Pour Noël, une mamie de 70 ans traitée comme une terroriste ! Son expulsion du territoire est confirmée.

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Interpellation ignoble d’une grand-mère péruvienne de 70 ans pour Noël. Elle est passée au Tribunal Administratif mercredi 28 et jeudi 29 décembre. La reconduite à la frontière a été confirmée.

Le Réseau Éducation Sans Frontières de Villeurbanne nous engageait à soutenir une péruvienne aux prises avec la préfecture et ses sbires.

Interpellation comme cadeau de Noël amer à Villeurbanne, parmi d’autres sur le grand Lyon

Ce mardi, Noémie Valles-Celys, une grand-mère péruvienne de 70 ans que tout le monde appelle affectueusement "Mamita", a été interpellée à son domicile villeurbannais par la police en uniforme devant ses petits enfants français en larme, Hélène 2 ans et Francis 5 ans scolarisés au groupe scolaire Antonin. Conduite dans les locaux de la police de l’air et des frontières, pour que soit procédé à son expulsion, "Mamita" a pu être libérée, suite à l’intervention d’un membre du Réseau Éducation Sans Frontières de Villeurbanne après 5 heures de garde à vue, au cours de laquelle elle a été dénudée et fouillée au corps, telle une terroriste !

Le crime de Mamita : avoir besoin de vivre auprès des ses enfants et petits enfants !

Cette interpellation déclenchée sur dénonciation, rappelant les pires heures de l’histoire de France, est d’autant plus scandaleuse et inique que les deux filles de "Mamita", mariées l’une à un Français et l’autre à un Allemand, vivent depuis plus de dix ans en Europe et que "Mamita" est soignée depuis 5 ans en France pour une maladie grave, qui l’aurait certainement déjà emportée sans le soutien de sa famille !

Le préfet « l’invite » à quitter le territoire sous 7 jours, mais pour la famille comme pour le Réseau Éducation Sans Frontières, "Mamita" doit rester ici et il est hors de question qu’elle soit traitée ainsi. Le dossier est suivi par l’avocate Marie-Noëlle Frery.

Devant l’inflexibilité et le durcissement du préfet, le Réseau Éducation Sans Frontières a demandé au Maire de Villeurbanne de s’engager officiellement en faveur de ces familles villeurbannaises.

Au Tribunal Administratif

Le mercredi 28 décembre, la mobilisation a bien fonctionné, la salle est comble, ce qui est peu le cas en cet endroit, et « Mamita », Mme Noémie Valles-Celys, est défendue par Marie-Noëlle Fréry.

Elle est arrivée en France en septembre 2000, pour s’occuper de sa fille qui va accoucher.
Sa fille est en France depuis 1989 et vit maritalement avec un Français. En octobre 2000, elle fait une première démarche à la préfecture, mais qui est restée jusqu’à présent sans réponse.
La grand-mère est restée en France pour s’occuper de ses deux petits enfants. Elle est complètement prise en charge par sa fille. Elle n’a jamais demandé une aide financière à la France. Or, elle a maintenant des problèmes de santé. Un examen est d’ailleurs prévu à l’hôpital d’ici peu.
Dans sa plaidoirie, l’avocate reparle de l’arrestation choquante avec fouille à corps !
Elle demande aussi qu’il n’y ait pas de reconduite, sans attendre l’examen médical prévu.

Mr Guinet, représentant de la préfecture, s’étonne que cette femme ait passé autant d’années en France sans régularisation ; il s’étonne aussi du fait qu’elle n’ait jamais demandé l’aide de la sécurité sociale française, alors qu’elle aurait pu y avoir droit. Il demande donc, puisqu’elle est péruvienne, que l’arrêté soit maintenu car il n’y a pas, pour lui, d’atteinte disproportionnée à la vie privée et familiale en l’expulsant.

La décision de la présidente du tribunal est reportée au lendemain.

La reconduite à la frontière est confirmée

Le jeudi 29 décembre, la juge du Tribunal Administratif a confirmé qu’elle doit retourner au Pérou, en quittant sa fille et ses petits-enfants. Il est vrai qu’en cet après-midi de mercredi, la juge devait donner son avis dans quatre affaires incroyables et qu’elle n’avait peut-être pas envie de se faire taper sur les doigts si elle annulait les quatre arrêtés d’expulsion, comme elle l’a fait pour le jeune Angolais dont nous décrivions la situation sur Rebellyon, qui, lui, va pouvoir continuer de vivre en France auprès de son frère, seule famille qu’il lui reste.

La bagarre continue pour que « Mamita » puisse rester auprès de sa fille et de ses petits-enfants.


Si la préfecture ne désarme pas dans sa "chasse à l’étranger", les parents d’élèves et les enseignants de Villeurbanne, même durant les vacances, redoublent de vigilance et de détermination. Ils envisagent notamment d’organiser le 1er février une manifestation festive de soutien, au cours de laquelle on pourra découvrir les cultures et les talents musicaux et culinaires des familles concernées.

P.-S.

Pour tous autres renseignements : resfvilleurbanne(Arobase)yahoo.fr

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