Expulsions : le gouvernement veut faire du chiffre !
Villepin a repris à son compte l’objectif annoncé il y a un an par Sarkozy de doubler le nombre de reconduites à la frontière. Au début de ce mois d’octobre, la grève de la faim courageusement menée par 11 algériens enfermés au centre de rétention de Satolas doit nous faire réfléchir aux conséquences désastreuses de cette politique.

Cette politique ça signifie :

• toujours plus de contrôles !
  C’est la multiplication des contrôles au faciès qui font de chaque « non-européen » un suspect ! C’est une précarité accrue pour des milliers de sans-papiers qui vivent dans la crainte perpétuelle de la police. Un contrôle dans les TCL ou dans la rue peut les mener au centre de rétention puis dans l’avion. La police se permet de plus en plus souvent de chercher les sans-papiers à leur domicile, n’hésitant plus à aller prendre leurs enfants à l’école. Elle a procédé ainsi ces dernières semaines pour une famille algérienne de Metz et une maman congolaise de Rennes.

• toujours plus d’enfermement !
  Les demandeurs d’asile continuent à coucher dehors faute de moyens mais les centres de rétention d’agrandissent pour « accueillir » toujours plus d’étrangers qui peuvent
  désormais rester jusqu’à 32 jours enfermés dans des prisons qui ne disent pas leur nom ! Des prisons dans lesquelles sont jetés des familles avec des enfants qu’on arrache à leurs écoles et à leurs amis , comme cela avait été le cas pour les enfants Keita de Bourg en Bresse en avril dernier !

• toujours plus d’expulsions !
  Des étrangers menacés, des étrangers qui ont commencé à refaire leur vie ici, des enfants, en principe pourtant
  inexpulsables, sont jetés dans un avion par la force vers des pays qu’ils ont fuit et où ils sont souvent en danger !

• toujours plus de sans-papiers !
  La restriction du droit au séjour, la casse du droit d’asile continuent à fabriquer des dizaines de milliers de
  sans-papiers qui sont livrés pieds et poings liés aux réseaux maffieux des passeurs et à un patronat trop heureux de bénéficier d’une main d’œuvre ultra-précaire !

Les nouvelles dispositions sur l’asile mises en œuvre depuis janvier 2004 n’ont qu’un seul objectif : réduire drastiquement l’accès au statut de réfugié (délai de constitution des dossiers par les demandeurs ramené à 21
jours contre un mois auparavant, nombreuses demandes d’asile examinées en urgence sans audition des demandeurs, possibilités de recours réduites...)

Des milliers d’étrangers qui sont venus chercher refuge en France n’ont plus aujourd’hui de réelles possibilités de faire valoir leur demande d’asile. Ils sont traités en suspects et envoyés dans la clandestinité quand ils ne sont pas expulsés. Au niveau européen, les ministres de
l’intérieur parlent aujourd’hui de mettre en place des camps aux frontières pour traiter les demandes d’asile en dehors du territoire de l’Union Européenne !

ça suffit !

Nous ne voulons pas être complices par notre silence de cette politique répressive qui fait des milliers de victimes :

• ceux et celles qui meurent en mer aux portes de l’Europe forteresse !
• ceux et celles qui sont renvoyés vers des pays où règnent la dictature, la guerre civile, la misère !
• ceux et celles qui sont condamnés à vivre ici dans la clandestinité, la peur, la précarité, la surexploitation !
• ceux et celles qui sont enfermés jusqu’à 32 jours sur simple décision de l’administration !

 Manifestation le samedi 23 octobre
départ 15 h 00 Place Bahadourian (Lyon 3^e).