Trans pédé gouines et queer désignent des identités/une communauté politique et pas seulement des identités sexuelles ou de genre. Féministes, antiracistes et anticapitalistes, nous luttons contre le sexisme et le patriarcat (base de l’hétéronormalité) mais refusons également de nous conformer à la culture dominante gay qui reproduit les normes sexistes et capitalistes.
A nos yeux, une Pride est certes une marche festive mais elle est surtout un espace de lutte, de revendication et de visibilité de nos réalités et de nos combats. A ce titre, il ne nous semble pas possible de défiler aux cotés de celles et ceux qui trahissent les luttes sociales, votent les lois racistes, oppressives et liberticides. La présence de chars d’entreprises capitalistes, du char de la CFDT, des chars d’En Marche et les difficultés qu’ont rencontrées les camarades en tentant de visibiliser cette question (à la dernière Gay Pride de Grenoble, des militantxs avaient tenté de dénoncer le pinkwashing d’un camion diffusant des vidéos de promo de Tel Aviv, vitrine touristique d’Israel. Iels avaient éteint l’écran, et des vigiles et forces de police étaient intervenus, en emmenant une militante en garde à vue pour dégradation et violence en réunion), démontrent qu’il est nécessaire de repolitiser cet espace et ce temps afin qu’il ne serve pas de caution LGBTI à des organisations et entreprises dégueulasses.
Parce que nous pensons qu’une Pride doit refléter nos luttes, nous proposons l’organisation d’une pride de nuit, à Lyon, où nous voulons créer un espace où nos problématiques sont considérées comme une lutte à part entière afin de nous retrouver, nous visibiliser et élaborer des projets dans le respect de chacun.e.

Cette année marque les 50 ans de Stonewall. Un premier appel, à certains égards problématique, a tourné pour appeler à une réunion visant à l’organisation d’évènements en lien (notamment une quinzaine de jours autour de la mémoire de l’événement).Suite aux retours qui avaient été formulés à l’appel de la réunion du 22 mars, nous avons discuté des problèmes qu’il avait causé. Au regard de ces retours et des personnes présentes à la réunion (très majoritairement blanches) nous avons constaté un risque important d’appropriation de la mémoire de Stonewall par ce groupe de blanc.he.s, ce que nous ne souhaitons pas.
Cependant l’envie de mener des luttes et d’agir pour les droits des personnes queer nous rassemble. Nous avons donc décidé de proposer une nouvelle réunion, un nouveau départ pour mettre en place des actions TPG-Q militantes et décider d’événements que nous souhaitons organiser. La question d’une Pride de nuit a été avancée. Ce genre d’événement demande une grosse organisation et nous souhaiterions qu’un maximum de personnes viennent proposer leurs idées et participer à sa possible mise en place de manière inclusive et intersectionnelle.

C’est ouvert à toutes les personnes concernées par les luttes TPG-Q, dans l’espoir d’une pluralité des voix et des revendications car nous sommes conscients.es de ne pas subir tous.tes les mêmes oppressions et de ne pas vivre les mêmes réalités et souhaitons visibiliser la multiplicité des identités.
Nous nous réunissons le mardi 9 avril à la Luttine, 91 rue Montesquieu (Lyon 7) à 19h.