Heureux comme un patron au Danemark.
À en croire d’étranges classements publiés chaque année, les Danois seraient le peuple le plus heureux au monde. Et la source de ce bonheur national serait un néologisme barbare sonnant comme un incantation magique aux oreilles des socio-libéraux, la flexicurité (ou flexisécurité). L’Union Européenne en a fait dès le Sommet de Lisbonne en 2000 le « levier majeur de sa stratégie », pointant sept ans plus tard la nécessité de « définir des principes communs de flexicurité ». En France, c’est pour aboutir à une « flexicurité à la française » que fut finalisé en 2013 l’Accord National Interprofessionnel (ANI), accord qui marquait pour l’encore présidente du Medef, Laurence Parisot, « L’un événement dans l’histoire économique et sociale de notre pays. Premièrement, parce que cette loi installe enfin la fléxisécurité du marché du travail ». Plus récemment, en visite au Danemark en novembre 2014, le premier ministre, Manuel Valls voyait dans le système social local une « source d’inspiration ». Mais quels sont alors les ressorts de ce modèle présenté comme le nouvel horizon ?