On n’est pas sorties de l’auberge

1352 visites

Réflexion sur l’évolution en cours des lois « sur les populations spécifiques » dans ce pays, et de la logique qui les sous-tend.

« On n’est pas sorties de l’auberge », c’était une des expressions favorites de mes parents lorsque j’étais enfant. Petit à petit, cela s’est mastiqué en moi avec les récits épouvantables des auberges où l’on assassinait les clients, comme celle du col de la Chavade, sur la route d’Auvergne vers le sud est. Je m’imaginai dès lors une espèce de coupe-gorge où les gentes s’empoignent, mêlée au travers de laquelle nous essaierions de nous frayer un passage vers une sortie encore lointaine et un air plus libre, moins empoissé de peur et d’injonctions.

C’est exactement ce sentiment que je ressens dans le brouhaha inquiétant de « débats » actuellement tenus sur ce qui ressemble de plus en plus à des fantasmes sociaux, des « fléaux » infiniment plus à craindre semble-t-il que la pauvreté, la haine des femmes, les inégalités et les dominations. Je parle ici par exemple du « voile intégral », du travail du sexe, ou de quelques autres atteintes à cette dignité (article 16 du nouveau code civil) qui a obstinément servi, en France, depuis l’époque napoléonienne et sous d’autres noms, à domestiquer et entraver, comme c’est étonnant, surtout des femmes (bio ou trans d’ailleurs). Décence comportementale obligatoire, « indisponibilité de la personne » [1]… ou encore cette « protection de la vie dès la conception qui est toujours en exergue de la loi d’exception sur le droit à l’avortement [2].

J’écris cela en cet espèce de creux entre la noël et le nouvel an. On vient juste d’apprendre que le président du groupe majoritaire UMP à l’assemblée se propose de faire déposer un projet de loi dans peu de temps, où le port du niqab en public deviendra passible de verbalisation et d’une forte amende. Ce qui non seulement est odieux mais en plus est risible. C’est la bonne vieille tradition française, celle qui longtemps a puni d’emprisonnement le vagabondage, le simple fait de n’avoir pas de toit ! On s’en prend à celles qui par ailleurs sont désignées par une presse et un personnel politique et social unanimes comme des victimes. Ça renaude bien sûr jusque dans son propre camp, cependant que la partie la plus cornée de la bonne vieille gauche républicaine s’apprête à soutenir.

Et voilà que l’autre soir, 23 décembre, en direct sur France-info, le cornac de la caravane contre le niqab et autres « abcès communautaristes », Gérin, parle. Et il parle pas bêtement, le Gérin, avec son air con et sa vue basse. Á croire d’ailleurs qu’il avait bien manigancé son coup, et savonné la planche pour que la droite s’y engage avec son manque accoutumé de mesure, et se ramasse.
Il se désolidarise donc d’emblée de la proposition Copéenne de pénalisation, fait son laïus nécessaire sur l’intégration des musulmanEs, et lâche sur la fin son morceau, lorsque que le baveux lui demande quelles seront les recommandations de la commission ad hoc qu’il a fondée et que le gouvernement s’apprête à doubler : plutôt des mesures « contre les gourous ». Texto, et il n’en dit pas plus. Ah si, à un moment quand même, il se coupe, et parle d’un « islam qui devient trop politique » - pas de politique pour les musulmanEs !
Mais à part ça il s’est très bien démerdé, et surtout cela sent le virage. Il passe lui aussi de la répression des porteuses visibles de signe à celle des supposéEs coupables de ces signes. Or, ce virage, comme c’est étrange, se profile sur la plupart des fantasmes médiatiques évoqués plus haut ; les questions où on s’empoigne dans l’auberge, y compris, et ce n’est pas le moindre, entre féministes.

En effet, depuis quelques temps on sentait aussi quelque chose dans cette logique par rapport au travail du sexe. Taper trop visiblement et directement sur les victimes supposées, ça semble avoir atteint plus que ses limites, et devenir franchement inopportun. Des bisons furieux peuvent bien encore continuer à charger dans cette direction, les gentes intelligentes, celleux qui pensent vraiment pour les autres, pourrait-on dire, ont senti le vent tourner. Ça ne fait plus recette, ça devient même suspect et – pire dans notre monde idolâtre du néo – dépassé, obsolète.
Ainsi, dernièrement, lors d’un show commémoratif mais à visée tout à fait actuelle, à St Nizier à Lyon, l’église qui fut en 75 occupée par des travailleuses du sexe, le mouvement du Nid, pilier notoire de l’abolitionnisme et du digne recasement des pauvres dépravées que nous sommes (oui j’en suis) derrière des caisses enregistreuses ou des machines à coudre, s’est prononcé pour l’abrogation des scandaleux articles de loi qui pénalisent le racolage. Fort bien… Mais que se profile-t’il derrière, je vous le demande ? Eh bien tout simplement leur nouvelle exigence, la pénalisation, si ce n’est la criminalisation, des clients !
Bon, je ne vous ferai pas ici un long tableau, mais une telle mesure déjà sabre à la base la légitimité de fournir des services sexuels tarifés et d’en acheter. Ce qui relève d’un débat fondamental sur l’idéalisation des relations et leur pseudo-gratuité, qui a tant coûté et coûte encore tant aux femmes (dans l’amour, le mariage, etc.). Par ailleurs, une telle mesure, partout où elle a été appliquée, s’est soldée par un désastre pour les travailleureuses du sexe : clandestinisation et désocialisation absolue (suspicion sur tout personne pouvant être un client qui les approche), inégalités encore renforcées entre celles qui ont quelques réserves de statut ou de moyens et celles qui n’en ont pas, conditions de boulot horribles… Puisqu’évidemment le but qui est poursuivi, l’éradication d’un rapport social, de quelle façon qu’on le juge d’ailleurs, n’est pas si aisée qu’elle en a l’air.

L’éradication. Le mot est posé. Ce que proposent tant Gérin, qui apparemment veut désormais s’en prendre à ce qu’il perçoit comme la base de socialisation qui conduit au niqab, que les abolitionnistes qui deviennent désormais prohibitionnistes, passent de la dissuasion à l’interdiction de fait, c’est bien cela : prendre le mal à la racine. C’est-à-dire la racine précise de ce qu’ilelles ont circonscrit comme le mal. Le mal, pour ces gentes, n’est évidemment pas le total du résultat de l’oppression des femmes qui est toujours aussi vivace dans notre belle société républicaine et misogyne. Où « on » y réduit chaque jour les possibilités réelles d’avortement, sous des prétextes « budgétaires », par exemple. Où personne ne remet en cause le dogme social de la disponibilité générale des femmes comme amantes, mariées et mères, dans le cadre éminemment gratuit de l’amour hétéro en couple, et dans un pays qui bat les records de fécondité du continent. Non, le mal c’est de ne plus voir le nez qu’on voyait encore, ou de voir un homme (ou une femme ! c’est encore peu couru en France mais on y vient) donner quelques billets à une femme (ou à un homme) pour quelques moments de sexe ou d’écoute ; ou enfin bref, voir plus loin, que les nanas en général s’autonomisent et se possèdent réellement !
Ce qui est en outre très dangereux dans cette visée éradicatrice, c’est qu’elle est super acceptable socialement. On ne réprime plus, on protège – fût-ce contre nos mauvais instincts. Mais dans la plupart des cas il y a unE méchantE derrière : imam, proxénète, avorteuRse… UnE méchantE nécessaire d’ailleurs, qu’on a quelquefois du mal à trouver – mais on finit par y arriver, toujours, puisque là logique est qu’il/elle doit être là. On peut même créer légalement son existence, comme dans le cas des lois sur le proxénétisme : toute aide, même gratuite, à une travailleuse du sexe, et finalement tout contact social ou humain avec, est d’emblée un crime. On n’aura pas de mal à étendre ce sain principe aux autres cas proposés ! Et tout le pays marche, c’est ça qui est bien, jusqu’à la contradiction : les violeurs discourent d’un air pénétré contre les violences, les clients votent des lois anti-putes et bientôt des lois anti-clients, etc etc.. Tous les régimes au fond, quand ils deviennent un tantinet sécuritaires, ont vu ce genre de paradoxe.

Dit comme ça ça a l’air simple. Ça ne n’est pas. Le défi politique est très difficile à relever, et pas seulement parce que nous sommes dans un pays grégaire et soumis, où les lois et réglements mènent la conscience et le ressenti des gentes par le bout du nez (eh oui, la soi-disante liberté gouailleuse gauloise n’est qu’un mythe, probablement entretenu au long des siècles par les gouvernants de ce pays pour se flatter d’une habileté et d’une finesse qui leur serait propre…).
Il est difficile à relever mais il peut être fructueux, si nous savons comment faire. Mais qui est le « nous » ? On en a connu des « nous » artificiels, qui se défaisaient à la première bigne. Sans doute cela vient-il de notre rapport facilement fantasmé, là encore, et magique à ce « nous », comme un gros ressenti nécessairement commun. Ce genre d’illusion, indexée souvent sur les intérêts des plus puissantes socialement, a précisément toujours été une des causes d’échec des mouvements féministes. Et de bien d’autres mouvements sociaux. On croit pouvoir se donner la main impunément par-dessus les distances d’histoires sociales divergente et même opposées. Et surtout immédiatement fraterniser et sororiser – puisque le témoignage de la réalité, dans notre monde, passe par les relations sacrées : confiance, affection, « intérêts communs ». Mon œil. Ce n’est pas parce que nous avons à un moment donné à nous battre contre quelque chose que nous avons le même rapport social à cette chose. Ce n’en est pas moins vital de se battre et si possible sans s’entre-anéantir, mais comme disait La Fontaine « S’assure-t’on sur l’alliance qu’a faite la nécessité ? »
Le problème est que nous voulons toujours voir dans toutes nos luttes l’aurore d’un beau monde où tout le monde s’aime et où personne ne fait du mal à personne. Ça serait sans doute pas mal si nous abandonnions cette illusion, et n’en faisions surtout pas une espèce de condition implicité pour mener ces luttes !
Qu’on nous resserve aujourd’hui sur les « femmes victimes par nature » des mêmes abus, quels que soient par ailleurs les rapports sociaux dans lesquels elles se trouvent, n’est pas anodin.
Ce qui d’ailleurs ne veut pas dire que je m’élève, ça c’est autre chose, contre le fait que des choses soient réelles ou non indépendamment des perceptions. Je tiens aussi à le dire parce que le relativisme généralisé mâtiné de ré-essentialisation des positions sociales, qui fait son nid depuis quelques années, me saoûle. Pour moi il y a quand même, et heureusement, une réalité commune, sans quoi je croirais inutile de tenter quoi que ce soit.

Mais la question, ici, peut se poser de manière tout à fait précise et spécifique. Il y a, dans ce pays, tout un volant de « populations » ou « d’identités » à la fois décrites comme vulnérables, victimes, et en même temps craintes comme étant des vecteurs du mal, et réellement cibles pour cela de mesures sociales et même de lois d’exception (ce n’est un secret pour personne que jusque dans des dictatures ou des pays ouvertement racistes, cela fait des décennies qu’on sait très bien présenter ce genre de choses comme des alignements tout à fait raisonnables et anodins sur le « droit ordinaire »).
La dernière cible, depuis quelques années, eh bien c’est de nouveau… toutes les femmes, enfin les femmes bio, celles qui peuvent enfanter, et qui sont pas maquées à un mec, pas riches, pas « bien intégrées », bref suspectes et surveillables. Vous avez suivi les émois de la presse sur les « horribles mères infanticides » ? Beh oui, on le savait bien mais il fallait le redire, et le redire en cour d’assises, que ce qui importe à la société et à la nation ce sont les lardons, ces futurEs consommacteurEs, et pas la vie des nanas déjà présentes et indépendantes, qui doivent cesser d’exister pour elles dès lors qu’elles ont un polichinelle dans le tiroir. Et voilà pourquoi, à nouveau, on glisse, dans un pays qui n’a jamais vraiment accepté la maîtrise des femmes sur leurs corps, et où la loi sur l’avortement reste une loi de dérogation de plus en plus difficile à faire valoir, vers cette situation que résumait une caricature autour de 70 : unE fliCque (plus unE travailleuse sociale, plus une psy, plus…) derrière chaque femme enceinte, des fois qu’elle voudrait se libérer de l’alien, hors des étroites barrières légales. On a même vu récemment une nana mise en garde à vue après une fausse-couche, à Pau…
On peut être « citoyennes » tant qu’on veut ou peut, ce pays et cette culture sont arqueboutées plus que jamais sur la différenciation, donc l’infériorisation et la tutelle de groupes sociaux qui commencent par… l’essentiel des femmes, et pour les autres sont massivement féminins… Comme c’est singulier…
Et si ces groupes arrivaient à s’allier ? Oui, si les femmes indépendantes, les nanas voilées, les putes, les trans, les roms, etc. arrivaient à présenter une contre-logique à cette logique assez unique qui les isole et les frappe ?
Alors je le dis tout de suite, je ne vais pas vous faire comme l’imbécile Macé qui préfaça il y a quelques années le livre de Guénif-Souilamas sur « Les féministes et le garçon arabe » d’une de ces visions sociologico-militantes propre à celleux qui « croient que c’est arrivé » - et accessoirement qu’ilelles en sont l’indispensable charnière consciente et pérorante). Avec une célèbre phrase où il célébrait je ne sais plus quelle trinité de « stigmatiséEs » - je crois les voilées, les mecs arabes et… les queer ( !) - comme « les figures incandescentes de la modernité » ou de la post-modernité. Je vous le dis tout de suite, pour moi ce genre de « modernité » est encore un autre fantasme d’une débilité et surtout d’une inconscience devant le réel qui semblent particulièrement proliférer dans la gent verbeuse des facultés où se mouline la réalité en mots étonnants. Et ces universitaires qui cherchent à nous accoupler sous leur indispensable égide ne valent pas mieux que des macs.
Non c’est pas arrivé, non c’est pas évident, non c’est pas donné – et non nous ne sommes pas sœurs par l’opération du saint-esprit politiquement correct. Ce n’est même pas du tout évident que nous ayons à l’être ni le soyons jamais, même pour nous battre. Peut-être même était-ce cette condition de sororité béate, parmi quelques autres, qui nous a toujours fait échouer dans ce que nous appelons pudiquement la « convergence des luttes ». Cette condition inhumaine et inutile de devoir nous apprécier, notre angoisse autour de l’arithmétique de « qui sera la plus opprimée », etc. Il n’y a surtout pas de « nous », au-delà de la simple énumération. Ce « nous » a toujours servi à l’alignement des intérêts et de la victimisation sur les plus puissantes socialement. Et renverser simplement la logique en prétendant s’aligner sur les moins puissantes, pour former quand même le mastic idéal, n’a pas plus de sens, et a d’ores et déjà seulement servi à l’arnaque de la culpabilité. Ce n’est pas parce que les catégories dont nous faisons à un titre ou à un autre sont visées par une sorte de logique commune que tout s’y rapporte, d’une part, ni que cela crée une communauté miraculeuse. Mais on peut cependant se battre.

En clair, ces catégories dont nous sommes à un titre ou à un autre sont donc la cible, en France, de lois ou de projets de lois spécifiques, d’une part, supposant notre incapacité totale à voir ce qui est ou non bon pour nous. Et d’autre part, il semble que se prend vis-à-vis de nous toutes un virage, qui a les apparences d’une évolution, puisqu’on ne taperait plus directement sur nous mais sur les méchants (« voileurs », « prostitueurs »…) qui nous tiennent dans leurs serres – mais qui de fait va encore plus nous isoler, nous empêcher d’être ce que nous sommes et de faire ce que nous faisons, y compris pour vivre et de notre choix, qui comme tous les choix restera toujours loin d’être absolu, dans le monde social tel qu’il existe.
Nous pouvons je pense nous rassembler, femmes bio socialement surveillées, trans, putes, voilées et autres, sur le refus de toute loi et de tout règlement qui soit de fait spécifique à tel ou tel groupe ou à telle « responsabilité » et nous met en tutelle. D’expé ça ne nous débarrassera même pas des autres tutelles que nous subissons, puisque bien évidemment nous en subissons aussi. Et alors – là il y a quand même un bug : je sais qu’on nous reproche souvent de proposer un monde « libéral », dès que nous avançons que nous n’avons absolument pas besoin de telle ou telle tutelle. Mais c’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité, de la part d’un monde entier qui organise (à la notable exception justement de la dépendance affective par exemple) l’isolement comptable de touTEs ses « citoyenNEs », et propose comme idéal un personnage social fictif et soi-disant « autonome ». Nous entrons ici dans le débat sur l’interdépendance des humainEs, dont le libéralisme bien réel qui gouverne prétend nous exonérer, bizarrement, juste là où ça va rapporter à la surclasse qui vit, et largement, dessus. Que nous soyons dépendantes de quarante multinationales, qui ont droit de vie et de mort de fait sur les « populations » insolvables, ça ne pose aucun problème. Que nous puissions risquer seulement de dépendre d’un groupe social humain, alors là c’est le scandale, les cisailles sortent pour trancher dans cet archaïsme oppresseur (et probablement peu rentable).
Ce que je dis là, ce n’est pas même pour célébrer tel ou tel mode social. Pour moi le monde n’est pas et ne sera jamais le château en pain d’épice que semblent encore rêver contre toute expérience certainEs militantEs. Je ne crois pas à un monde sans pouvoir, je ne crois pas à un monde sans valeur et sans erreur, je ne crois pas à un monde de gratuité. Je crois que le but principal devrait être plutôt d’égaliser autant que possible les réserves des unes et des autres, plutôt que de rêver un anéantissement des cadres sans lesquels je ne vois pas bien ce que nous aurions d’humain, sauf à nous transformer en ces personnages sans enjeu réel que nous servent depuis quarante ans les programmes télé pour enfants et les fadaises éducationnistes des militantEs bien-pensantEs.
Et que c’est pour cela que nous pourrions gagner à nous battre, donc, contre toutes ces lois spécifiques, qu’elles nous frappent directement ou en prétendant nous protéger des vilains, en parlant à notre place, en nous ségrégeant à chaque fois de ce « droit commun », qui est encore trop souvent celui des intérêts et représentations de classes dominantes, mais qui a la vertu d’exister et d’être le modèle de ce à quoi on doit avoir accès sans condition. Et pourquoi pas pour une vraie règle générale et simple contre les violences faites aux femmes et aux personnes trans, par exemple, qui commence par les violences institutionnelles… Et ne plus faire semblant de confondre la lutte contre les abus et la « dignité ». La seule dignité potable est dans la liberté.
On n’est pas sorties de l’auberge, mais on peut jouer des coudes, et les fiche dans le nez de celleux qui vivent sur notre dos : à commencer par celleux qui veulent nous protéger de nous-mêmes, et autres dames patronnesses.

Bonne année !
Plume, la fem-garoue

Notes

[1indisponibilité de la personne, en France, est une règle de droit qui fut inventée sous les guerres révolutionnaires puis impériales… pour empêcher les mères de faire des filles de leurs fils, histoire qu’ils n’aillent pas se faire charcuter autrement sur les champs de bataille. En gros, cette règle de droit hyper naturaliste stipule que l’égalité abstraite c’est bien beau, mais qu’on naît homme ou femme, point, et qu’on le reste, avec interdiction de faire mumuse avec ou d’en changer, et des conséquences légales spécifiques : lois sur la maternité, mais aussi statut d’exception des personnes trans…

[2En clair, voici le préambule de toutes les lois sur l’IVG en France depuis 75 – celui-ci est celui de la loi de 2001, reprise dans le Code de la santé publique de 2005 :
Article L2211-1 Comme il est dit à l’article 16 du code civil ci-après reproduit : " La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie ".
Article L2211-2
Il ne saurait être porté atteinte au principe mentionné à l’article L. 2211-1 qu’en cas de nécessité et selon les conditions définies par le présent titre.
Bref – « le commencement de la vie » est clairement la conception, puisque la loi est présentée dès l’article deux comme une loi qui y déroge ! Bref la loi sur l’IVG est clairement une loi de tolérance, de dérogation à un principe de droit. Il y aurait toute une histoire à faire de la gloire que se fait la France, depuis l’édit de Nantes, sur des lois prétendues d’ouverture qui sont en fait des lois qui restreignent et minorisent

Proposer un complément d'info

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Publiez !

Comment publier sur Rebellyon.info?

Rebellyon.info n’est pas un collectif de rédaction, c’est un outil qui permet la publication d’articles que vous proposez. La proposition d’article se fait à travers l’interface privée du site. Quelques infos rapides pour comprendre comment être publié !
Si vous rencontrez le moindre problème, n’hésitez pas à nous le faire savoir
via le mail contact [at] rebellyon.info