En ce début d’année, période de bilans et de projets, nous aimerions faire le point sur le pourquoi de notre activité à Lyon. Depuis février 2004 nous sommes présents devant l’Hôtel de Ville place des Terreaux pour donner des nouvelles d’un conflit qui n’en finit pas dans le Caucase, en Tchétchénie et dont on parle de moins en moins.

Les quelques nouvelles que l’on nous donne cherchent à rassurer, on parle de normalisation, de reconstruction… La Russie a cherché à ce que ce soit des Tchétchènes qui assument un ordre conforme à leur désir. Cependant :

 L’armée russe est toujours présente en masse

 Les journalistes n’ont pas accès au territoire, nous n’avons pratiquement pas d’images du pays autres que celles voulues par la propagande. Dans ce contexte l’assassinat d’Anna Politkovskaya semble directement lié à son activité d’information sur le conflit tchétchène (peut être est-elle irremplaçable)

 Comme le dernier rapport d’Human Rights Watch le documente les « disparitions » de simples citoyens continuent avec prise d’otages par les différents services officiels du gouvernement tchétchène pro russe, avec torture généralisée, menace en cas de plainte et impunité pour les auteurs des enlèvements.

 La brutalisation de la société a entraîné une dislocation des structures traditionnelles de la société et des repères sociaux habituels. Si lors de rencontres les Tchétchènes peuvent préférer n’évoquer que des problèmes de la vie courante ce n’est pas par désintérêt des perspectives politiques mais par impossibilité de se représenter un avenir.

 Malgré l’attachement à leur terre, nombreux ont été les Tchétchènes à rejoindre le havre de paix que représente l’Europe et la France en particulier. Le discours sur la normalisation a pour conséquence dangereuse que l’asile peut leur être de moins en moins reconnu et des mesures dangereuses à leur égard commencent à être prises.

Dans cette situation nous pensons qu’il est de plus en plus utile malgré le silence assourdissant de ces dernières années que nos pays aient une parole officielle condamnant le sort causé à un peuple d’Europe. Nous pensons aussi que notre politique étrangère ne peut s’appuyer sur ce déni pour envisager l’avenir de nos relations avec la Russie. Pour toutes ces raisons nous serons encore là

chaque mardi de 18 à 19 heures place des Terreaux.

Venez nous rejoindre !