Le 1er novembre, la trêve hivernale a commencé.
La mairie de Lyon indiquait dans son projet social qu’elle avait pour objectif de « mettre à disposition des logements vacants du patrimoine de la Ville » avec comme action phare une « politique de recensement et de mise à disposition de bâtiments vacants, y compris de façon temporaire ». Par ailleurs, au mois d’octobre, en partenariat avec la métropole de Lyon, la mairie a organisé une semaine de l’hospitalité qui nous laissait présager une amélioration de la situation pour les personnes sans- abris à Lyon. Au lieu de cela, c’est avec sidération que nous apprenons que la préfecture lyonnaise a pris la décision de ne pas ouvrir de places d’hébergement dans le cadre d’un plan froid cet hiver.
Visant la protection des plus précaires lors des périodes de froid, la trêve hivernale consiste en l’impossibilité de remettre à la rue ou d’expulser des locataires ou occupant-e-s, d’un bâtiment. Celle-ci est accompagnée chaque année de l’ouverture sur ordre de la préfecture de places exceptionnelles d’hébergement du 1er novembre au 31 mars pour les personnes sans- abris. Si les températures descendent en dessous de -5°C (diurne) et/ou -10°C (nocturne), le Plan grand froid [1] est également mis en place : des grands espaces comme des gymnases ou des écoles sont réquisitionnés pour accueillir les personnes à la rue pendant la nuit.
En 2021, suite à la pandémie de la Covid-19, la trêve hivernale a été prolongée jusqu’au mois de mai et une politique nationale de zéro retour à la rue [2] a été mise en place. Tous les hébergements d’urgence ouverts pendant l’hiver ont été conservés et les personnes relogées n’ont pas été renvoyées à la rue du jour au lendemain. La priorité de ces places s’est faite sur la base de critères de vulnérabilité. Des personnes en très grande précarité sociale et médicale et/ou sans papier et/ou sans droit d’asile ont ainsi pu être logées depuis l’hiver dernier sans limite temporelle. Ces logements existent et ont été ouverts en urgence pour l’hiver mais ils n’avaient pas pour objectif d’être pérennes. Il restait donc seulement des solutions précaires pour des personnes marginalisées.
La pandémie n’a fait qu’augmenter la précarité, et donc le nombre de personnes à la rue. La Maison de la veille sociale recense plus de 8 000 demandes d’hébergement par des personnes mal logées ou à la rue sur la métropole. L’INSEE indique entre 2 500 et 3 000 personnes à la rue dans le département du Rhône. Alors que des familles, des enfants, des bébés, des personnes isolées doivent dormir dehors et constater la chute des températures, aucune proposition d’hébergement ne leur a été faite pour l’hiver. Pourtant, à Lyon, plus de 16 000 logements sont vacants, dont une bonne partie appartenant aux pouvoirs publics [3]. Ouvrons les logements vacants dans le Rhône !
Nos revendications pour enrayer la précarisation des personnes déjà marginalisées :
Application par la mairie de Lyon de ses objectifs et projets
Allocation par la préfecture d’un budget dédié à l’ouverture de
telles places
Réquisition des logements publics et privés vacants
Ouverture urgente de places d’hébergements pour les
personnes sans-abris
Pérennisation de ces places d’hébergements
Collectif Urgence Plan Froid Lyon
urgenceplanfroidlyon@protonmail.com
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