Deux étudiants traînés en conseil de discipline par l’université Lyon II pour leur participation au mouvement anti-LRU !

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Arrêtés pendant le mouvement universitaire pour dégradation et relaxés faute de preuves, deux étudiants sont néanmoins traînés en conseil de discipline par l’université Lyon II !

La Fédération Syndicale Étudiante s’élève contre les attaques vicieuses de la part de la direction de Lyon II contre les étudiants ayant lutté contre la LRU l’année passé. En effet, sous prétexte de dégradations, deux étudiants passeront en conseil de discipline... alors que la présidence actuelle a été élue sur la promesse de ne pas réprimer les mouvements sociaux !

Ces deux étudiants ont participé au mouvement qui a touché la communauté universitaire. Cette attaque est injuste, d’autant que ces étudiants ont été relaxés par la justice lors d’un procès sur les mêmes motifs. Cette méthode de faire justice soi-même est une manœuvre pour menacer les étudiants en lutte contre les réformes et les injustices. Elle ne sert qu’à inspirer l’effroi, par peur de la sanction.

La Fédération Syndicale Étudiante défendra devant le conseil de discipline ces étudiants le 2 octobre 2009, à 9h00. Elle refuse que l’université puisse s’octroyer le droit d’étrangler toute contestation par ces méthodes, et par là, de vouloir faire pacifier l’université par la coercition.

Dans le même ordre d’esprit, plus d’une dizaine d’étudiants, pour la plupart étrangers, ont été également déférés devant ce même conseil de discipline, pour suspicion de fraude. Ces étudiants ont été sommés par le responsable de leur filière, Mr. Peguy, de rester durant tout l’été sur Lyon, de ne pas pouvoir retourner chez eux, alors qu’ils n’ont pu être parmi leur famille durant l’année. En dehors du fait que ces étudiants proviennent tous curieusement de la même filière, le fait de les maintenir de force sur Lyon, alors que les conseils de discipline n’ont pas lieu durant l’été, n’était pour ce responsable qu’une manière honteuse de jouir de son ascendant sur ces étudiants. Son comportement de shérif du far-west est inacceptable. Aucun responsable ne peut disposer de droit seigneuriaux tels qu’ils ont été exercés.

Également, la FSE considère que le réseau Facebook-Lyon 2, en plus de servir des intérêts de clientèlisme et des idées corporatistes, n’est qu’une méthode supplémentaire pour ficher et surveiller les étudiants. Les risques des réseaux sociaux de ce type sont bien connus, en particulier pour les opposants aux politiques successives.
La FSE mène campagne en cette rentrée pour qu’un logement de qualité soit octroyé à tous les étudiants. Elle s’élève contre les « solutions » indignes préconisées par les pouvoirs publics face à la pénurie artificielles de logements pour les étudiants (casernes, résidences-dépotoirs mixtes avec les personnes âgées) et revendiquent qu’on s’attaque aux racines du problème, en réquisitionnant les logements vides livrés aujourd’hui à la spéculation immobilière.

D’un point de vue plus général, la FSE reste sur le front pour une université gratuite et populaire et pour construire la solidarité étudiants-travailleurs. Nous sommes déterminés à mettre en échec le gouvernement et le patronat qui veulent privatiser l’Éducation, et qui sont les mêmes qui aujourd’hui licencient massivement, expulsent les travailleurs immigrés, augmentent le forfait hospitalier et détruisent le code du travail.

P.-S.

Le conseil de discipline aura lieu le 2 Octobre à 9h00 sur le campus des Quais.

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  • Le 4 octobre 2009 à 11:50

    Ils ont été reportés, ces deux conseils de discipline, sur ordre d’olivier christin.

  • Le 29 septembre 2009 à 18:21

    M Peguy est un peu dingue dans sa tête. Pour avoir eu pas mal de cours avec lui je peux témoigner :
    Sa technique : prendre 1 ou 2 bouc emmissaire et les briser !
    Je crois qu’il a oublié qu’il était au service des étudiants et pas le contraire ! Va falloir lui rappeler

  • Le 29 septembre 2009 à 15:51

    De la même manière que beaucoup d’universités se sont trouvées confrontées aux mêmes méthodes de répression du mouvement social au même moment, des conseils de discipline semblent « fleurir » un peu partout. A Saint-Etienne, fac qui s’est vu « vidée » par des CRS pour la première fois de son histoire au mois de mai dernier, des conseils de discipline, suite à la lutte contre la LRU, viennent de se terminer hier (il n’y a pas d’antécédent non plus). Les sanctions seront connues à la fin de la semaine.
    Face à ces attaques, un comité de soutien s’est créé, avec la volonté aussi de pouvoir créer des solidarités avec d’autres facs où il se passe la même chose.
    Pour des infos plus complètes sur les conseils de discipline à Sainté, il est possible de consulter le blog suivant : ujmenlutte.
    Si des personnes souhaitent prendre contact avec le comité de soutien pour échanger, discuter et informer de la situation lyonnaise : soutien.ujm42 (at) gmail.com.

  • Le 28 septembre 2009 à 20:46

    Indépedemment du fait qu’on défend tout le monde indépendemment des moyens d’action qu’on peut critiquer politiquement fonction du contexte, la FSE n’a pas appelé à des actions spécifiquement violentes le jour de la tenue de ce vote, contrairement à ce que notre gentil démocrate suggére ; d’autre part, les militants de lutte assument parfaitement les conséquences de leurs actes, et disent aussi que toutes les formes de lutte conformes à nos objectifs de classe sont légitimes.

    Il était donc évident dans le contexte d’alors que le ciblage politique des arrestations par la police correspondait à un vulgaire terrorisme bourgeois de basse intensité pour casser la grève et intimider notre organisation de lutte, nous l’avons dit et avons défendu les libertés démocratiques bourgeoises bafoués alors par les représentants de notre belle « démocratie bourgeoise » elles-mêmes, et notamment son ridicule procureur, et nous avons gagné sans appel sur la base du droit bourgeois lui-même. Et nous l’avons fait sans jamais condamner la « violence » en soi, et toujours en condamnant ses responsables, les bourgeois, leurs flics, leurs vigiles, leurs réformes, leurs soutiens universitaires.

    Tu imagines donc que nous ne reconnaissons donc évidemment aucun droit au conseil de discipline, et le choix tactique d’y siéger n’a d’utilité que pour défendre les étudiants en y mettant en cause sa légitimité même. Cette tactique dite de « parlementarisme révolutionnaire », défendue par Lénine contre les « boycottistes », n’est pour autant conforme à nos objectifs que pour autant qu’elle passe au second plan vis à vis de la lutte directe, de masse et de classe.

    Un militant FSE.

  • Le 28 septembre 2009 à 16:00

    Cette attaque est injuste, d’autant que ces étudiants ont été relaxés par la justice lors d’un procès sur les mêmes motifs. Cette méthode de faire justice soi-même est une manœuvre pour menacer les étudiants en lutte contre les réformes et les injustices.

    Je répète ce que j’ai déjà dit sur un précédent billet à ce sujet : les conseils de disciplines des universités sont indépendants des cours de justice. Ils n’ont pas compétence pour juger d’affaires civiles ou criminelles, mais uniquement les manquements au règlement intérieur de l’établissement.

    Si la FSE va défendre ces étudiants devant le conseil de discipline, je suis en droit de déduire logiquement deux choses :
    - un élu FSE siège à ce conseil, et a donc reçu une copie des convocations des étudiants devant celui-ci - ainsi que du dossier relatif à l’infraction qui entraîne cette convocation (j’ai été élu étudiant, je sais de quoi je parle) ; avec un scan anonymé de l’une de ces convocations, serait-il possible de savoir pour quelle motif les étudiants sont convoqués ? C’est de l’information, et ça ne fait pas de mal.
    - siéger à ce type de conseil, c’est en accepter, voire en reconnaître, même a minima, la légitimité et le champ de compétence.

    Ceci étant dit, j’ai assisté à de nombreuses actions sur le campus Berges du Rhône ce printemps. Certaines étaient bien violentes : quelques rares coups, mais surtout des menaces entre pro- et anti-blocage. « L’affaire » du bureau de vote, qui a constitué une sorte d’apogée de toutes ces tensions, a été la conséquence de nombreux appels à la perturbation d’un scrutin qui, tout tendancieux qu’il ait pu paraître, n’en restait pas moins un exercice démocratique. Sur ce qui s’est passé ce jour-là, les personnes qui ont appelé - toute la semaine précédant le scrutin, ainsi que le jour-même - à la perturbation et à des actions violentes ont le même degré de responsabilité que celles qui ont pris part à ces mêmes actions.

    Cela s’appelle être adulte et assumer ses actes. S’engager dans une lutte, c’est bien ; en assumer les conséquences, c’est mieux.

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