D. PERBEN et N. OLIN ont rendu publiques, lundi, leurs décisions suite au débat public « Politique des transports en vallée du Rhône et arc languedocien ». Pour n’incommoder personne, au risque de mécontenter tout le monde, les deux ministres ont puisé dans le catalogue de mesures à la Prévert qui avait été soumis au débat public :
Des mesures pas chères : limitations de vitesses, information des usagers et modulation des péages pour décongestionner en périodes de pointe l’A7, l’A8 et l’A9, interdiction aux PL de doubler dans certaines zones, incitation au co-voiturage, cadencement ferroviaire… Saluons la création d’un « observatoire inter-régional de la mobilité » : qu’il soit rapidement opérationnel pour que les Autorités Organisatrices de Transports, qui sont invitées, elles, « à se réunir afin d’échanger », prennent des décisions plus vigoureuses.
Sur les modes de transports les moins polluants, rien de nouveau : les décisions se bornent, essentiellement, à réaffirmer des projets ferroviaires, fluviaux et maritimes déjà prévus.
Aucune précision sur le financement de ces projets, et aucune réforme de fond de la tarification de la route, alors qu’une éco-redevance sur le modèle suisse de la RPLP pourrait compenser les coûts du routier et financer les autres modes de transports.
Quant aux autoroutes, reporter de 5 ans l’étude de l’élargissement de l’A7 et l’A9 est une bonne nouvelle. Mais à l’Est de l’A7 les ministres veulent réaliser l’A48 et l’A51, et à l’Ouest mettre à 2x2 voies la RN88 : ils ne doublent pas l’A7 et l’A9, ils les triplent ! L’un croit délester l’A7 par la montagne, l’autre approuve l’A48 et l’extension du site Natura 2000 qu’elle traversera : lequel des deux ministres est le plus incohérent ?
Quelle crédibilité accorder alors au « Plan d’action publique transports, urbanisme, effet de serre » qu’ils ont annoncé pour respecter l’objectif national de division par 4 des émissions de gaz à effet de serre ? On ne luttera pas contre l’effet de serre avec de simples effets de manche. C’est tout le programme autoroutier national qui doit être reconsidéré.
Alors que Chirac l’a dit il y a déjà longtemps : « la maison brûle et nous regardons ailleurs », comme il fallait le craindre, la prise de conscience à propos des conséquences sur le climat des émissions de Gaz à Effets de Serre n’aura été que de courte durée.
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