Le gouvernement coupe ou diminue les aides au logement de 3 000 foyers dans le Rhône

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Les pauvres au pain sec : un nouveau décret s’attaque à l’APL, l’aide la plus répandue pour les locataires les moins fortunés. Une mesure qui touche plusieurs milliers de personnes dans l’agglomération lyonnaise.

Pour réussir un sale coup, faut savoir choisir son moment. C’est donc le premier jour des vacances scolaires, le 5 juillet, que le gouvernement a fait passer un décret qui baisse ou supprime les allocations logement de plusieurs dizaines de milliers de foyers. Au moins 80 000, 1,2% des bénéficiaires. Un tacle aux plus précaires qui ne se sentira sur les comptes en banque que début août, au moment du versement ou non de l’allocation pour le mois de juillet.

Concrètement, au-delà d’un certain montant de loyer, l’APL est réduite avant d’être supprimée pour les logements les plus coûteux. Et ça sabre court quand on connaît les loyers dans le coin : dans l’agglomération lyonnaise, début du coup de rabot à 638 € pour une personne seule, et suppression pure et simple à 791 € [1]. Un montant pourtant régulièrement demandé par les propriétaires lyonnais pour des appartements loin d’être des palaces ou situés dans les quartiers riches :

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C’est la fondation Abbé Pierre qui sonne l’alarme : elle précise que pour le Rhône, 3 000 foyers sont victimes du décret estival, soit près de 3% des allocataires du département. Ces foyers perdront en moyenne 1 500 € par an [2]. Et ce ne sont pas des personnes qui roulent sur l’or qui sont visées :

Le Gouvernement a cherché jusqu’au bout à faire des économies sur les APL en promettant de ne cibler que des situations « anormales ». Or, comme nous le répétons depuis des années, il n’y a pas de coupes indolores dans les APL, puisque ne peuvent y prétendre que des ménages modestes (ceux vivant au SMIC ou en-dessous lorsqu’il s’agit d’une personne seule par exemple).

Pire : l’ONG a observé que beaucoup de personnes au RSA ou bénéficiaires des minimas sociaux font partie des personnes visées :

Par exemple, parmi les ménages accompagnés au quotidien par l’Espace solidarité habitat de la Fondation Abbé Pierre, implanté à Paris, une quarantaine seraient touchés, soit un ménage sur 20, quasi exclusivement des personnes seules. Plus de la moitié sont aux minima sociaux, 15 % sont retraités et 24 % salariés. La surface moyenne de leur logement est de 44 m2.

En cas de coup dur, envolée, l’aide qui permettait de ne pas déménager en urgence au pire moment. Ce sera la double punition lors d’une séparation ou d’une période de chômage quand on a un appartement au loyer un peu élevé d’après le gouvernement. Ou comme cette dame de 85 ans qui vient de perdre son mari, et dont les droits au logement sont supprimés. Une manière implicite de dire pour les nantis qu’il faut éviter les péripéties classiques de la vie si on n’est pas héritier·e, ou rester dans la périphérie si on est précaire. Au final, c’est un joli cadeau aux rapaces d’AirBnb et compagnie : pour combler l’absence d’aide, la location quelques jours par mois pourra peut-être servir de recours.

Malgré l’été, pas sûr que ce sale coup soit oublié à la rentrée.

Notes

[2Le gouvernement espère faire 125 millions d’€ d’économies par an avec cette mesure, avec 80 000 foyers concernés, soit 1 500 € de perdu chacun en moyenne.

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