Nous voguons depuis pas mal de temps sur une fine crête qui nous a mené pêle-mêle à des rencontres, à des instants inoubliables, à redécouvrir le quotidien comme l’exceptionnel, bref à lutter. Lutter pour nous est de l’ordre de la nécessité. C’est cette nécessité que l’on veut nous enlever.
Le vocable est simpliste mais explicite, la France est menacée par l’ultra-gauche « anarcho-autonome » : selon Michèle Alliot-Marie. Nous avons allumé la télévision, regardé les infos de France 2 à I-télé, nous avons ouvert tous les journaux possibles, lu l’intégralité de leurs commentaires, de libé et ses articles certifiés par la police, à Rue89 qui découvre Tiqqun n°1.
En somme, nous nous sommes imprégnés des médias à en vomir, de la machine médiatique en marche pour nous apprendre bien mal ce qu’est l’ultra-gauche, la mouvance anarcho-autonome ; catégories qui n’existent que pour le pouvoir. Nous anéantir par des flots d’ignorance crasse, voilà ce que nous offre les médias en accord avec l’Etat. Comme d’habitude les médias se font le relais de la répression et parlent pour mieux circonscrire le mal, pour mieux isoler le pékin, pour faire peur. Et faire peur c’est désigner quelques coupables bien sentis en les appelant terroristes.
Ceci doit nous rappeler la dernière fois que nous avons été vaincu. C’était en 68 en France, en Allemagne et particulièrement dans la fin des années 70 en Italie. A ce moment de l’histoire l’outil anti-terroriste a été largement utilisé pour écraser les espoirs de millions de personnes en lutte contre l’État et le capital. C’est à ce titre, selon ces prétextes que 10 personnes accusées de sabotage, auront vécu 96 heures de garde-à-vue, alimentant le fantasme des médias, les désirs de l’Etat. Nous avons vécu ce temps comme un long tunnel angoissant toujours prêt à manifester notre soutien à ces camarades.
Par ces procédés, l’Etat nous prévient. Il ne tolère pas nos « conspirations ». Il le fait savoir, doit-on s’en étonner ? Sûrement pas. Cela nous conduit à penser l’urgence du développement de toujours de plus en plus de points de désertions…
L’enjeu ici, maintenant, et pour demain, est de penser le politique, autrement que par ce qui nous est donné en tant que citoyen. Le politique fait de liens, d’obstination à nous rendre plus vivant sous un jour inédit…
Nous plaçons cet espoir dans ces capacités de chacun d’entre nous à s’approprier cet avenir. Penser, agir, faire front, se solidariser, c’est faire partie de ce mouvement. Si ce n’est déjà au quotidien, et puis les occasions seront nombreuses…
Ce monde, ce demain est à construire…
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