Alors qu’elle a commencé sa grève de la faim depuis plus de 17 jours, Diren Coşkun subit la pression de la direction de la prison qui la menace sans cesse.
Kivilcim Arat, responsable de l’association « Solidarité LBTI+ » d’Istanbul, a rendu visite à sa camarade emprisonnée depuis le mois d’aout 2017 et transmet le message de Diren Coşkun : « Ici, je suis victime de nombreuses pratiques contraires aux droits humains. Je condamne mon corps à la mort pour réclamer l’arrêt de l’isolement dont je suis victime et pour obtenir l’accès aux opérations et au suivi médical qui me sont indispensables. Je souhaite donc alerter l’opinion publique démocratique grâce à cette action de grève de la faim illimitée, jusqu’à la mort. Si mes droits d’accès aux opérations et à un suivi médical sont niés et que l’isolement qui pèse sur moi n’est pas levé, je ferais dans ce cas le choix de la mort. Je suis emprisonnée depuis le mois d’août et pourtant encore maintenant, je dois déposer une demande écrite pour obtenir ne serait-ce qu’une pince à épiler. Je n’ai accès qu’aux produits masculins lorsque je cantine. Si une personne fait trois tentatives de suicide depuis son emprisonnement, c’est bien qu’il y a un problème non ? Malgré mes trois tentatives de suicide, il n’y a pas eu un geste en direction de mes revendications. Dans la prison numéro 2 de Tekirdag, nous sommes sans cesse confrontées aux privations, à la négation de nos droits, à l’exploitation, aux menaces et aux abus. Moi-même je suis sans cesse sous la pression de menaces de la part de la direction de la prison qui tente de stopper ma grève de la faim. Vous me menacez de punitions ? Moi, j’ai accepté la mort. Alors de quelles punitions me parlez-vous ? »
« Dans la prison de Tekirdag, il y a deux prisonnières trans perdues au milieux de milliers d’homme qui sont chaque jour poussées à la mort. Des infirmiers aux médecins de l’hôpital de la ville, des agents pénitenciers jusqu’à la direction de la prison, tous sont partie prenante de ce mécanisme d’oppressions. » Selon Kivilcim Arat, pousser les prisonnières à la mort est un scénario récurrent dans la prison numéro 2 de Tekirdag.
Depuis l’année dernière, le gouvernement Turc réfléchit à créer des prisons spécifiques pour les personnes trans afin de les isoler encore davantage et d’avoir les mains libres pour les oppresser en toute impunité.
L’arrestation de Diren Coşkun est à replacer dans un contexte plus large de répression violente envers les groupes politiques et les personnes LGBTI+ en Turquie.
Nous n’oublions pas les tortures infligées à Esra Arikan, femme trans incarcérée en Turquie. Nous n’oublions pas le meurtre transphobe de Hande Kader. Nous n’oublions pas le meurtre de Wisam Sankari, réfugié syrien gay. Nous n’oublions pas toutEs les autres.
Vendredi 02 février, c’est le fondateur historique de l’une des plus grandes association LGBTI+ de Turquie, « KAOS GL » qui a été arrêté à son domicile par les forces de sécurité Turques.
Ali Erol a fondé KAOS GL en 1994 avec d’autres militantEs et l’association a toujours dû lutter contre la répression étatique. Ali Erol a déjà été arrêté en 2016 pour « propagande » contre le pays.
KAOS GL a déclaré dans un communiqué : « L’arrestation d’Ali Erol, un activiste de premier plan du mouvement LGBTI+ montre une fois de plus comment est respectée la liberté d’expression en Turquie. La liberté d’expression est un droit fondamental. Les droits des LGBTI+ sont des droits humains. Nous exigeons que notre cofondateur Ali Erol soit libéré immédiatement ».
Nous exigeons la libération immédiate de Diren Coşkun et d’Ali Erol ainsi que celle de toutEs les prisonnierEs politiques en Turquie.
Les luttes LGBTI+ sont internationales !
Solidarité avec nos camarades LGBTI+ révolutionnaires !
Nous exigeons l’arrêt immédiat des attaques sur Afrin !
Solidarité avec la TQILA (The Queer Insurrection and Liberation Army) membre du Bataillon International de Libération qui combat en Syrie et au Rojava !
Jeune Garde Lyon
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