Le 21 mars 1984, pour la première fois en France, quatorze familles de victimes s’étaient rassemblées devant le ministère de la justice place Vendôme à Paris, pour être reçues par le ministre de la justice, Robert Badinter. Nous sommes alors en pleine vague de crimes racistes et sécuritaires, ou de violences policières. Ces mères se feront connaître sous nom des « Folles de la place Vendôme » en référence aux « mères argentines de la place de mai » à laquelle le mouvement va être dès lors identifié.
Le 23 mars 2024, la lutte de ces mères reste plus que jamais un dossier ouvert dans l’histoire du pays. Ce rappel, est bien plus qu’une revendication mémorielle. Il s’érige contre l’amnésie collective, devenue une aubaine pour ceux qui s’attellent à enterrer les dossiers, à fatiguer les familles qui vivent la répétition des non lieux dans un triste ordinaire. Il y a urgence, quand la France détient le record d’Europe de morts commis par les agents de l’État. Quand des détenus, sont soumis à de la torture, à des traitements cruels et inhumains, avant de décéder dans des conditions suspectent, dans un silence et un déni sans égal.
Ce mouvement initié et dirigé par les familles des victimes, témoin de l’échec du système judiciaire face au pouvoir répressif, un système incapable de poursuivre et de condamner les responsables de la mort de leurs proches. Nous nous devons de prendre les choses en main. Unissons nos forces et mettons en œuvre des stratégies pour obliger l’État à rendre justice. Nous invitons chacun.e et tous les acteurs associatifs, syndicaux et politiques à soutenir et enrichir la voie de la désescalade et contre le déni de justice.
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