Cour d’appel de Lyon : incroyable, 6 mois ferme pour une manif contre le CPE !

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Le 30 mars 2006 lors d’une manif contre le CPE à Lyon, un militant, voulait simplement faire remarquer qu’une femme R.G. n’avait rien à faire au sein de cette manifestation contre le CPE.

- Soirées (à venir...) de solidarité à tous les inculpés anti-CPE...

Pas d’oubli... La solidarité est une arme !

C’est ainsi, que, selon plusieurs témoignages, dont deux personnes qui ont été citées à la barre, le militant, en passant devant elle, d’une seule main lui a tiré légèrement la anse de son sac et a continué sa route au sein de la manif en disant à voix haute : « Regardez-là, vous voyez bien que c’est un flic ! » Elle n’a semblé pas du tout traumatisée de ce geste puisqu’aussitôt après, elle tentait de dialoguer sur un autre sujet avec des étudiants manifestants.

Cependant, deux heures après, à la fin de la manif, et alors que six personnes avaient déjà été interpellées au cours de cette manif, on a vraiment pris les grands moyens pour l’arrêter. En effet, alors que la manif était arrivée place Bellecour et que rien ne le laissait présager, les CRS se sont mis à charger les manifestants sans aucune sommation. Cette charge des CRS n’avait en fait pour but que cette arrestation ! C’est ce qui est indiqué dans la procédure lue par le juge. Le militant a été enlevé brutalement par quatre policiers en « civil » (avec capuche et écharpe sur le visage, pour certains) le soulevant de terre en le tenant par les cheveux. Les autorités avaient décidé de lui faire la peau.

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Après une garde à vue prolongée, le militant est passé au tribunal, en comparution immédiate, le 3 avril. On lui a reproché une tentative de soustraire frauduleusement avec violence le sac à main d’une femme fonctionnaire de police. De plus on l’a trouvé en possession de tracts expliquant les droits en garde à vue et de compte-rendu d’audience au tribunal... C’est très grave ! C’est donc un meneur ! D’ailleurs on a dit de lui que c’était le meneur de l’occupation du local de l’UMP le 14 mars alors qu’il n’est même pas entré dans ce local.

Il a été condamné à ce moment-là en comparution immédiate à deux mois de prison ferme. Ainsi qu’à 50 euros de dédommagement pour violence morale à la R.G. et 200 euros de frais de justice. C’est un militant, il faut le casser !

Mais cela ne s’arrête pas là, car le 5 avril c’est le parquet général qui fait appel de cette décision. Il trouve que ce n’est pas assez pour ce militant que la police et les autorités ont dans le nez. Et on connaît les super-condamnations décidées par la quatrième chambre de la cour d’appel de Lyon...

Étonnamment, on a trouvé très rapidement une audience pour ce militant à la cour d’appel, tout au moins pendant le temps qu’il était encore en prison. C’est en effet le mardi 16 mai qu’il est passé en cour d’appel.

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Daumier : la cour d’appel

L’avocat général (le proc. en appel) qui devrait être le protecteur des libertés publiques, mais en fait a bien joué son rôle de cerbère de la société bourgeoise, en a rajouté une couche sur lui en disant que le but de la manoeuvre était bien de voler le sac de la R.G. ; qu’il n’avait rien à faire dans cette manifestation puisqu’il n’était ni lycéen, ni étudiant [alors qu’il y avait de nombreux travailleur-es et précaires contre le CPE dans cette manif...]. Il a dit de lui qu’il faisait partie d’une mouvance minoritaire extrèmiste pour faire dégénérer la manifestation. Et a requis contre le militant six mois ferme.

Bertrand Sayn, l’avocat de de la défense, a dit que c’était totalement erronné. Peut-on parler de mouvance ultra-minoritaire qui a fait plier le gouvernement par rapport au CPE ? C’est tout le pays qui a dû manifester et non une mouvance extrémistes ... sans militants il n’y a pas de démocratie. Sa place était bien dans cette manifestation. Il n’a jamais voulu voler le sac. Il n’y a rien de sérieux qui dit qu’il voulait faire dégénérer la manifestation. Il a été déjà trop sanctionné pour un geste malencontreux.

La condamnation de la cour d’appel de Lyon est tombé le jeudi 18 mai : c’est extrèmement lourd ! SIX MOIS DE PRISON FERME et le tarif habituel de la 4e chambre : 5 ans d’interdiction des droits civiques. Le président Hamy, remplaçant Finidori, et ses assesseurs, puisqu’ils n’ont pas retenu de tentative de vol du sac, ont chargé encore plus lourdement le militant que l’avocat général en le condamnant à 6 mois ferme.

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Il est très important d’apporter un soutien à ce militant courageux !

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P.-S.

La solidarité, notamment financière, avec lui et les autres, c’est là :
soutien-inculpes(Arobase)no-log.org

ou directement un chèque à :
collectif soutien-inculpes, c/o C.U.L. 44 rue burdeau, 69001 Lyon
à l’ordre du compte CCP :
LYO 14 792 82 N

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