Appel à la mobilisation pour l’enseignement agricole en Rhône-Alpes

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- Ca y est ! C’est décidé ! L’État va faire des économies ! Oui, mais à quel prix ! La situation dans l’enseignement agricole est plutôt passée sous silence, alors que cela pourrait avoir des conséquences désastreuses pour l’avenir des étudiants, pour l’avenir de l’enseignement et de ses richesses.

L’État, donc, comme il était précisé dans le programme présidentiel sarkoziste, à décidé de réduire ses dépenses. Et Sarkozy affirme aujourd’hui qu’il tiendra ses promesses faites aux électeurs. Ne vous inquiétez pas, monsieur Nicolas, personne ne doute de votre ténacité et de votre volonté d’arriver à vos fins, si mauvaises soient-elles.
Cependant, si le fond du problème, exposé à tout un chacun, apparaît plutôt honnête, il n’est pas inutile de se pencher sur la forme...

Je tiens donc ici à évoquer un cas précis, celui du ministère de l’agriculture. Comme tout ses camarades, le ministre Barnier doit aujourd’hui réduire ses dépenses, et il donc naturel et inévitable pour lui comme pour le gouvernement, que l’enseignement agricole verra ses moyens diminuer. Étant moi-même étudiant en BTS industries agro-alimentaire dans un lycée agricole de l’Ain, comprenez que je fais partie des premiers concernés.

Et le problème n’est pas des plus petits.

En région Rhône-Alpes, les moyens apportés par le ministère aux lycées agricoles diminueront de 2,46% par an pour chaque lycée, pendant 5 ans, et dès la rentrée 2008. Cela représente pour notre établissement la perte l’année prochaine de 560 - heures de cours, et signifie donc la suppression d’une classe (qui peut en engendrer d’autres) ; ou alors la suppression de toutes les options qui font aujourd’hui la richesse de l’enseignement agricole et qui lui apportent des taux de réussite à l’examen que l’Éducation nationale nous envie. Cela signifie aussi la fin des possibilités de travail en demi-groupe pour réduire les emplois du temps des professeurs, c’est à dire des classes surchargées où apprendre ou enseigner ne sont plus un plaisir.

L’État envisage aussi de passer d’un Bac Pro en 4 ans à un Bac Pro en 3 ans, sans réfléchir aux conséquences que cela entraînerait sur la scolarité des élèves, sur les connaissances qu’ils perdraient, sur la perte de valeur de ce diplôme. Tout le monde est concerné par ce problème, car en diminuant les moyens, le travail des professeurs est totalement réduit à néant.

L’État gère aujourd’hui l’éducation de la même façon qu’un directeur gére son entreprise : Il faut « produire » plus de diplômés en diminuant les moyens ! Mais nous ne sommes pas un produit à vendre en masse !

Les tenants de l’économie libérale gèrent aujourd’hui l’État en omettant totalement tout le côté social, le côté éducatif, bref, le côté humain de l’enseignement.

Aujourd’hui donc, l’enseignement agricole est en révolte !

Une délégation d’élèves et d’enseignants a pu rencontrer, vendredi 21 décembre, le ministre de l’agriculture et son bras droit, ainsi que le responsable de la DGER (Direction Régionale de l’Enseignement et de la Recherche). Ces personnes n’ont su apporter aucun changement ; c’est tout juste s’ils ont reconnu avoir décidé un peu trop vite, assurant que les classes de 4èmes et 3èmes technologiques jugées par eux "pas importantes" ne disparaitraient pas, et que la réforme sur le Bac Pro ne serait pas en vigueur à la rentrée 2008. De plus, ils ont adopté une attitude innacceptable, estimant que, les Français ayant voté pour eux en ayant connaissances de leurs objectifs, il est normal aujourd’hui que ceux-ci soient appliqués.

Ces gens là oublient que toute la France n’a pas voté pour eux, et nous devons le leur rappeler. Une manifestation pacifique d’environ 70 étudiants était organisée vendredi à Bourg-en-Bresse en raison de la présence du ministre aux "3 glorieuses". La manif a été bloquée très loin du ministre par 8 cars de police (plus d’un flic par étudiant), afin de la tenir éloignée des caméras. De plus, le barrage ayant été contourné par les étudiants, les manifestants se sont ensuite vus confisquer leurs panneaux ainsi que leurs cartes d’identité à leur arrivée vers le ministre et le grand public.

La censure est totalement présente dans ce pays, et à l’heure où les Français se révoltent de l’accueil du dictateur Kadhafi, ils feraient mieux de regarder l’État dans lequel ils vivent aujourd’hui.

La lutte continue donc et nous attendons le soutien de tous les étudiants, du public comme du privé, de l’enseignement agricole ou non, pour agir dès la rentrée et faire réagir cette bande d’égoïstes hautains et désintéressés de notre sort qui nous dirigent.

Le ministre de l’agriculture devrait retenir cette phrase de Franck Zappa qui disait : « l’esprit, c’est comme un parachute, s’il reste fermé, il tombe. »

Unissons-nous donc tous maintenant pour faire tomber le parachute gouvernemental !
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- À l’ heure où l’on se révolte de la visite de Kadhafi ou du déroulement des élections en Russie, l’Ètat français est en train de devenir un état policier au nez et à la barbe de ses habitants qui, déjà contrôlés par la censure, ne s’en rendent même pas compte !

J’en tiens pour preuve une manifestation de lycéens qui s’est déroulée le vendredi 21/12/07 à Bourg-en-Bresse. Ceux-ci profitaient de la visite de Michel Barnier, Ministre de l’agriculture, aux « 3 glorieuses » (espèce de salon annuel présentant les poulets, les chapons et autres volailles de la région) pour lui manifester leur mécontentement et leur désaccord total vis à vis de la réduction de budget dans l’enseignement agricole qui va plomber la richesse de cette éducation.

Cette manifestation était l’occasion de sensibiliser les gens présents aux « 3 glorieuses » sur la situation grâce à la distribution de tract. Malheureusement, ces pauvres lycéens, au nombre de 70 environ, n’auront pu faire que 300 mètres en dehors de leur lycée avant de se voire bloqués par 8 cars de flics (ou de la milice, c’est pareil), soit plus d’un flic pour chaque manifestant ! Ainsi personne ne les voyait et personne ne saurait...Monsieur le ministre pouvait faire sa visite sereinement, son image ne serait pas ternie...

Mais ce n’est pas tout ! D’une part, la police expliquait aux automobilistes bloqués que les manifestants en étaient la cause, eux qui descendaient sur le trottoir au départ... Mais les 8 cars de police qui bloquaient la rue, qui les avait amenés ? Les manifestants ?
De plus, les personnes ayant réussi plus tard à s’approcher (façon de parler) du ministre à sa sortie des Glorieuses, se sont vus confisquer leur pancartes et leur cartes d’identité. Sans parler des pauvres rastas ou autres punks qui, n’ayant pas le look pour l’ UMP, se sont vus refuser l’entrée des « 3 glorieuses », pourtant un évènement ouvert au public...

Stop aux mensonges du gouvernement ! Ah ! Les amis, elle est pas glorieuse, notre République..

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  • Le 28 janvier 2008 à 01:28

    Les seuls qui peuvent encore bouger quelques neurones sont les élèves... Les enseignants que je vois sont assoupis, trop heureux que les suppressions ne les touche pas (rappel : je suis enseignant, je suis heureux d’avoir foutu le 1/3 de mon lycée en grève le 24, exploit)...

    Les lycéens, et puis les collégiens... Parce que les places élèves supprimées se font à leur détriment... demain au lieu d’accueillir 104 collégiens, ce sera 48 !!! Et personne ne bouge !!!

    Eux (actuels lycéens des LPs) savent ce que c’est que d’espérer une place dans nos filières... Nous, nous avons les poings liés, étant donné l’inertie de nos ainés... je suis désolé de le dire, mais dans mon LP le bac prof trois ans va passer au Conseil d’Administration, voté par les anciens à une année de la retraite (ils n’en ont plus rien à faire, eux) ... voilà ce que c’est une France dirigée par les enfants du Baby Boom qui profitent du système instauré pour eux et qui le refusent à leurs successeurs, profs, comme élèves....

    BOugez vous dans les lycées.. Déjà mes élèves font circuler une petition.... mais il en faut de partout...

    Ne distinguons pas enseignement agricole et professionnel, car de toutes les façons ils veulent tous nous mettre dedans... nous qui enseignont à la vraie France qui travaille et qui crève d’être gouvernée par des énarques....

    Salut & Fr J. Rx.

  • Le 27 janvier 2008 à 00:10, par jacques ROUX

    Salut.
    Je suis enseignant en Lycée pro dans l’académie de Lyon.
    Nous assistons sous couvert d’expérimentation du Bac Pro 3 ans, et de revalorisation, à un véritable massacre du lycée professionnel, alors que tous les rapports préconisent de ne pas se jeter dans cette réforme... Mais nous avons comme recteur un « ultra », qui lave plus blanc que blanc et qui purge du prof et surtout de l’élève... C’est donc une politique de « décivilisation » que poursuit le gouvernement libéralo-stalinien que les urnes ont porté au pouvoir... Et la réforme, repoussée, se poursuit d’autant qu’il n’y a pas de réforme officielle... Les places, les formations, sont réduites, « rentabilisées »... On s’attaque aux plus pauvres, parce qu’ils ne peuvent réagir... Chaque lycée professionnel et chaque Conseil d’Administration des LP est pris en otage : « tu acceptes ou tu crèves ».. Voilà la seule logique du totalitarisme libéral !!!! Les inspecteurs ont pour consigne d’approuver ou de se taire, alors qu’ils savent que nous signons en ce moment l’arrêt de mort du lycée professionnel public... Les chefs d’établissements, lorsqu’ils ne sont pas complices, ont pour obligation de fermer leur gueule. Une partie des enseignants ferment aussi leur gueule (ce qui touche les autres ne me touche pas)... Il reste les élèves, et les médias alternatifs pour FAIRE DU BRUIT !!!! FAITES DU BRUIT !!!!! LYCEENS, FAITES DU BRUIT !

    Si vous avez des renseignements à fournir, vous pouvez les placer sur le site ci joint en hypertexte... Nous avons déjà repiqué les votres... Désolé, le but n’est pas de piquer, mais de publier... Pardonnez nous pour ce piquage, à des fins honorables.

  • Le 26 décembre 2007 à 18:09, par I

    BEP, les damnés du système scolaire
    Samuel Johsua professeur en sciences de l’éducation, université de Provence.

    Encore une marque de l’exception française, en principe la scolarité y fait « système ». Et, cas rare en Europe, la formation initiale professionnelle fait partie intégrante de la scolarité d’Etat. Particularité que d’année en année les libéraux de droite et de gauche n’ont de cesse de vouloir éliminer. Dernier coup de boutoir en date venu de Xavier Darcos, la décision supprimer les BEP (préparés en deux ans) au profit des bacs professionnels (prévus en trois ans d’études). Après une diminution drastique dès l’an prochain, leur sort est scellé : dans une note du 20 octobre transmise aux proviseurs, le ministre indique clairement : « L’année 2008 sera mise à profit pour préparer la généralisation des baccalauréats professionnels en trois ans. » Comme nombre de mesures du gouvernement Sarkozy, celle-ci relève de ces décisions qui tombent comme un couperet. Aucune information, pas de concertation, masquage hypocrite des objectifs véritables de la réforme. Ceux-ci sont liés à une pure visée d’économie.

    En effet, une proportion élevée de 46 % de titulaires du BEP, dont le niveau à la sortie du collège ne permettait pas d’imaginer d’emblée un bac pro, poursuit ensuite vers ce diplôme. En pratique, cela signifie qu’ils l’obtiennent alors en quatre ans ; la réforme vise donc à les priver d’une année d’études. Et le recul récent du ministre, acceptant que formellement un diplôme au nom de BEP puisse être délivré au cours de ces trois ans, n’y changera rien. Une année sera perdue. Par ailleurs, une forte proportion de ceux qui s’engageaient hier en BEP sera demain découragée d’entreprendre un bac pro. Ces élèves seront alors dirigés hors du système d’Etat, vers des structures de formation à l’apprentissage relevant du privé ou des collectivités territoriales. Nouveau bénéfice pour le budget national, nouveau coup porté au système public. Quant à ceux, nombreux, qui n’ont pas atteint 16 ans à l’issue du collège, mais dont le niveau ne permettra pas de s’engager vers le bac pro, ils sont bons pour un redoublement de la troisième, en pure perte la plupart du temps. Où l’on voit que la recherche effrénée d’économies budgétaires à un niveau peut se payer de frais inutiles à un autre niveau, tout en renforçant les difficultés du collège à faire face à ses obligations.

    Chaque contre-réforme éducative est conduite depuis plus d’un quart de siècle au nom des élèves en forte difficulté. Au final, ce sont pourtant eux qui à chaque fois payent un prix de plus en plus lourd. Véritable deuxième chance donnée à des dizaines de milliers d’entre eux, la préparation d’un BEP dans un lycée professionnel public (et pour certains, ensuite, celle d’un bac pro) était de trop. Certes, l’entrée dans la vie active est devenue un chemin de croix pour toute une génération, promise à la précarité. Mais pour ceux dont les origines sociales sont modestes, c’est encore plus dur. Des damnés du système scolaire. Sarkozy nous a expliqué que les événements de Villiers-le-Bel n’étaient en rien liés à une crise sociale. Dans les quartiers populaires, celle-ci est pourtant permanente et multiforme. Elle est préparée par les politiques libérales entièrement favorables aux classes privilégiées, et qui se déclinent par une multitude de mesures dont la logique semble échapper à la gauche institutionnelle. Quand la jeunesse se soulèvera de nouveau dans les banlieues, combien se souviendront des mesures Darcos contre les BEP ?

  • Le 26 décembre 2007 à 16:16

    Salut !
    Pour l’instant dans notre lycée aucun site n’a été créé pour faire suivre le mouvement et on devrait y songer.

    Ceci dit il me semble que les lycéens d’Aubenas en ont fait un et je crois que l’adresse est marquée au dessus.

    Sinon concernant la réforme je peut t’expliquer ce qu’il se passe de façon plus précise :
    En arrivant à la tête de l’état, Sarko et son gourvernement ont promis de diminuer les dépenses de l’état. Ce qu’il n’ont pas pas précisé, c’est qu’il réussiraient à diminuer ces dépenses par n’importe quel moyen, tant qu’ils ne seraient pas touchés (je ne citerai pas ici une certaine augmentation de salaire de 140%...).
    Le ministère de l’agriculture, donc, à vu son budget diminuer comme tout les autres.

    Ce qu’il faut savoir, c’est que les subventions de l’état sont distribuées tout d’abord au niveau régional, puis la région répartit ensuite l’argent entre les lycées. Dans le cas de la région Rhône-Alpes, il a été décidé que la baisse de moyens serait également répartie entre tout les établissements, soit -2,6% par établissement par an et pendant 5 ans, ce qui correspond au final à -15% de budget.

    Cette réduction de budget va donc limiter les moyens des lycées agricoles ou l’enseignement jusqu’ici était très riche (je peut faire la comparaison puisque je viens d’un lycée de l’éducation nationale et je fais mon BTS depuis 2 ans dans un lycée agricole). Ainsi donc comme je l’ai dit, ces moyens en moins vont obliger à diminuer le nombre d’heures de cours, en faisant sauter en premier toutes les options, ou bien les classes à effectifs réduits, les heures de cours en demi-groupe qui multiplient par deux le temps de travail des professeurs mais qui sont très appréciées des élèves...etc... Pour exemple, sur notre lycée, cette réduction enlèvera rien qu’à la rentrée prochaine 560h de cours, alors imagine sur 5 ans la catastrophe.
    Faire des économies c’est bien, afficher des chiffres c’est bien mais il ne faut pas que tout le monde en pâtisse...C’est comme si aujourd’hui le gouvernement disait qu’il ferait baisser les chiffres du chômage et que demain il expulsait de France la moitié des chômeurs longue durée...La comparaison est un peu simpliste mais c’est le même raisonnement !On ne peut pas laisser le gouvernement faire n’importe quoi juste pour qu’il puisse afficher des résultats en apparence positifs !

    Voila donc dans le privé vous êtes sans doute moins touchés et sûrement moins informés, mais nous avons besoin de tout le monde pour faire bouger les choses, c’est pourquoi je relance un appel à tout les étudiants quels qu’ils soient à nous soutenir dans la lutte contre le gouvernement.

  • Le 25 décembre 2007 à 12:19, par leo

    Je suis étudiant en en BTS dans l’enseignement agricole. Etant dans le privée, je n’avait que très peu entendu parler de cette réforme.
    Quoi qu’il en soit, je suis super chaud de faire au moins de l’info autour de moi.
    Il y a-t-il déjà un tract, un site, quelque chose pour vous joindre ?

  • Le 23 décembre 2007 à 16:04, par bastien

    Salut,

    L’Etat n’envisage plus, il agit.Tous ces changements auront bien lieu comme le précise cette circulaire de la rentrée 2008. La baisse de la masse horaire annuelle global est de 3% sur un an et de 15% cumulé sur 5ans !(causant non seulement la réduction des heures de cours, mais aussi la suppression d’une bonne quantité de poste de profs, et de filières...)Les lycées sont invités à créer le bac pro en 3 ans a l rentrée 2008 alors que les référentiels n’ont même pas été établis.
    De plus une grande partie de l’argent économisé sera redistribué sous forme de subventions à l’enseignement agricole privée.
    Etant étudiants dans un lycée agricole, je recherche la facon de se regrouper, afin d’agir !!!!

    aubenaslyceens.canalblog.com

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