Réflexions sur l’échec

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Cinq ans ferme !
Nous n’avons pas peur !

Cinq ans ferme !

L’élection de Sarkozy n’est pas aussi claire que l’Ump voudrait le faire croire. Pendant la campagne, tout a été fait pour éviter le débat sur le fond et la confrontation des programmes. Les chimères nationalistes ont masqué l’ambition de continuer les privatisations, de généraliser les contrats précaires, etc. Il serait donc faux de dire que le programme réactionnaire de la droite, qui est exclusivement au service de la classe dominante, a été approuvé largement.

Ce système dit « représentatif » n’est pas une démocratie, mais une confiscation du politique. La population est dépossédée de l’élaboration des propositions, ainsi que des tenants et aboutissants des enjeux réels. Le débat politique est pour l’essentiel remplacé par des confrontations de « communiquants » (novlangue pour « publicitaire ») et des jugements sur les « personnalités » - l’analyse du caractère, supposé ou réel, d’un candidat remplaçant souvent celle des politiques à venir.

Le nouveau monarque-président souhaite poursuivre, en l’aggravant, la politique injuste et violente menée par son parti depuis 5 ans. Cette politique est en contradiction directe avec les intérêts de la majorité de la population (travailleurs, chômeurs, étudiants...).
Face à la radicalisation de la droite, c’est le mouvement de l’immense majorité qui peut mettre en échec cette politique de reculs, et aller vers la conquête de la démocratie, ce qui implique de ne pas laisser en place un pouvoir qui est contre la majorité du peuple.

Après l’élection de Sarkozy, comme avant, l’espoir réside dans les luttes sociales menées démocratiquement, qui sont des créations collectives qui permettent d’empêcher les attaques et parfois de conquérir des avancées concrètes, des progrès sociaux, des avancées de civilisation.

Pour ne pas se résigner à 5 ans ferme de droite réactionnaire, il nous faut ne pas attendre 2012, poursuivre les mobilisations face à l’Etat-Ump, et ne pas hésiter à passer à la contre-offensive.
Par une prise de conscience progressive, par l’appropriation collective de la politique, le pouvoir de quelques uns peut être remplacé par une démocratie directe.

5ansferme

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Nous n’avons pas peur !

Nous pouvons tous lire la défaite de Ségolène Royal comme étant la mise en situation d’un parti socialiste - elle dit là où il en est aujourd’hui ! Son échec est celui d’une candidate incapable de défendre les points majeurs sur lesquels nous nous sommes battus depuis des années et particulièrement depuis le référendum. Si nous avons voté pour elle au deuxième tour c’est non pas parce qu’elle défendait nos idéaux (auquel cas nous l’aurions fait dès le premier tour !) mais parce qu’elle semblait être en mesure de nous protéger au moins temporairement des pires effets d’un régime libéral usant de moyens policiers et de toutes les ressources de la dictature pour arriver à ses fins. Pour être court « il » nous fait peur et « elle » nous faisait moins peur !

Mais est-ce suffisant pour saluer son échec comme un échec de la gauche ? En attendant, la campagne menée par Ségolène Royale, consistant à poursuivre La Droite au lieu de s’engager (à fond !) sur les idées et les ambitions qui constituent le patrimoine historique de La Gauche, et où, cette candidate là, s’est dite d’accord avec Sarkozy, non seulement sur l’ordre et la sécurité, mais sur nombre d’autres points, …, laisse perplexe pour le moins ! Je ne veux pas faire d’élitisme, et ce qui va suivre ne traduit pas mon sentiment profond, mais il me semble que le 6 mai 2007, c’est la victoire de la France des « Bronzés » (ce n’est pas un hasard que Clavier, l’ami de Sarkozy, a été à ses côtés tant qu’il a pu), la victoire de Mireille Mathieu, d’Enrico Macias et de Johnny Halliday. C’est la victoire du petit qui sue et qui s’habille comme un plouc, un parvenu, « too much », un « revanchard de la vie » dans lequel, paradoxalement, beaucoup de nos concitoyens ont pu se reconnaître. En face de cela nous avions Cali, Benabar, Emmanuelle Béart etc etc. Royal, ses brushings, ses tailleurs impec’ et ses airs de grande bourgeoise atteinte de bovarysme…

Je ne peux oublier cette image atterrante dimanche soir à la télévision : au balcon de la rue de Solferino, Ségolène Royal acclamée tenait un micro où l’on attendait une parole solennelle politique, pleine de gravité,... ; elle retourna souriante et muette le micro vers la foule qui l’ovationnait au cri de "merci Ségolène" pour enregistrer comme une berlusconnette illuminée les échos populaires de son "succès". Toute la campagne se résumait en ce geste désastreux de star incapable de prendre la mesure et le poids de son échec. Elle appelait ça "être à l’écoute"... !!!

De là à interpréter le taux de participation comme un record de l’audimat, il n’y a qu’un pas. Il est facile à franchir quand on prend la mesure de ce que fut le spectacle organisé depuis ces derniers mois. Non, ne regrettons rien excepté la violence à laquelle nous allons avoir à faire face, et le courage tout particulier que va nous demander le nouveau paysage "républicain" ! Voilà notre travail. Il est difficile parce qu’il s’agit de partager des analyses, de trouver les mots qui éclairent, de produire les gestes qui défendent, de prendre les risques qui peuvent mettre en péril ceux qui vont se battre pour plus de justice et plus de respect. Travail pédagogique, travail militant qui dépasse de très loin les taches électorales.

Il existe une puissance des faibles, cela s’appelle la parole, la reconnaissance mutuelle, en un mot la fraternité. C’est un engagement quotidien dans les gestes les plus simples jusqu’aux gestes parfois héroïques comme en donna l’exemple l’institutrice qui refusa la violence de l’exil et de l’exclusion d’un autre.
Nous avons perdu une bataille mais, évidemment, nous n’avons pas perdu la guerre. Cette guerre, elle se joue depuis toujours, et se poursuivra sans doute longtemps (après nous), c’est la guerre contre le capitalisme.

Pour la mener, nous devons nous armer de patience, d’humilité, de rêves, et d’amour.

Sad

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  • Le 13 mai 2007 à 09:26, par Saddok

    Je ne suis pas vraiment d’accord !

    Je ne crois pas que ce « Bugeaud » là
    - cessons de l’appeller Bonaparte !

    Je ne crois pas qu’il soit encore plus lié avec le patronat et les forces du fric que les autres !
    Prétendre le contraire, c’est outre aller comme beaucoup dans le sens du « Sarko fascho » - mais, aprés tout, pourquoi pas (!?), c’est donner du crédit à tout ces profiteurs dont « nous » avons déjà trop soupés (ces Pompidou, Giscard et autre « meilleur économiste de France », ...) !

    En résumé je ne crois pas que « La droite a réussi à mobiliser le symbolique et l’imaginaire des classes populaire, .... ».

    Les forces du frics (la Droite et les socio libéro, ...) ont vidé les esprit, l’imagination, l’utopie n’ont plus cours, plus de rêves, et désormais c’est :consommes et bosses !!!

    Qu’il y ait un rejet par la classe « pop » de cette Gauche narcissique, bourgeoise et ouvriériste quoi de plus normal, mais alors pourquoi Sarko !?

    « Nous » voilà en guerre, il faut que cela soit claire, plus de lamentation, plus de pénitence, plus d’excuses, ceux qui ont voté Nazeko, sont des nazes, des cons, des petite couilles, des tubes digestifs ambulant, voilà tout, ... .

    Bise, et je n’embrasse que ceux que j’aime :))

    Sad

  • Le 12 mai 2007 à 11:26

    c’est effectivement la france des parvenus qui a gagné cette élections... mais peut-être que la france de la « culture », de la conscience pensent certains n’a pas su se faire entendre. Au delà de nos « challengers », plus ou moins bons sur le terrain, je pense que nous n’avaons pas assez lutter dans la rue (avant les présidentielles, pour convaincre) en diffusant nos idées, et en decryptant l’image et le discours de sarko... Ah si, nous l’avons fait, mais bien souvent, comme d’habitude d’ailleurs, entre sympasthisant de l’extrême gauche... Il va falloir songer a s’ouvrir, a aller convaincre les « ptits blancs » des banlieues et quartiers populaires qui ont votés sarko pour renvoyer leur haine sur plus faible qu’eux, qu’ils vont également tout perdre à ce jeu là... convaincre également les petits étudiants ou d’école de commerce que NON on ne joue pas avec les valeurs himanistes et démocratiques, les libertés individuelles, pour gagner plus de fric, convaincre plus, à la campagne, dans les villages, que si leur champion sarko ultralibéral va laché leur agriculture hyperprotégée et qu’à partir de ce moment là, ils comprendrons pourquoi fallait pas voter sarko... convaincre nos petits commerçants, que le style poujade de ce tribun va tellement faire perdre de pouvoir d’achat à leurs clients qu’ils vont faire faillite !
    Bref, il nous reste du boulot, mais convaincre, ca passe par le renouvellement de nos actions, l’arret des discussions et délibérations internes quant au vocabulaire sont il faut user pour décrire ce régime et l’action hors de nos milieux. Et pour convaincre, il faut écouter et non imposer... bref on va avoir du boulot parce qu’à force de s’autostimuler entre nous on a un peu perdu l’art de la rétorique !
    Il est temps de passer outre nos divergences internes, d’arreter de nous taper dessus enre nous, et de s’unir par tous les moyens pour convaincre, unir, resolidariser la france, une france de l’humanisme, de l’entraide, de la tolérence. Au lieux de mépriser les 53% de sarkozistes, allons les convaincre !

  • Le 12 mai 2007 à 11:14

    ndymedia Paris : Manifestation nationale contre Sarkozy le 16 mai
    écrit le 10/05/07 à 18:12:48 par m
    Cet article a été accepté par 2 modérateureuses.
    Le dimanche 6 mai 2007 à 20h, ce n’est pas "que" Nicolas Sarkozy que 53% des Français ont porté au pouvoir mais également ses amis intimes.

    - Martin Bouygues, parrain de Louis, le dernier fils de Sarkozy, qui détient TF1, LCI, Eurosport, TV Breizh, le journal gratuit Metro, Bouygues Télécom et grand bétonneur de la France et du monde,
    - son vieil ami Arnaud Lagardère, propriétaire d’ Europe 1, du Monde, du Journal du Dimanche d’une grande majorité de la presse écrite régionale et d’Hachette Filipacchi Medias, le numéro 1 mondial des magazines ( Paris Match , Le Parisien, l’Equipe, Elle ...),
    - Serge Dassault, propriétaire du Figaro, L’Express, L’Expansion et magnifique vendeur d’armes à travers le monde,
    - François Pinault, qui détient Le Point et le groupe Pinault-Printemps-La Redoute,
    - Michel Edouard Leclerc
    - Claude Bébéar, PDG d’AXA,
    - Michel Pébereau, PDG BNP Paribas
    - Carlos Ghosn, PDG de Renault-Nissan
    - sans compter les Vincent Bolloré, Bernard Arnaud (LVMH), les Mulliez (Auchan), les PDG de Danone, de JC Decault, d’Alstom...

    Toujours prompt à rappeler aux journalistes qui l’accompagnent qu’il connaît leurs patrons, quand il ne se vante pas ­ entre autres ­ d’avoir à souffler à Martin Bouygues l’idée d’un présentateur noir au 20 heures de TF1 ou d’avoir été consulté par Jean-Pierre Elkabbach, directeur d’Europe 1, sur le choix d’un journaliste politique. Scandaleux ? Peccadilles à côté de ses interventions directes, dont le plus bel exemple remonte au début de l’été dernier lorsqu’ Alain Genestar, ex-patron de la rédaction de Paris Match a été viré par l’ami Lagardère, pour un crime de lèse-Sarkozy : la publication en une de Match de Cécilia roucoulant avec un autre que Nicolas...

    Serge Dassault a une fortune de 15 milliard d’euros (950 000 années de Smic (15 500 euros/an environ) ),
    François Pinault, 7 milliard d’euros (400 000 années de SMIC)
    Vincent Bolloré détient une fortune de 2 milliards d’euros...et Nicolas Sarkozy nous parle de "France qui triche", de travailler plus pour gagner plus, d’assistanat...pour les miettes que représentent le RMI, le SMIC ou les ASSEDIC.

    Nous devons aujourd’hui lui adresser un message fort : nous sommes là et nous serons prêt-e-s à agir en cas d’atteintes graves à nos libertés, à nos droits et à nos acquis.

    C’est pourquoi nous lançons un appel à une grande manifestation nationale le mercredi 16 mai, jour de la passation de pouvoir entre Chirac et Sarko, à 20h30.

    Nous devons tou-te-s descendre dans le dernier espace d’expression qu’il nous reste, avant de le voir disparaitre : la rue !

    « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacre des droits et le plus indispensable des devoirs. » (art. 35 de la Declaration des Droits de l’Homme - 1793)

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