"…La vérité ou on va tous vous niquer ; on nous traite comme
des bougnoules » ont lancé des jeunes de Villiers Le Bel.
Sarkozy leur répond : « c’est de la voyoucratie".
Contre les 50% de chômage des 19-25 ans, contre les provocations et exactions policières constantes, contre le mépris
et le racisme, comment exprimer sa rage autrement que par
l’émeute et la révolte ? Voter ? Pour qui, quand droite comme
gauche enferment et isolent les populations des quartiers
populaires ? Pour qui, quand même l’extrême gauche ne
fait pas une priorité du sort des habitants des quartiers
populaires ?
Cette révolte des couches les plus pauvres du
prolétariat, les sans culottes d’aujourd’hui, signe l’échec de
tous, des partis, des syndicats comme du « mouvement
social » : les grèves, les manifestations pourtant justes et
nécessaires pour les salaires, pour la Sécu, pour les retraites,
contre la loi Pécresse sont à côté de la plaque si elles ne
prennent pas en compte la révolte des quartiers populaires.
Ce n’est pas la peine de se cacher les yeux, nous allons vers
une situation de guerre civile et ce dans les pires conditions :
les frontières de classes seront occultées. Si on laisse faire,
ça ne sera pas les pauvres contre les riches, mais la soi-
disant « racaille » contre les soi-disant « civilisés ». Un faux
clivage imposé par les intérêts des possédants pour mieux
nous diviser. C’est ce scénario qu’il nous appartient à tous
de conjurer en faisant converger les moments de révolte
séparés (cheminots, étudiants, jeunes des quartiers populaires…) en une seule et même lutte.
Villiers Le Bel : “délation/citoyenneté” contre “loi du silence/solidarité”
L’État est sur les dents : ses flics doivent battre en retraite devant des gamins énervés, et il n’est même pas capable de trouver
des coupables à châtier.
Il faut dire qu’un flic du coin, qui avait "donné" l’identité
de deux émeutiers, s’est vu signifier un peu rudement que les "balances" n’étaient pas les bienvenues dans le quartier. Alors, pour
motiver un peu le "sens civique" des habitants, la police lance des appels à délation, discrétion assurée, rémunération à la clé.
Peine perdue, si l’on en croit la réaction des intéressés : "Les policiers
nous prennent pour des personnes corrompues, l’État marche à l’argent", "ils ne voient pas ce que c’est que de perdre un être humain".
A lire aussi :
« On nous tue et on ne nous considère pas »…
Faudrait-il encaisser encore les coups ?
Campus, lycées, rue... RÉPRESSION !
Chroniques de l’arbitraire
Voici à télécharger ci-dessus le No 59, DÉCEMBRE 2007, du petit journal mobile recto-verso A4 « RESISTONS ENSEMBLE », du réseau contre les violences policières et sécuritaires.
Il est destiné à être photocopié et à être diffusé localement, si le journal
vous plaît. Vous êtes aussi invitéEs à participer à son élaboration...
en ce qui concerne la région autour de Lyon :
temoinslyon (Arobase) free.fr
ailleurs :
resistons_ensemble (Arobase) yahoo.com
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