Le 26 février dernier, Ichem Benchaboune, 17 ans et demi, a été victime de
violences exercées par des agents de la police nationale.
Le 23 mai, il va pourtant passer devant le juge des enfants pour outrage et
rébellion.
Il se trouvait dans la rue Gérentet avec un groupe d’amis lorsque 3 policiers
les interpellent pour un contrôle d’identité. La situation dégénère. Un des
agents frappe fortement Ichem. Trois témoins traversent alors la rue pour
protester contre cet acte. Ichem est emmené au commissariat et sa maman
contactée pour venir le chercher. À ce moment aucun grief n’est retenu contre
lui. Mme Benchaboune se présente et demande des explications. En effet,
pourquoi son fils se trouve-t-il au commissariat alors qu’il n’est accusé
d’aucun délit, et surtout pourquoi saigne-t-il de l’oreille et de la lèvre ?
Mme Benchaboune est priée de sortir avec son fils, au moment où Amna et Mounia,
deux des témoins qui se sont interposés rue Gérentet se présentent pour porter
plainte. À ce moment certains policiers perdent leur sang froid. Ils
brutalisent Mme Benchaboune, se jettent sur Ichem, le maintiennent au sol en
lui donnant des coups de pieds. Lorsque Mr Benchaboune père arrive, il est
automatiquement menotté. Ichem est alors maintenu en garde à vue, pendant
laquelle il sera encore victime de coups lorsqu’il se déshabille pour la
fouille.
Plusieurs insultes racistes ont été notées tout au long des faits.
Comment Ichem et sa famille peuvent ils se reconstruire après cette injustice ?
Comment leur rendre leur dignité volée ?
Nous nous rassemblons Samedi 12 Mars à 16h30 devant l’Hôtel de Ville de
St Etienne pour protester contre ces abus de pouvoir.
Mais le cas d’Ichem n’est pas une expérience particulière. De nombreuses
histoires similaires sont à recenser sur St-Etienne et ailleurs. Brutalités
physiques, violences morales (notamment à caractère raciste) sont exercées de
la part de certains policiers qui ne se soucient guère du traumatisme
psychologique qu’ils peuvent créer. Mais la blessure est pourtant là.
Une blessure qui ne se parle généralement pas. À qui le dire ? Comment le dire ?
Ces injustices sont souvent perpétrées sur des individus « sans-voix » car il
ne possèdent pas la légitimité de s’exprimer. Ils sont sans-papier, squatters,
jeunes de banlieue, étrangers. Ils sont seuls face à une machine pénale et
judiciaire qui les ignore.
Et nous dans tout ça ! Ne pas nous mobiliser est aussi une manière de participer
à ce mépris. Nous sommes les acteurs de notre société et de nombreux
phénomènes nous poussent à l’oublier. Nous entrons chaque jour un peu plus dans
un système de contrôle sécuritaire qui nous prive de nos libertés et de notre
droit à exister.
Le drame vécu par Ichem doit nous permettre de reprendre notre place d’acteurs.
Nous devons nous réunir, réfléchir et agir contre les pressions qui s’exercent
sur nous.
Un collectif d’individus s’est déjà constitué pour créer un réseau de réflexion
et d’action : le réseau vigilance-liberté. Chaque personne peut intervenir
librement et proposer des initiatives pour faire avancer cette mobilisation. La
« vraie » démocratie c’est être capable de donner son temps et ses initiatives
pour permettre que les libertés de chacun soient garanties. C’est s’impliquer
personnellement pour que l’on rende aux sans-voix les moyens de s’exprimer, et
réfléchir pour comprendre dans quelles mesures nous faisons aussi tous partie
de cette catégorie.
Nous devons soutenir Ichem, et à travers lui montrer que nous exerçons notre
droit à protester contre ces abus de pouvoir qui nous oppressent :
RASSEMBLEMENT SAMEDI 12 MARS À 16H30 DEVANT L’HÔTEL DE VILLE DE ST ETIENNE.
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