A Lyon il n’est pas recommandé de faire appel, (sauf si on est de la police, ou un patron, enfin quelqu’un qui permet que tourne la grande machine étatique) si l’on veut éviter de se retrouver avec des peines supplémentaires.
Par exemple, un étranger condamné injustement à quelques mois de prison fait appel et se prend des mois fermes supplémentaires et une interdiction de territoire. D’une manière générale quand on est jeune et/ou étrangerE, qu’on ait protesté contre des inégalités... il ne vaut mieux pas habiter Lyon (ça s’appelle l’égalité Républicaine), et surtout il ne faut pas tomber un mardi, jeudi et vendredi en cour d’appel ; les jours ou le sinistre De Villieriste FINIDORI (surnommé FINI DE RIRE) rend SA justice « impartiale ». On sait qu’en France pour la même accusation on peut prendre entre 1 et 10 ans (c’est ça aussi l’égalité Républicaine).
Mohammed, 18 ans, de nationalité algérienne en a fait les frais. Suite à un tabassage « républicain » par un flic de la BAC le 7 mai 2002 à 2 h du matin qui fera vomir Mohammed deux fois de suite (outrage à agent ?), et une procédure pas bien légale (il ne pourra consulter un médecin qu’à 10h30), Mohammed porte plainte. Comme d’habitude la plainte n’aura pas de suite. Et comme par effet de magie c’est le policier accusé qui va porter plainte pour OUTRAGE ET REBELLION (c’est ce qui se passe quand on se fait taper dessus par les forces de l’ordre). Le 25 octobre c’est le procès de Mohammed. Après un manque de respect révoltant (bavardage, clin d’œil, ricanement) de la part de l’appareil judiciaire lors de la plaidoirie de Marie Noëlle Fréry (avocate de Mohammed), Me Nivière (défenseur du policier) plaide avec comme seul « argument » que « la Police est as-sermentée et qu’en accusant un policier on se moque de la Police ». Là on a plutôt envie de se moquer de leur justice. Bilan de la farce judiciaire : 15 jours ferme pour Mohammed et 1 €uro de dommage et intérêt à verser au policier. Le parquet et le flic font appel (la police pense comme la justice, ou plutôt
l’inverse).
C’est là que Finidori intervient, le 28 janvier 2003, jour de l’appel. Pour bien rappeler qui est le chef ici Mohammed passera 2 h encadré par des collègues du policier plaignant pendant que diverses affaires passent, notamment le procès de l’amiante d’Atochem qui renvoie les responsables (des patrons) de la mort de plusieurs personnes (des ouvrierEs, employéEs) en liberté. L’ambiance est posée, on attend que Finidori traite Mohammed de « petite racaille de quartier » en lui reprochant de ne pas être allé assurer son scooter entre 21 h 15 et 0 h 15 le soir du tabassage. Finidori ne prendra pas la peine d’écouter Mohammed et l’avocate de ce dernier. Il ne se gênera pas pour l’insulter. Il va même devenir complètement fou lorsqu’un portable se met à sonner dans le public en hurlant à une demi douzaine de policierEs
d’intercepter, de contrôler et fouiller l’individu (même la police n’en revient pas).
Le président de la cour fait un procès de moralité sur le mode de vie des jeunes et prend clairement position pour le policier et l’autorité en générale : « Mohammed n’aime pas la Police et ne respecte pas les règles républicaines, IL FAUT LUI MONTRER QUI TIENT LE BATON ».Le verdict sera prononcé le 25 février : 9 mois de prison ferme en plus et 300 €uros de dommage et intérêt. Oublié le tabassage de Mohammed, oublié le témoin de la scène, oubliée l’égalité....
La cour d’appel de Lyon est à l’image de Finidori et de la
justice inique et haineuse qui l’a construite. Elle n’est qu’un théatre, les spectatrices-eurs voient la scène telle que les actrice-eur-s et le metteur en scène désirent la montrer.
merci à Témoins, Serge Livrozet pour ses merveilleuse envolées lyriques.
Sac à dos orange
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