« Les Féminicides c’est plus d’un bataclan par an ! Le terrorisme patriarcal n’est pas un fait divers ! »
« Les Féminicides c’est plus d’un bataclan par an ! Le terrorisme patriarcal n’est pas un fait divers ! »
Aujourd’hui, en France, une femme meurt tous les deux jours en moyenne sous les coups de son compagnon ou ex-compagnon. Nous en étions à 123 femmes en 2016, 135 en 2017, 120 en 2018 et voilà, nous sommes en octobre et déjà à 125 femmes depuis le début de l’année 2019. Les femmes qui subissent les violences conjugales sont des victimes fragiles économiquement, la société n’est pas adaptée pour leur venir en aide sur cette question. Ce sont aussi des femmes fragiles psychologiquement car isolées dans leur vie. La violence ne se joue pas que physiquement, la dépendance et la solitude deviennent très vite une muraille qui les empêcherons de fuir. Ce sont des femmes que nous croisons tous les jours, de tout âge et de tout milieu.
Et nous pouvons également ajouter à ces chiffres : 93000 femmes sont victimes de viol chaque année en france, dans 9 cas sur 10 l’agresseur est connu de la victime ! 32% c’est la part des femmes salariées qui déclarent avoir déjà subi du harcélement sexuel au travail. Et encore, toutes les femmes victimes de viol et de violences sexistes et sexuelles ne portent pas forcément plainte ou ne témoignent pas ! Ce qui augmenterait bien évidement tous c’est chiffres !
Aurélie - 102e féminicide. Elle n’est pas qu’un chiffre !
A Angers, en septembre 2019 les médias annoncent dans la case "faits-divers" la mort d’Aurélie, femme de 50 ans morte sous les coups de son compagnon en Mars 2019. L’annonce est faite 6 mois après le décès. Le compagnon d’Aurélie a lui-même appelé la police pour prévenir de la mort de sa compagne, sans préciser qu’il en était l’auteur. La police ouvre alors une enquête et découvre qu’elle est morte sous des coups. Il leur a fallu plus d’un mois et plusieurs témoignages de voisins et d’amis avant de se pencher sur le cas du compagnon puis d’ouvrir une enquête plus spécifique. Le compagnon finira par avouer lui-même l’avoir battue lors d’une dispute puis l’avoir laissée inconsciente. Il était revenu plusieurs heures après pour contaster le décès. Mis en garde-à-vue le 26 avril, la réalité, bien que banale dans ces affaires, tombe comme la cerise sur le gâteau : l’homme était déjà connu de la justice pour violences conjugales et plusieurs plaintes avaient déjà été déposées auparavant !
Il est alors mis en examen pour meurtre par le parquet d’Angers. Seulement trop beau pour être vrai, l’intitulé du crime fait froid dans le dos ! D’un féminicide, la qualification du procès sera formulée ainsi « violences volontaires ayant entraînées la mort sans intention de la donner ». Voila comment la justice traite les meurtres de femmes. Si seulement ce n’était qu’un cas isolé, qu’une erreur de formulation. La mort d’Aurélie et le jugement de son meurtrier sont bien l’exemple de l’incompétence de la justice face à ces meurtres et montrent la nécessité d’écrire et de reconnaître le mot féminicide dans le code pénal. Car comme nous pouvons le lire le terme de "meurtre" n’est pas défini et énoncé.
Retour sur la législation et la prise en compte du mot "Féminicide".
Le droit pénal connaît le crime d’homicide, parricide, sororicide ou infanticide mais il ne reconnaît pas le terme féminicide au même titre. Et oui ! En fait, même le terme d’écocide est apparu et reconnu ! Et pourtant la question de reconnaître qu’il y a acte de violence et de mort volontaire sur un individu parce que celui-ci est de sexe féminin ne peut être nié. Cela comprenant un mobile misogyne. A la logique du meurtre, ce meurtre genré ne peut logiquement pas être traité comme n’importe quel autre crime, car il est bien visible et définissable par ses spécificités sexuelles.
Trop de fois, des féminicides ont été jugés comme de simples accidents, comme un accident de la route, ou même un homicide involontaire [...]
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