MàJ : Le rendu du procès sera donné le 31 octobre, début de la prochaine trêve hivernale.Il n’y a pas eu d’infraction, seulement un refus de quitter les lieux. Il est donc peut probable que la « voie de fait » soit reconnue et les chances pour Alynea d’obtenir une expulsion immédiate sont minces. On espère que les résidents pourront se maintenir jusqu’à la fin de la prochaine trêve hivernale !!
C’est donc dans un souci de proposer une action innovante que le Vendredi 12 septembre 2014, elle assigne 2 familles devant le Tribunal d’Instance de Lyon pour demander leur expulsion immédiate !!!
Alynéa se poserait-elle en porte-parole de ces deux familles ? Avec 4 enfants scolarisés, celles-ci, à un mois de la trêve hivernale, aurait donc l’envie, sans savoir le dire (!) d’être gentillement raccompagnées par ces « gère-misère » à la rue.
Pourtant, alors que dès le 31 mars, Alynéa proposait à ces familles hébergées au centre Cléberg un retour à la rue assorti de quelques nuits d’hôtels (en violation de l’article L 345-2-3 du code de l’action social et des familles (*), ces familles ont refusé de sortir, comme la loi les y autorisait !! Ces gens si soucieux seraient-ils dur d’oreilles ?
On pensait avoir déjà été très loin dans cette gestion de fin de trêve hivernale avec l’association Lhaso qui se contentait de collaborer avec le Grand Lyon propriétaire du terrain qui demandait l’expulsion des résidents.
D’ailleurs, lorsque les habitants de Fays avaient assigné Lahso au tribunal pour non respect de la continuité de l’hébergement, Alynéa aux cotés des autres associations gère-misère du plan froid écrivaient dans un courrier adressé au préfet :
« Aujourd’hui, il ne nous paraît pas possible de continuer à pallier les incohérences de ce système : d’une part, parce qu’il n’est pas digne pour les personnes. D’autre part, parce que ce système fait porter la responsabilité sur les associations alors que c’est l’état qui ne respecte pas le cadre légal qu’il a fixé lui-même. »
Si Lahso a réussi à ne pas prendre de peine lors de ce procès c’est en plaidant son irresponsabilité et en soulignant que l’association n’était qu’un simple opérateur exécutant les ordres de la préfecture.
Mais ici, en se substituant au propriétaire du bâtiment et à l’Etat (qui eux n’ont intenté aucune procédure contre les familles), en plaidant donc au contraire sa responsabilité et en tentant d’expulser des familles qui ont été placées initialement dans le centre par les services de l’Etat, Alynéa ne peut plus cacher sa véritable raison d’être : vivre sur la gestion de la misère, porter la parole de l’Etat et non celle de ces soit-disant « sans voix ».
Pour appuyer sa demande, Alynéa met en avant la signature de contrats illégaux entre elle-même et les familles et avance également des propositions d’hébergement inadaptées. L’une des familles s’est vue par exemple proposer de vivre à 5 dans 15 m2 dans un « village mobile » !!! Rappelons qu’au centre Cléberg, l’étage occupé par les 2 familles est sensé être entièrement vide la moitié de l’année ; alors qu’il peut accueillir plus de 50 personnes.
Les vraies motivations d’Alynéa ne sont-elles pas simplement de faire place nette pour le 1er novembre ? Date du début de la prochaine trêve hivernale.
Car, si les places ne sont pas libérées, l’Etat ne leur versera pas leur dotation financière du « plan froid » (environ 30€/jour/personne).
Dans ce cas, pourquoi assigner les familles qui respectent la loi et non l’Etat qui n’assume pas ses obligations ? Peut-être par peur de perdre l’ensemble de leur dotation budgétaire .
Mais si une association est à ce point-là tenue financièrement par l’état, elle n’en est plus que l’extension et n’est qu’un simulacre d’association. Elle pourrait faire fi de son conseil d’ administration et de tous ses textes d’intentions larmoyants en les remplaçant directement par des citations du gouvernement !!
Ce second procès du plan froid symbolise l’hypocrisie de la gestion au thermomètre qui consiste a héberger des familles en situation de détresse puis à la rejeter à la rue le 1er avril alors que des places existent.
Il est donc temps que les familles retrouvent leurs voix, puissent porter elles-mêmes leur parole à des oreilles plus attentives et que nous trouvions avec elles (et non à leur place) de véritables solutions pérennes de logement en résistant aux expulsions et en occupant les espaces vides.
Quoi qu’il en soit, le collectif pied de biche et barricade sera présent à la fin du prochain plan froid pour continuer à appuyer les vraies demandes des résidents.
TOUT LE POUVOIR AU PEUPLE !
Rendez-vous demain à partir de 8h30 au TGI !!
(*)Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé et y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée.Cette orientation est effectuée vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation.
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