Derrière ce nom malheureux d’"Indignés", à des centaines de kilomètres de La Défense et des milliers de Wall Street, en Corrèze et certainement ailleurs, des personnes se rassemblent pour discuter, agir, à leur mesure contre ce monde qui nous empoisonne et nous emprisonne.
Voici un article de Rue89 à signaler, pour ce qu’il nous donne à lire et à penser, et qui laisse imaginer qu’un mouvement pourrait essaimer en France à partir d’un autre nom que celui d’« Indignés », qui serait commun à ces corrézien-ne-s et à beaucoup d’entre nous : "On ne paie plus". Comme une version réactualisée du poème antimilitariste de Prévert, "Quartier Libre".
« J’ai mis mon portefeuille dans la cageet je suis sorti avec l’oiseau sur la têteAlorson ne paie plusa demandé le commerçant (/ l’industriel / le politicien…)Nonon ne paie plusa répondu l’oiseauAh bonexcusez moi je croyais qu’on payaita dit le commerçant (/ l’industriel / le politicien…)Vous êtes tout excusé tout le monde peut se trompera dit l’oiseau. »
Les « Indignés », en Corrèze aussi
(…) Avant de débattre, certains veulent s’exprimer. Evelyne, calmement :
« A la campagne, il y a de la misère. Beaucoup de misère. On voit tous ces petits retraités... Les Restos du cœur de Beaulieu sont de plus en plus fréquentés, on le voit tous les jours. C’est plus caché qu’en ville mais ça existe. »
Les autres font oui de la tête.
« Les familles très pauvres ne savent pas qu’elles peuvent faire un potager, c’est hallucinant. Ils ont des terrains et ils ne savent pas. Ils n’ont plus le savoir. »
La pauvreté, Marie connaît. Avec quelques centaines d’euros par mois à plus de 50 ans, elle vit mal. « Survit ». Lorsqu’elle intervient, sa parole de colère et d’exaspération installe le silence parmi les autres :
« Il faut que les politiques sachent l’état de délabrement de nos vies. Le choix aujourd’hui, c’est de payer ses factures ou de manger. Il faut que les politiques parlent de ça, soient plus concrets. C’est une grande révolte. Les petits raccommodages ne suffisent pas. »
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