Souad Bellemedjahed, étudiante algérienne et expulsée mercredi 28 février, était en Master 2 à l’Université Lyon 2. Elle a été expulsée en urgence devant la mobilisation qui montait vers Alger alors que sa famille réside dans la région oranaise. Elle a dû se rendre à Oran par ses propres moyens alors qu’elle avait déjà subi un profond traumatisme suite à son expulsion. Nous n’acceptons pas cette expulsion : Souad doit pouvoir revenir en France pour y terminer ses études !
Poncia Mouyabi, étudiant congolais, est actuellement en centre de rétention administrative depuis une dizaine de jours. Il n’a plus aucune attache familiale au Congo, son pays d’origine. Sa mère a été tuée lors de la guerre civile ; son père et ses petits frères vivent en France depuis plus d’une décennie et ont tous obtenu la nationalité française.
Aussi, et légitimement, Poncia a refusé de prendre place à l’intérieur du vol qui devait le conduire au Congo. Il a résisté et s’est débattu contre la douzaine d’agents de la Police de l’Air et des Frontières qui voulaient l’embarquer de force. Il a essuyé des coups qui ont occasionné une fracture à son bras gauche.
Lorsqu’ils l’ont vu revenir blessé, les autres personnes détenues au centre de rétention ont protesté collectivement contre l’attitude policière, notamment par voie de pétition. Poncia a porté plainte pour violences et injures racistes.
Le Réseau Universités Sans Frontières appelle les étudiants, les personnels et l’ensemble de la communauté universitaire à se mobiliser contre l’expulsion de Poncia, notamment en envoyant mails et fax de protestation à la préfecture du Rhône (texte ci-joint).
Malgré la mobilisation qui ne faiblit pas, la Préfecture et le Gouvernement ne veulent pas écouter les prises de position unanimes de la communauté universitaire.
Au contraire, la chasse aux étudiants sans papiers s’intensifie : comme Souad, et comme Ly Mamadou Abdoulaye, autre étudiant sans papier libéré ces derniers jours, Poncia a été arrêté à son domicile par la Police qui veulent faire du chiffre à tout prix.
Pour ne pas laisser faire ces expulsions et imposer l’arrêt de toutes les expulsions d’étudiants étrangers, le RUSF appelle les étudiants, les enseignants, les personnels et leurs organisations à rester attentifs et mobilisés. Il les invite en particuliers à participer aux réunions publiques organisées le jeudi 15 mars sur les sites de l’Université Lyon 2 Bron et de l’Université Lyon 1 La Doua.
Lyon, le 6/03/2006
Compléments d'info à l'article
Proposer un complément d'info