A la Guillotière, battons-nous pour l’accès de tous et toutes à des logements décents et le relogement des locataires confronté-e-s à l’insalubrité

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A la suite d’un risque d’effondrement, les locataires du 29 rue Sébastien Gryffe et du 7 rue Saint Michel ont été évacués d’autorité le 13 avril en application d’un arrêté d’évacuation de la mairie. Le point sur la situation par le Réseau solidarité logement Lyon 3e/7e.

A la suite d’un risque d’effondrement, les locataires du 29 rue Sébastien Gryffe et du 7 rue Saint Michel ont été évacués d’autorité le 13 avril en application d’un arrêté d’évacuation de la mairie.

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La façade du 29 rue Sébastien Gryphe où des tentes ont été accroché pour rendre visible leur situation de mal logement
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A l’intérieur du 29 rue Sébastien Gryphe

Ces 2 immeubles sont gérés par une régie bien connue pour sa propension à louer des logements insalubres, et ainsi se faire du fric sur le dos des locataires appartenant aux classes populaires, contraint d’accepter des conditions de logement parfois indigne faute de pouvoir trouver un logement décent, du fait de la pénurie de logement sociaux et de la hausse des loyers liées à la spéculations immobilières.
Le péril qui a motivé l’évacuation est lié à la pratique bien connue qui consiste :
- à faire pourrir des logements faute d’entretien dans les quartiers populaires du centre ville
- à provoquer le départ des habitants qui s’y trouvent
- Pour ensuite réaliser de juteuses plus values liées à des opérations d’aménagement, et des opérations de démolition/reconstruction//réhabilitation/Hausse des loyers
Celles-ci donnent le signal de la gentrification du quartier (expulsion des habitants des classes populaires vers la périphérie par la pression des loyers, remplacement par des habitant-e-s appartenant aux classes moyennes et supérieures suite au changement d’image et de standing du quartier)
Cette situation est de la commune responsabilités des propriétaires fonciers et des pouvoirs publics.
Dans le cas des 2 immeubles en question, la responsabilité est évidente puisque l’un deux appartient à la COURLY : les locataires soulignent à juste titre que la municipalité n’a ni effectué les travaux de confortement, ni effectué de surveillance de l’immeuble.

Ce n’est pas un hasard si ces 2 immeubles se situent dans la zone promise à aménagement, « l’ilot Mazagran », qui a fait l’objet d’une réunion publique de « concertation »(sic) organisée par la municipalité à l’université Lyon 3 ce lundi 9 mai.

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Concertation publique sur l’aménagement de l’ilot Mazagran à l’université Lyon 3

La mairie a explicité ses intentions, et comme d’habitude, c’est le terme « mixité sociale » qui a été brandit, pour masquer pudiquement l’objectif concret : chasser les classes populaires du centre ville, (vous avez déjà entendu parler de mixité sociale Boulevard des Belges, à Bellecour/Aisnay ou dans les Monts d’or, vous ?), et particulièrement d’un des derniers quartier populaire du centre, la Guillotière.
Il s’agit aussi de permettre de juteuses plus-values à des promoteurs en embuscades.
Les exemples de la Croix Rousse, de Vaise, de Saint Jean montrent l’envers du décor de ce type d’aménagement : car bien entendu, personne ne veut vivre dans des logements insalubres, ou dans un quartier laissé volontairement à l’abandon, pas plus les classes populaires que quiconque. Mais comme souvent, celles-ci ne bénéficieront pas des aménagements effectués du fait de la hausse des loyers, et la « mixité sociale » se traduira par leur expulsion du centre ville.
Face aux interventions s’en inquiétant, elle a affirmé qu’un effort important était fait pour construire du logement social dans le second arrondissement : De 8, 5 % à 9, 5% en 7 ans, essentiellement à Perrache, quel bond en effet ! (pour rappel la loi SRU impose 20% par commune, mais c’est déjà très en dessous du besoin réel, et Lyon agglo est à 19,7%, principalement dans les quartiers les plus éloignés du centre). Sans parler du fait qu’il existe plusieurs gammes dans le logement social et que les travailleuses et travailleurs les plus précaires en sont exclus, les régies HLM y voyant des risques d’impayés trop important pour leurs comptes, et préférant des salariés solvables.

Cette même mairie n’a jamais non plus réclamé l’application de la loi de réquisition, qui existe depuis 1945 mais n’a jamais été l’appliqué, parce que l’Etat refuse de toucher au sacro-saint droit à la propriété, aux intérêts de la bourgeoisie lyonnaise. Les réquisitions auraient pour effet pourtant de faire mécaniquement baisser les loyers, en empêchant les propriétaires de garder des logements vides pour spéculer à la hausse.
Elle n’a pas non plus pris des arrêtés anti-expulsions à l’instar des municipalités telles que Vénissieux, Vaulx-en-Velin, arrêtés qui si ils sont systématiquement cassés par le tribunal administratif (qui lui aussi, s’inscrit dans la logique de la protection de la propriété par l’Etat), ont au moins le mérite de marquer une opposition publique à la logique inhumaine des expulsions locatives.

La même mairie n’a pour l’instant pas pris d’arrêté de péril concernant les immeubles du 29 rue S. Gryffe et du 7 rue Saint michel, qui impose une obligation de relogement aux propriétaires. Elle a d’abord tenté de gagner du temps, puis devant la mobilisation des habitant-e-s, soutenu-e-s par le DAL, elle leur a promis d’en prendre mais affirmé attendre la réponse de Foncia.
Entre-temps, elle a annulé l’arrêté d’évacuation pour le 29 rue S. Gryffe, prétextant des travaux engagés par Foncia (sans attendre qu’ils ne règlent réellement le problème à la source du danger) ce qui a contraint des habitant-e-s jusque là hébergé à l’hôtel à retourner habiter dans l’immeuble, et à payer leur loyers à Foncia, alors même que le péril demeure.

La régie FONCIA, quant à elle, continue à encaisser des loyers, mais prend des airs de grand prince en affirmant que les locataires n’ont pas eu à payer leurs loyers durant la période d’évacuation. Que des personnes ou des familles vivent dans un cadre insalubre ou dangereux, visiblement, ne lui fait ni chaud ni froid, et elle refuse pour le moment d’assumer ses obligations de relogement. Quand il s’agit d’encaisser les loyers, Foncia est là, quand il s’agit de remplir ses obligations de bailleur, il n’y a plus personne !

Mobilisons-nous pour soutenir les résidents du 29 rue S. Gryphe et du 7 rue Saint Michel ! Exigeons l’accès à un logement décent pour tout-e-s et tous ! Mobilisons nous contre la gentrification de notre quartier !
Réquisition des logements vides, relogement en centre-ville des locataires confrontés au logement insalubre !

Pour Exprimer votre indignation à Foncia :
Foncia Bouteille
rue Sully
69006 Lyon
Tél. : 04 72 69 12 12
Fax : 04 72 69 12 15
Formulaire email en ligne : http://fr.foncia.com/agence-immobiliere/Lyon/Foncia_bouteille-1589.php

Réseau solidarité logement Lyon 3e/7e
reseausolidaritelogement(arobase)riseup.net

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