Sans droit au travail, sans logement … comment un père peut-il subvenir aux besoins de son enfant gravement malade ?
C’est pourtant ce que la Préfecture du Rhône exige de M. Boutaba en lui refusant un titre de séjour en France alors que son enfant souffre de graves problèmes de santé et qu’il ne peut pas être soigné en Algérie, son pays d’origine.
Le jeune Housseini et son père sont entrés en France avec un visa pour soins en octobre 2006 ; Pris en charge par la fondation Rothschild, l’enfant est opéré dès son arrivée en France.
La complexité de sa maladie nécessite un protocole de soins lourds et de longue durée. C’est pourquoi M. Boutaba a sollicité de la préfecture du Rhône la délivrance d’un titre de séjour. Le médecin Inspecteur de la santé publique a estimé que cet enfant était atteint d’une lourde pathologie qui nécessitait des soins non dispensés en Algérie, dont le défaut de prise en charge en France entraînerait des conséquences exceptionnellement graves.
Au lieu d’accorder à M. Boutaba le droit de rester en France auprès de son fils (comme elle l’a toujours fait dans de telles situations jusqu’à présent) , la préfecture l’invite à quitter le territoire français et à solliciter du consulat de France à Alger un visa de circulation. Un tel visa permettrait à M. Boutaba et à son fils de faire des allers retours entre la France et l’Algérie. La préfecture considère qu’entre deux traitements en France, le père et l’enfant doivent repartir en Algérie.
Entre 2 traitements ? Chaque semaine, l’enfant est hospitalisé pour à chaque fois bénéficier des soins indispensables à sa survie. Il est fatigué et les médecins considèrent qu’un tel voyage est risqué. Housseini ne peut pas repartir en Algérie, il ne peut pas rester seul en France, sans son père. Son père ne peut pas subvenir à ses besoins avec un visa de circulation, qui lui interdit de travailler ou de se loger dignement.
Pourquoi attenter à la dignité de cet homme, déjà meurtrie par la souffrance de son enfant et la séparation d’avec le reste de sa famille, restée en Algérie ?
La Cimade demande à la préfecture du Rhône de respecter le droit élémentaire de cet enfant : avoir son père à ses côtés. Seul un titre de séjour peut permettre à M. Boutaba de faire grandir son fils dans un environnement serein et digne.
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info