Un mouvement social d’une grande ampleur secoue la Tunisie, depuis bientôt
un mois, et l’Algérie depuis plus d’une semaine. Même si la situation dans
les deux pays diffère à plus d’un égard (structures du pouvoir, politique
économique, étendue et durée du mouvement en cours, ampleur de la répression
et nombre incomparable de ses victimes, etc.), les causes du mécontentement
à l’origine de ce mouvement sont similaires : échec des politiques des
pouvoirs en place depuis des décennies, chômage massif des jeunes,
augmentation des prix, dégradation des conditions de vie, absence de
liberté, refus de prendre en compte les aspirations démocratiques de la
société, corruption, main basse sur les richesses nationales accaparées par
les clans et les familles proches du pouvoir.
Ces maux qui rongent les deux
pays sont la cible du mouvement social actuel. Au lieu de reconnaître leur
échec et d’entendre les revendications légitimes de leurs populations, les
pouvoirs s’enferment dans le déni de la réalité et persistent dans la voie
qui a conduit au soulèvement : criminalisation du mouvement social pour
justifier la répression, promesses démagogiques que personne ne prend au
sérieux. Le régime tunisien va jusqu’à accuser les médias étrangers et
d¹imputer à des « mouvements extrémistes » des actes « terroristes » pour
justifier la répression les tirs à balles réelles qui ont fait des dizaines
de victimes.
Malgré l’ampleur du mouvement social et la solidarité nationale et
internationale, et malgré les appels de l’ONU, de la communauté Européenne
et de certains pays « amis » habituellement silencieux sur ce qui se passe
au Maghreb, les régimes en place persistent dans leur aveuglement.
Dans le cadre de la journée de solidarité internationale, les organisations
signataires de cet appel vous invitent à venir nombreuses et nombreux à la manifestation
qu’elles organisent à Lyon ce samedi 15 janvier 2011 à partir de 10h30 de la Place
Jules Ferry (en face de la gare des Brotteaux) à la Préfecture (150, Rue
Molière), en passant par les consulats d’Algérie (126 rue Vauban) et de
Tunisie (14 avenue Foch).
Pour exprimer notre solidarité avec les luttes des peuples tunisien et
algérien pour l’emploi, la liberté, la dignité et la démocratie
Pour exiger des pouvoirs tunisiens et algériens la prise en compte des
revendications légitimes de leurs populations, une meilleure « répartition
des richesses », « la fin de la corruption et du népotisme », la libération
de toutes les personnes arrêtées dans le cadre de ce mouvement et la
poursuite des responsables de la répression
Pour demander aux autorités françaises et européennes d’exiger des
gouvernements tunisiens et algériens d’honorer leurs engagements
internationaux concernant le respect des droits humains et de tenir compte
des aspirations légitimes de leurs sociétés
AGIR ensemble pour les Droits de l’Homme, Ligue des Droits de l’Homme,
Fédération des Tunisiens pour la Citoyenneté des deux Rives (FTCR), la
Gauche Unitaire, Europe Ecologie-les Verts, les fédérations du Rhône du PS
et du PC, ATTAC-Rhône, le Parti de Gauche, Syndicat des Avocats de France,
Syndicat de la Magistrature à Lyon, le MAN, le mouvement des Jeunes
Socialistes, le Mouvement des Jeunes Communistes, Témoins, Union syndicale Solidaires Rhône, Parti des Indigènes de la République, unef, CGT Educ’Action du Rhône, FSU, Observatoire lyonnais pour la défense des libertés fondamentales en Tunisie, NPA 69, UJFP, CIMADE, VORACES, FSQP Rhône-Alpes, Mouvement de la Paix du Rhône...
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