. Ainsi par exemple : huit millions d’enfants meurent chaque année de maladies qu’on peut prévenir ou traiter, telles la pneumonie, la diarrhée, la rougeole.

Les pays riches ont construit un cercle vicieux qui leur permet de maintenir les pays du sud dans la misère. Aujourd’hui, les pays africains doivent rembourser trois fois la somme qu’ils ont initialement empruntée.Les pays qui ne peuvent s’acquitter de leurs dettes se retrouvent dans l’obligation de se tourner vers le Fond Monétaire International (FMI), une institution financière internationale qui leur offre des prêts supplémentaires sous des conditions extrêmement rigides connues sous le nom de Programme d’Ajustement Structurels (P.A.S). Ces P.A.S exigent plusieurs contraintes de la part des pays débiteurs comme la privatisation des industries, la dévaluation de la monnaie, les coupures de dépenses dans la santé, l’éducation et l’emploi. La dette du tiers monde, que le g8 refuse d’annuler, est la nouvelle forme de colonialisme du Nord sur le Sud. Elle supprime toute possibilité de développement pour un pays pauvre. Le simple fait d’assurer aux peuples les besoins élémentaires cités dans la Déclaration des droits de l’homme est impossible : ni santé, ni éducation, ni logement ni emploi...

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A ces inégalités, les pays riches se trouvent des excuses par de misérables « aides au dévoloppement » ridicules par rapport aux besoins. Certaines organisations comme ATTAC revendiquent une taxation des échanges commerciaux au profit des pays pauvres : c’est la taxe Tobin. Un taxe inventée à l’origine par un libéral pro-mondialisation pour réguler les spéculations en Bourse : cette taxe permettrait, dans une vision keynésienne, d’éviter des avalanches de spéculations par plusieurs agents financiers en même temps. ATTAC revendique que l’argent obtenu par la taxe soit reversé aux pays pauvres. Une proposition qui semble pragmatique puisqu’elle ne modifie pas l’état des échanges commerciaux, simplement sa structure. En réalité, pour que cette taxe soit acceptée des milieux libéraux, elle ne doit pas dépasser 0,25% selon les experts sans quoi le coût « trop élevé » réduirait le nombre de banques participantes aux plus riches. ATTAC revendique donc au final une taxation de 0,2% au profit des pays pauvres. Cette solution est en réalité aussi désuette que les pseudo « aides au dévoloppement » proposées par le G8. Comme nous l’avons déjà vu plus haut, un pays comme la France est en moyenne 62 fois plus riche que les pays les plus pauvres, et j’ai du mal à croire qu’une taxation des échanges commerciaux à 0,2% apporte beaucoup aux pays du tiers monde. Non, au contraire, la seule solution réaliste est l’annulation immédiate de cette dette qui n’a pas lieu d’être et une taxation des pays riches beaucoup plus élevée ! A cela, les libéraux répondront qu’une taxation au dessus de 0,2% est impossible car elle ferait imédiatement fuir les capitaux ailleurs. Je réponds simplement que la terre est ronde, qu’elle fait 40 000 kms de diamètre et que les capitaux resteront là à moins qu’ils ne trouvent le moyen de faire du commerce avec les extra-terrestres !

II. POLLUTION.

Les pays du G8 se reconnaissent par leurs grandes villes, leurs industries, leurs milliers de pots d’échappement, leurs tonnes d’emballages de consommation, leurs déchets nucléaires, etc... Nous pourrions écrire des centaines de pages sur les conséquences environementales des activités de la société moderne mais voyons simplement quelques exemples. Tout d’abord, le mécanisme d’acidification expliqué dans le shéma ci-dessous.

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Les retombées de pluies acides provoqués par nos pays riches détruisent des hectares de forêt, même à des milliers de kilomètres de là.

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Ainsi, l’effet de serre est certes un phénomène naturel, mais il faut apprendre à le maîtriser. On obverse ces dernières années une concentration inquiétante des gaz à effets de serre tels que le CO2 liée principalement aux combustions industrielles, domestiques et aux transports. Si l’effet de serre n’est pas maîtrisé, le réchauffement de la planète atteindra des proportions incompatibles avec la moindre forme de vie humaine sur terre.

Les États membres du G8 proposent en « solution » des amendes aux industries qui ne respecteraient pas certains protocoles de respect de l’environnement. Mais cette proposition n’est malheureusement là que pour rassurer le public, elle ne solutionne absolument rien. Mettez vous à la place d’une grosse industrie. Votre société marche bien, les bénéfices sont réguliers et la courbe des profits ne cesse de grimper. Mais voilà, votre entreprise pollue. Si vous deviez respecter le protocole (déjà bien insuffisant), vos profits seront amputés de 20% par exemple. Mais le montant de l’amende est bien inférieur aux 20% de « pertes. » Alors, vous PDG de multinationnale, que faîtes vous ? Vous payez l’amende, l’État encaisse et vous continuez vos profits normalement. Cette amende n’est qu’une misérable facture en plus dans votre énorme budget, et l’État capitaliste y trouve sa part, il à réussi son opération de communication sur l’environnement auprès du public sans réduire sensiblement la croissance économique. Mais l’environnement continue de se dégrader à vitesse grand V.... Une société de décroissance est-elle la seule solution ?

III. GUERRES.

La guerre froide est terminée, il n’y a pas de conflits idéologiques, ni de « choc des civilisations » ; les guerres d’aujourd’hui sont des guerres d’intérêts économiques. La dernière guerre en Irak n’avait pas pour objectif de rétablir la « démocratie » et le conflit israélo-palestinien n’est pas une histoire de religions. Les États du G8 mènent la guerre pour imposer leurs industries lorsque toutes leurs méthodes de chantage comme la « dette » ont échouées. Prenons le plus riche État des huits par exemple : les USA. Les États-Unis ont bombardé 23 pays depuis la deuxième guerre mondiale : la Chine (1945-1946), la Corée (1950), l’Indonésie (1958), Cuba (1959-1961), le Guatemala (1960/1967-1969), le Vietnam (1962-1973), le Congo (1964), le Pérou (1965), le Laos (1965-1973), le Cambodge (1969-1973), El Salvador (années 1980), le Nicaragua (années 1980), Grenade (1983), le Liban (1983-1984), la Lybie (1986), Panama (1989), l’Iran (1989), l’Irak (1990 à 2004), la Somalie (1993), la Bosnie (1994-1995), le Soudan (1998), la Bulgarie/Macédoine (1999), et l’Afghanistan (1998/2001).

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En ce qui concerne les guerres pour le pétrole ou pour une position stratégique, les USA ont la palme d’or mais le Royaume Uni, la Russie ou la France ont eux aussi leurs petites guerres : Tchétchénie, Côte d’Ivoire, etc... Ces pays membres du G8 trouvent même le moyen de faire des guerres interposées en fournissant des armes à Israel par exemple, et il arrive parfois que l’un d’eux fasse la guerre à un dictateur qu’il a lui même mis en place (ex. Saddam Hussein)

Aucune guerre ne se justifie, et encore moins par des intérêts économiques. Construire une autre mondialisation, combattre les dérives capitalistes, c’est aussi empêcher que des civils meurrent à nouveau sous les bombes des pays du G8.

IV. DÉMOCRATIE ?

Alors bien entendu, les États membres du G8 prétendent se regrouper démocratiquement. Alors pourquoi sont-ils obligés de se protéger de nous, les Alter-Mondialistes, avec leurs polices et l’armée ? N’avons nous pas aussi le droit de nous regrouper pour élaborer une construction du monde autre que celle imposé par le G8 ? Si les réunions du G8 étaient réellement démocratiques, nous aurions un droit de parole, un droit de véto. Au contraire, le G8 veut interdire toute contestation de l’ordre qu’il a établi. On se souvient du G8 à Gênes, la répression fut sanglante, il y eut un mort..

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La démocratie, c’est nous qui la construisons, participative sur le modèle de Porto Alegre, ou autogestionnaire sur le modèle de la révolution espagnole. Notre démocratie donne la parole à tous, sans distinction de sexe, de classe ou d’origine. Et nous n’avons pas de leçons à recevoir d’États qui cautionnent des dictatures, surtout lorsque l’un d’entre eux, les USA, s’est débrouillé pour avoir un président que son peuple n’a pas élu !

NOUS SOMMES DES MILLIARDS

Ils sont Huit, mais nous sommes des milliards et il est urgent de faire entendre la voix des peuples !

En 2005, en Ecosse, nous serons dans les Highlands et ce G8 sera le dernier.

Joseph

Le debat politique appartient à tous

P.-S.

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