Brèves “temps de crise”

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En lutte

Le premier juillet : recours collectif aux prud’hommes de 200 employé-es des magasins Carrefour d’Ecully, Givors, Lyon Part-Dieu, Vaulx-en-Velin… La boite a déjà été condamnée à une amende d’un million pour non respect du salaire minimum. Cette fois le litige porte sur le décompte des temps de pause sur la durée du travail. Grève très suivie à Manitowok, dans la Loire, et chez Véolia (service des eaux), dans le Rhône.


6 juillet : grève à la poste contre la politique de « polyvalence forcée » ; débrayage chez Rhodia à Saint-Fons pour protester contre la suppression annoncée de 74 postes. Des salariés de l’entreprise Cinquième Saison dans le Tarn font le déplacement pour « soutenir et informer » leurs collègues en lutte aux Echets (Ain). Grève victorieuse chez Technivorp : les salarié-es obtiennent le paiement de leurs frais de déplacements, de leurs repas et de leurs heures supp’.


Mardi 7 juillet : 90% de grévistes chez Téléperformance, contre les licenciements, les réductions de salaire et la mobilité forcée.


Le 28 juillet : grève chez Doméo pour le paiement des RTT et contre la réorganisation des horaires.


Du premier au 9 septembre : grève chez Fagor- Brandt, à Gerland, contre une baisse des salaires induite par la suppression des heures de nuit et le transfert d’une partie de la production en Pologne. Les salarié-es l’emportent sur la question des salaires qui seront maintenus au moins pour l’année à venir.


Du 5 au 7 septembre, grève à la SNCF perturbant les liaisons entre Lyon, Chambéry, Annecy et Modane, pour de meilleures conditions de travail.


Le 7 septembre : grève chez Novopac (Messimy) suite à des licenciements économiques et des mises à pied.


Mercredi 16 septembre : grève et manifestation des employé-es des parfumeries Marionnaud, « à cause des suppressions d’emplois et parce qu’il y en a ras le bol de la pression pour faire du chiffre ».


Le 16 septembre toujours, début d’un procès contre DHL et un des cadres de la plate-forme de Vénissieux, pour harcèlement moral. Insultes, intimidations, mise au pilori des salariés fautifs… tout est bon pour assurer le rendement du service de messagerie et de suivi des colis. Cette pression constante a provoqué une dizaine de démissions, des arrêts maladie en cascade. Certain-es ont déclaré avoir peur de témoigner. Le cadre incriminé assume : « moi je signe des contrats de travail, pas des contrats de convivialité ». L’entreprise n’a rien trouvé à redire parce que le service rapportait beaucoup d’argent. L’avocat de la boite défend mollement : « toutes les personnes du dossier n’ont pas été auditionnées par la police ».


21 et 22 septembre : grève à la Poste et chez Chubb sécurité à Limonest. Départ de la grève chez Rhodia Belle Etoile, qui touche depuis début octobre tous les ateliers, contre la suppression de 34 postes.


Dimanche 6 octobre : blocages volants de plusieurs entreprises de transport par les routiers, pour une augmentation de salaire.

Le 7 : grève chez Lenox à Mions, à la poste et chez JTEKT (Irigny) où les salariés réclament le paiement du chômage partiel pour 2008-2009, une augmentation de 10% des salaires et l’embauche des 170 intérimaires présents sur le site.

Samedi 10 : occupation et séquestration d’un dirigeant de l’usine Dietal à Belleville.


Gestion de crise

Depuis début septembre : chômage partiel pour 200 employés de Nexans. Annonce d’une dizaine de licenciements chez Famex Industries : « le groupe s’appuie sur la crise pour se débarrasser des employés dont ils ne veulent plus » affirme un salarié.


Conflit chez Idestyle : le 10 septembre la direction impose à ses salarié-es, en préalable à toute négociation, « de ne plus communiquer ni médiatiser le conflit ».


■ « Le soleil n’est pas pour nous »

Début juillet : vol d’une centaine de lunettes de marque à Vaugneray. Braquages en série de bars tabacs, de PMU, de supérettes ou de stations services. Ça tape à Villeurbanne, Vénissieux, dans tous les arrondissements de Lyon. A l’ouest, ce sont les villas de bourges qui se font visiter. Vols de hifi , de bijoux, d’outillage aussi…


Le 4 juillet des individus cagoulés et gantés cassent un Gamm Vert à Meximieux (ils repartent avec du gros matos type tronçonneuse). Deux semaines plus tard braquage du Botanic d’Ecully, vol d’une camionnette sur la plate forme logistique de Saint-Quentin-Fallavier. Casse chez Gamm Vert à Tignieu Jameyzieu. 8500 euros de bijoux s’envolent à la Part Dieu, comme ça, à l’esbroufe : « faites moi voir cette chaîne, ouais, celle là, pas mal… et l’autre là derrière ? ». A peine la caissière a le dos tourné que le client disparaît dans la foule. Un peu moins subtil : casse à la voiture bélier chez Gamfi France (Chasse-sur-Rhône).


Les bracos se multiplient, comme les vols de carburant… Résultat : ça s’agite jusqu’à la préfecture ; sur les sept premiers mois de l’année les cambriolages et les cages-bra sont en hausse de plus de 10%. « Il faut frapper vite et fort », s’époumone le préfet Gérault. Pour Jacques Signourel, le patron des flics du Rhône, « c’est la crise économique » qui est responsable, et évidemment « l’afflux de populations venues d’Europe de l’Est ». Une cellule spéciale anticambriolage doit être montée sous peu ; l’opération « tranquillité vacances » (ronde de deks à domicile) sera étendue aux petites vacances… et pour « renforcer la collaboration de la population » les autorités prévoient de multiplier les « réunions de proximité avec les habitants ». Les gendarmes ne sont pas en reste, ils déploient même le grand jeu : le 13 septembre plus de 150 pandores avec des chiens policiers (!) et appuyés par hélico font une descente dans un camp de gens du voyage près d’Ambérieu. 13 personnes sont interpellées et placées en garde-à-vue.


Pour des prunes

Dans la nuit du 15 au 16 août, 36 poires ont été cueillies dans un verger non clôturé, alors que le proprio dormait à la belle étoile sur le site. Ce bon citoyen a retenu le petit voleur, pour le livrer aux policiers. Une convoc’ au comico. A Villeurbanne, la même nuit, 4 personnes rentrent dans le Carrefour du coin pour y piquer un carton de chips. Un voisin zélé alerte la police et tout le monde fi nit en GAV, le ventre vide.


Dix jours plus tôt, un grignoteur passe en comparution immédiate pour ne pas avoir payé un repas dans un resto. « Vous êtes entrés dans une spirale de la filouterie alimentaire » s’indigne le juge, aux vues des récidives gloutonnesques du prévenu : c’est son sixième repas gratos. La dernière fois il se disait diplomate, cette fois-ci étudiant en mathématiques appliquées, en tout cas il alterne entre les foyers et la rue. Pas de quoi émouvoir un procureur : « Vous allez nous prendre pour des imbéciles encore longtemps ? ». La peine tombe, plus lourde qu’une ardoise : 6 mois ferme pour un repas à 10€60.


Contre la vie chère…

Dans la nuit du 3 au 4 août, le Leader Price de Anse se fait braquer par deux personnes armées qui repartent avec la recette, et courent toujours.
Le 3, une bijouterie de la zone commerciale des Sayes, à l’Isle d’Abeau, s’est faite dépouiller. Entrés apparemment par le toit, les voleurs repartent avec 69 000 euros de montres.


Jeudi 6 août un distributeur de billets est arraché sur une zone commerciale de Vienne (mais les automates de ce type sont vidés tous les soirs alors bon…). Deux « ados » braquent le centre de compostage de la MSE et repartent en vélo avec 200 euros. Le 12, deux hommes cagoulés braquent un magasin d’optique dans le 4e, et repartent avec 200 paires de lunettes, et du liquide. La brigade criminelle de la sûreté est sur le coup.


Le même jour, 2 restaurants du 7ème se font visiter de nuit. Bris de vitres et quelques vols, les visiteurs sont convoqués au tribunal en octobre.


Dans la nuit du 16, les vitrines d’un salon de coiffure sont éclatées à coups de pied : le fonds de caisse, des factures et du matériel de coiffure disparaissent. Un passant part en GAV sur alerte d’un voisin insomniaque.


A Givors, le 17 août, 300m de câbles électriques disparaissent de la zone industrielle. 10 jours plus tard, 10 personnes entre 16 et 25 ans sont interpellées dans l’est lyonnais pour une série de cambriolages : butin estimé, 100 000 euros, entre motos, hi-fi , télés, voitures, bijoux et plantes de luxe.


Début septembre : deux mois fermes pour le vol de 52 kg de cuivre et menaces de mort envers des dépositaires de l’autorité publique. Un chauffeur livreur est arrêté pour avoir volé et incendié son propre camion le 26 septembre 2009.


Deux braqueurs se sont fait serrés le 6 octobre après avoir dévalisé la trésorerie générale de Pont-d’Ain. Ils étaient déjà sous surveillance de la PJ de Lyon qui les filochaient suite à des braquages. Au départ les flics ne s’étaient même pas rendus compte que leurs suspects avaient réussi à procéder à cette réappropriation, sous leur nez■

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