Le soir du 21 avril 2002, une foule immense envahit les places des villes de l’hexagone pour dire non à Le Pen. La démocratie serait en danger, et on appelle à faire barrage au FN en votant pour Chirac, l’homme du « bruit et des odeurs ». Comment en est-on arrivé là ? Celles et ceux qui se battent pour la transformation de la société et l’émancipation sociale ont été accusé-es de faire le jeu du FN. Mais qui a repris les discours sécuritaires, voté les lois anti-immigrés, conduit une politique libérale ? La droite. Quant à la gauche, quelles valeurs a-t-elle défendu, depuis son arrivée au pouvoir en 1981 ?

Le livre à partir duquel nous vous proposons de débattre revient sur ce qu’ont été les débuts de la lutte antifasciste radicale menée par les SCALP et les groupes antifascistes radicaux de 1984 à 1992 : leur histoire, leurs actions, leurs analyses et plus largement toute la mouvance alternative et radicale au delà de la question antifasciste (luttes anti-sexistes, anti-racistes,
anti-sécuritaires, anti-capitalistes, etc.)

S’approprier notre histoire et la faire vivre à travers nos réflexions et nos luttes est indispensable car il n’y a pas de présent ni d’avenir sans mémoire. Ce livre n’est évidemment pas exhaustif. Sa seule ambition est de restituer un certain nombre d’évènement marquants de la lepénisation des esprits, des pratiques gouvernementales de la droite et de la gauche et de ce qu’ont été les huit premières années d’existence des SCALP.

• • Huit ans où l’immigration et la sécurité, les deux mamelles du FN, viennent allaiter l’ensemble du corps politique.
  • Huit ans pendant lesquels on a pu mesurer l’évolution d’une gauche gestionnaire, gagnée aux idées libérales.
  • Huit ans d’une jeunesse qui, s’est essayée à l’auto-organisation et à l’autogestion de centaines d’évènements culturels en lien avec un engagement militant.
  • Huit ans d’une activité intense où le mouvement antifasciste radical, s’il n’a peut-être pas su trouver les formes adéquates à sa structuration, a été l’artisan d’une résistance active.

Malgré cela, les discours de Le Pen ont conquis une grande partie de la population, le gouvernement applique un programme qui ressemble étrangement à celui du FN, et on assiste à un retour en force des intégrismes et des communautarismes. La lutte antifasciste est plus complexe car les idées d’extrême droite ne sont plus concentrées au sein d’un parti minoritaire et de quelques groupuscules, mais aussi diffuses au sein de la société... Comment l’antifascisme radical peut-il être un vecteur de reconstruction de projets d’émancipation et
d’alternatives sociales ?

La Gryffe et No-Pasaran Lyon vous invitent à venir en débattre avec l’un des auteurs de ce livre le samedi 14 janvier à 15h.

Ce sera à la Librairie Libertaire La Gryffe,
5 rue Sébastien Gryphe, Lyon 7^e. (Métro Saxe-Gambetta)
Tél / Fax : 04 78 61 02 25.
Ouverture du lundi au samedi de 14h à 19h - www.lagryffe.net.

Autour de l’histoire des groupes antifas, on pourra également lire sur le net :
 un article du même nom que le bouquin, Comme un Indien métropolitain paru dans Reflexes, retour critique sur ces années de militantisme.
 une très courte histoire de la naissance du réseau No Pasaran : « Quand l’antifascisme mène à l’anticapitalisme ».