Le 11 novembre 2006, près de 200 personnes manifestent contre l’expulsion d’un père de famille de deux
enfants scolarisés à Marseille et parviennent à la mettre en échec. Plus d’un mois après les faits, le 19
décembre, Florimond Guimard, professeur des écoles et militant syndical très investi dans RESF est placé
en garde à vue et appelé à comparaître devant le Tribunal Correctionnel d’Aix-en-Provence pour « violence
en réunion avec arme par destination ». Son arme ? D’après la police, ce serait sa voiture qu’il a emprunté
pour suivre à distance le véhicule de police qui conduisait le père à l’aéroport de Marignane. Précisons que
ce jour-là, hormis un jour d’ITT accordé à un policier dont le
pouce avait heurté une barrière, aucun blessé n’avait été
déploré. Très vite, la pétition de soutien à Florimond recueille
plus de 15 000 signataires face à ce qui apparait clairement
comme un procès politique orchestré d’en haut visant à la
pénalisation du soutien aux personnes sans-papiers. Avec
Florimond, le gouvernement veut faire un exemple. Appelé à
comparaître le 20 avril 2007, il est passible de trois ans d’emprisonnement
et de 45 000 euros d’amende ! Le jour du procès,
juste avant le premier tour de la présidentielle, une manifestation
réunit 2000 personnes à Aix et l’audience est reportée
au 22 octobre.
Peu de temps après, le 7 mai, c’est au tour de François
Auguste, vice-président de la Région Rhône-Alpes, d’être traduit
devant le tribunal correctionnel pour « obstruction à la reconduite à la frontière » d’une famille en situation
irrégulière et « entrave à la circulation d’un aéronef ». Tout ceci pour avoir, le 2 décembre 2006, pris pacifiquement
la parole devant les passagers d’un avion afin de les informer de l’embarquement à bord d’une
famille en voie d’expulsion qu’il pensait être la famille Raba. Il a alors été molesté par la police lors de son
évacuation de l’avion (une côte cassée et plusieurs jours d’incapacité de travail) et retenu 5 heures en garde
à vue. Il risque l’inéligibilité et jusqu’à 5 ans de prison et 18 000
euros d’amende et plus encore si Air France demande des dommages
et intérêts. Le procès est finalement reporté le 26 novembre.
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