Réfugiés kurdes en Corse : asile ou charter ?

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Une déléguée régionale Rhône-Alpes de la Ligue des Droits de l’Homme nous informe et interpelle le gouvernement sur le non-respect du droit d’asile.

Une déléguée régionale Rhône-Alpes de la Ligue des Droits de l’Homme nous informe et interpelle le gouvernement sur le non-respect du droit d’asile.

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Vendredi 22 janvier, un bateau dépose sur la côte sud de la Corse 140
hommes, femmes et enfants épuisés, affamés, qui tentent désespérément d’échapper à ce que la Déclaration universelle des droits de l’Homme nomme « la
terreur et la misère ». Ce sont des Kurdes de Syrie, qui fuient l’un des pires
destins qui soient et l’un des pires régimes qui soient. Ils demandent
asile.

La Ville de Bonifacio, mettant à disposition un gymnase pour les abriter,
a réagi avec le sens élémentaire de l’humanité que l’on est en droit d’attendre des autorités de la République.

La section de Corse de la LDH, que ces réfugiés ont demandé à rencontrer, s’est rendue ce matin à Bonifacio où le préfet lui avait donné rendez-vous
pour examiner les conditions de respect des droits fondamentaux de ces
êtres humains. Ce rendez-vous n’a pas été honoré par le préfet. En revanche,
les réfugiés ont été entassés dans des cars pour être emmenés à la base
aérienne de Solenzara, afin de les disperser dans les centres de rétention de
Lyon, Marseille, Nîmes et Toulouse. Ils sont assez désespérés pour avoir
entamé une grève de la faim collective.

Ainsi, non seulement l’État ne tient pas sa parole mais les droits les
plus élémentaires de ces personnes sont grossièrement violés. Il ne s’agit pas
de « clandestins » vivant en se cachant sur le sol français, mais de
réfugiés qui, arrivant sur le territoire de la République, ont le droit absolu,
au regard tant de la Constitution française que des conventions
internationales, de demander asile. Ils peuvent à la rigueur être placés en zone d’attente le temps qu’ils puissent formaliser leur demande d’asile, mais les
diriger vers des centres de rétention constitue une violation délibérée des
engagements les plus essentiels de la République française. A moins que
Monsieur Besson ne les renvoie en Syrie, comme il a renvoyé à Kaboul, ville
sûre à ses yeux, des réfugiés afghans. Quant aux sentiments humains qui ne
distinguent pas entre la misère kurde et la misère haïtienne, ce qui est l’évidence pour les citoyens a manifestement cessé de l’être au sommet de l’État.

La Ligue des droits de l’Homme, la Fédération internationale des Ligues
des droits de l’Homme et le Réseau euroméditerranéen des droits de l’Homme
tiennent les autorités françaises pour responsables du sort de ces réfugiés
et notamment du respect de leur droit de demander l’asile et d’être
traités dignement sur le sol de la République française.

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