Appel à la reconduction de la grève pour tous les personnels de l’éducation nationale les 6 juin et 13 juin !
RDV le jeudi 6 juin en AG à la bourse du travail à 10h pour organiser les actions des journées de grève.
Ni acceptable, ni amendable, la loi Blanquer (pour l’ « école de la confiance ») doit encore être examinée, après son passage au Sénat, en commission mixte paritaire (Sénat/Assemblée) au mois de juin, avant d’être adoptée par l’Assemblée nationale.
Les propositions du Sénat aggravent dangereusement les dispositions de la loi Blanquer. Déjà “en marche” vers la casse des lycées généraux et professionnels, avec une offre éducative et des moyens au rabais, les réformes et la loi Blanquer organisent un système éducatif profondément injuste et inégalitaire, unanimement dénoncé.
Sourd à toutes les critiques et à toutes les protestations, le ministre choisit de passer en force !
Le gouvernement ne s’arrête pas là : l’Assemblée nationale discute ces jours-ci d’une loi de casse de la Fonction publique.
Pour l’Éducation nationale, les conséquences seront :
la suppression massive de postes,
le recours généralisé aux contractuel.le.s,
le démantèlement des protections et des contre-pouvoirs,
le renforcement de l’autorité et des moyens de pression hiérarchiques.
Après la poste et l’hôpital public, c’est l’école qu’on sacrifie.
La scolarité obligatoire à 3 ans : tout pour le privé !
+ de 98 % des enfants de 3 ans sont déjà scolarisés.
Les écoles maternelles privées seront financées par les mairies :
Moins d’argent pour nos écoles publiques (100 à 200 millions d’€ à l’échelle nationale) !
Un enseignement public à deux vitesses, au détriment des élèves les plus fragiles
Choisir un bon lycée ou habiter dans un quartier privilégié sera décisif pour l’accès au Supérieur : avec le contrôle continu et les « bouquets » de spécialités (différents d’un lycée à l’autre), fini le diplôme national du bac, qui assurait l’accès de tou.te.s au supérieur.
Place à une sélection opaque et illisible qui commence dès la rentrée en Seconde, avec une offre éducative inégale, et se poursuit dans le Supérieur (ParcourSup).
Fini aussi l’accompagnement des élèves les plus fragiles avec les cours à 35 et la disparition des CIO.
La Loi Blanquer, c’est aussi la création d’« EPLEI », écoles internationales élitistes financées avec des crédits publics, réservées à des élèves soigneusement sélectionnés avec des programmes spécifiques.
L’école inclusive : vraiment ?
Afin d’améliorer l’accompagnement des élèves en situation de handicap, la nouvelle loi propose de coordonner les moyens humains. Sauf que...
… en pratique, les AESH (accompagnant.e.s d’élèves en situation de handicap) devront accompagner plusieurs élèves, et non un seul !
Le recours massif à des personnels précaires, mal formés et sous-payés
L’Éducation nationale prévoit en 2019 de supprimer 2600 postes de titulaires, pour un public scolaire en hausse (+ 40 000 élèves).
Dans le même temps, le gouvernement entérine le recours aux contractuel.le.s, aux assistant.e.s d’éducation (A.E.D.), aux étudiant.e.s en cours de formation… pour des raisons évidentes de coût (salaires très inférieurs aux titulaires). Qu’en est-il de la qualité de l’enseignement, des conditions d’apprentissage et de la rémunération du métier ?
Après le passage au Sénat, une loi Blanquer renforcée par :
La possibilité de scolariser les élèves de maternelles dans des jardins d’enfants sans enseignant.e.s = un système parallèle à bas coût sera donc instauré !
L’interdiction pour les accompagnatrices de garder leur voile lors des sorties scolaires.
La fin de la cohésion pédagogique et du travail en équipe dans les écoles : directeurs et directrices deviennent des supérieur.e.s hiérarchiques et évaluent les autres professeur.e.s.
Loi Blanquer et Réforme de la Fonction publique : un management hiérarchique, vertical et autoritaire
Finie la liberté d’expression des enseignant.e.s, place au devoir d’exemplarité (art. 1 loi Blanquer) : les chefs d’établissement pourront désormais apprécier notre « exemplarité », suivant la définition qui leur convient puisque les textes n’en fixent pas le sens (liberté d’expression, « correction » du langage et de la tenue… ?) !
Inutile d’attendre : plusieurs professeurs d’écoles (Le Havre), des collègues syndiqué.e.s (Bobigny) ont déjà subi pressions et sanctions hiérarchiques !
Les chefs d’établissement obtiennent également des pouvoirs renforcés en matière de notation (entretiens annuels avec « effets salariaux »), de gestion des mutations, et de sanction (possibilité de prononcer 3 jours de mise à pied).
Les instances d’évaluation et la formation subissent le même sort : avec la fin du CNESCO, indépendant, le ministère nomme directement les membres du nouveau conseil d’évaluation de l’école (CEE), à sa botte ; il décide aussi du contenu des formations dispensées dans les instituts du professorat (INSP).
Dès demain : des personnels pressurisés, privés de protection et de contre-pouvoirs
À tous les niveaux, les tâches se multiplient, sans décharge ni compensation salariale : multiplication des évaluations, des missions, hausse du nombre d’élèves et des classes en charge (réforme du lycée)…
Et maintenant, la formation, c’est pendant les vacances pour tout le monde ! Il faudra prendre sur notre temps de préparation et de correction, notre vie familiale et personnelle…
Mutations et annualisation des services : les lois prévoient de nombreuses possibilités de dérogation et « d’expérimentation » dès la rentrée prochaine. La gestion des carrières et des mutations par les commissions paritaires est officiellement supprimée.
Finies les instances de protection des personnels : les commissions administratives paritaires (où siègent des élus syndicaux) n’ont plus qu’un pouvoir de recours « individuel » ; les CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail) disparaissent.
Bonjour les « ruptures conventionnelles » : la possibilité est créée par la loi de réforme de la Fonction publique (art. 26).
Et les annonces de Macron alors ?
Arrêt de la fermeture des écoles : en réalité, les fermetures d’écoles seront sous la responsabilité des communes (44 fermetures annoncées en Picardie). Notre Président redistribue les rôles pour ne plus avoir le mauvais… !
24 élèves par classe de la GS au CE1 : l’idée est excellente mais sa réalisation pose des problèmes d’effectifs et de locaux incompatibles avec les réductions massives de moyens et de personnels dans la fonction publique. Cela ne nécessiterait rien moins que la création de 8 écoles pour la seule ville de Toulouse, par exemple ! Encore une mesure qui relève de l’effet d’annonce, dans un contexte où le gouvernement persiste à vouloir réduire le nombre de fonctionnaires, au détriment des territoires et des populations !
Tou.te.s ensemble : parents et personnels de l’éducation nationale, défendons une école publique réellement ouverte à tou.te.s et permettant à tou.te.s de s’émanciper !
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